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ACTUALITÉS NATIONALES

4 février 2019

Éternelles promesses : excellent

Attractivité du métier : à consolider

En ce début d’année, le SNE a eu parfois des difficultés à présenter ses vœux aux professeurs des écoles. Les vœux de notre Ministre des professeurs, comme il se qualifie lui-même, souhaitant bonheur au travail et un plein épanouissement professionnel auront fini de calmer toute envie de souhaiter une bonne année 2019. La moindre allusion à l’estime, à la confiance ou à la bienveillance est devenue presque indécente.

Un observatoire caduque avant sa naissance

Ce n’est pas la mensongère revalorisation salariale du PPCR, ni la revalorisation et les primes de début de carrière, ni les primes de l’éducation prioritaire qui rendront l’année plus douce. Et l’annonce de la création d’un observatoire de la rémunération des professeurs prêterait à sourire si le sujet n’était pas aussi grave.

 

Cela fait 30 ans que le pouvoir d’achat des enseignants est en régression. Les multiples rapports de l’OCDE ne suffisent donc pas ? Les PE en ont assez d’attendre une revalorisation qui joue l’arlésienne.

Un parchemin de colères

Toutes ces mesures forment un bel emballage qui masque les réalités mais n’étouffe pas notre écœurement : les instituteurs et ex-instituteurs, les recalés de la hors classe 2018 (avec des avis pérennes trop souvent injustes, voire inadmissibles), les professeurs qui subissent les évaluations de CP et de CE1 obligatoires et chronophages, l’inclusion systématique (et parfois déraisonnable, d’élèves qui auraient besoin de tous les égards en lieu et place de dispositifs cosmétiques), etc.

La liste est tellement longue et ressassée qu’elle ressemble à un rouleau de parchemin.

RIP pour l’attractivité du métier

 

Notre métier ne fait plus rêver depuis un bon moment et les collègues cherchent de plus en plus à fuir en se renseignant sur l’Indemnité de Départ Volontaire, le Congé de Formation Professionnelle, les cumuls d’’activités, les concours internes. Les contractuels sont comme les rustines d’une profession en déclin. Les demandes de temps partiels sur autorisation, de mise en disponibilité, ne sont plus accordées qu’au compte-gouttes car il n’y a plus assez de profs ! Les professeurs expérimentés sont en train de perdre la foi.

 

Ce qui les faisait tenir, leur sens du service public, est anéanti par le traitement qui leur est accordé, l’inadéquation entre les discours et les actes, le manque de reconnaissance de la hiérarchie clairement affiché. Les générations de professeurs engagés par vocation risquent d’être remplacées par des générations motivées par une vocation alimentaire. L’administration, devant des résultats en berne, devra tirer les leçons de ses agissements à l’encontre d’une profession qui était impliquée jusqu’à ce qu’on la brise. L’attractivité de notre métier est morte et enterrée. 0/20 à l’encre rouge.

Le SNE a toujours préconisé l’engagement des collègues dans leur métier, parce que ce métier nous semble tellement essentiel dans la formation des citoyens et la construction de la société. On est en train de nous l’abimer, et ce n’est pas acceptable. Qui d’autre peut le savoir mieux que nous ?

La copie est donc à revoir. Avant qu’il ne soit trop tard.

Véronique Mouhot

Secrétaire Générale SNE

SNE -  Syndicat National des Ecoles

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