ACTUALITÉS NATIONALES
30 mai 2024
Direction d’école : le casse-tête de la répartition des élèves dans les classes
Si vous occupez une direction d’école, en cette fin d’année scolaire, vous n’y couperez pas : il va vous falloir établir une structure pédagogique avec le conseil des maîtres afin de répartir au mieux les élèves dans les classes en vue de la prochaine rentrée.
Le texte officiel de 1989 (modifié par le décret n° 2023-777 du 14 août 2023 relatif aux directeurs d'école) est sans ambiguïté, c’est bien au directeur, après avis du conseil des maîtres, qu’il appartient de composer les classes et d’affecter les collègues sur les différents niveaux.
Plusieurs difficultés se présentent, notamment avec les collègues et bien souvent les parents, chacun cherchant à préserver son intérêt personnel ou son pré carré. Ecouter, dialoguer, trancher, c’est ce qui vous incombe, et ce n’est pas toujours une partie de plaisir…
Comme si ce n’était pas déjà assez compliqué, la limitation des classes de GS, CP et CE1 à 24 (en milieu ordinaire), semble devenir localement une règle impérative et oblige parfois à revoir toute une organisation d’école pour un ou deux élèves au-delà de 24. Les répartitions de classes deviennent alors un vrai casse-tête.
Malgré ce qu’affiche le site du ministère, il n’y a, à ce jour, aucun décret ou circulaire qui officialise cette limitation. A notre sens, il s’agit donc d’une simple préconisation, d’un objectif vers lequel tendre. Pour le SNE, le directeur doit s’appuyer sur la législation en vigueur pour remplir ses missions (décret de 1989), et ainsi établir la meilleure répartition possible en fonction de la situation précise de son école. Cela relève de sa responsabilité, et il doit être capable d’assumer ses choix. C’est tout l’esprit de la loi Rilhac.
Ça et là des organisations pédagogiques sont rejetées par des IEN au prétexte qu’elles ne respectent pas le seuil des 24 élèves. Ces décisions sont illégales tant par le fait que le pouvoir de répartition appartient aux directeurs que par le fait qu’il n’existe aucun impératif légal ou réglementaire de limitation à 24 élèves en milieu ordinaire. Pour satisfaire à ces lubies locales, on aboutit parfois à des organisations ubuesques qui ne sont ni dans l’intérêt des élèves, ni dans celui des enseignants. Le manque de souplesse est parfois contreproductif. Au SNE, nous avons toujours défendu l’intérêt général, à savoir dans ce cas celui de l’ensemble des élèves de l’école. Hors de question donc de surcharger à outrance des classes de CE2, CM1 ou CM2 ou de multiplier des cours doubles, dont on sait qu’ils mettent souvent en difficulté les élèves les plus fragiles.
Pour remédier au problème, le SNE revendique une solution simple et juste : des classes à 24 élèves maximum, pour tous les niveaux de l’école primaire. C’est d’ailleurs ce qu’a préconisé Mme Perrine Goulet dans la proposition de loi qu’elle a déposé en juin 2023 à l’Assemblée nationale et qui attend toujours d’être examinée… La première façon d’y parvenir serait déjà d’arrêter de supprimer des postes chaque année, et de cesser de vouloir faire des économies sur le dos des élèves.
«Si vous trouvez que l’éducation coûte cher, essayez l’ignorance» (Abraham Lincoln).