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ACTUALITÉS ACADÉMIE DE NICE

21 décembre 2017

Déclaration liminaire CAPD du 19/12/17

Ni qualitatif, ni quantitatif

 

Au vu des annonces du Ministère, le SNE reste sur sa faim. Si le retour de la semaine de 4 jours a donné satisfaction à une majorité de professeurs des écoles, cela constitue, avec les CP dédoublés, le seul os à ronger de ce début de mandat. Après des annonces porteuses d’espoir durant la campagne et durant les mois qui ont suivi l’élection présidentielle, après des interventions et des analyses qui nous confortent, force est de constater que les actes ne sont pas à la hauteur des engagements pour le moment. Si des changements ont été amorcés et des prises de position effectuées, il y a bien trop d’ombres au tableau.

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Les CP dédoublés restent un cache misère réservé à trop peu d’élèves. Les moyens humains sont plus que jamais nécessaires pour retrouver un niveau scolaire digne. Les enquêtes et études nous pilonnent chaque jour d’avantage. PISA, TIMMS et maintenant PIRLS - cette dernière étant la résultante du précédent mandat présidentiel - nous laisseraient faussement penser qu’à chaque Président, à chaque Ministre de l’Education Nationale, le niveau est la conséquence des politiques menées sous le mandat précédent. Mais le schéma se répète inlassablement sans qu’aucun gouvernant n’en tire les leçons voulues. Pas grave, ils ne sont plus là pour assumer. Le SNE réclame une fois de plus que la carte de l'éducation prioritaire soit revue en donnant la priorité au primaire et qu’on ne parte plus des collèges pour la définir. De la sorte, certaines écoles en extrême difficulté ne seraient pas écartées du dispositif.

 

 

L’économie et la rigueur pour étouffer toujours d’avantage la profession.

 

La profession allait mal. Et ça va empirer.

Pour commencer, le retour du jour de carence. Ou des jours de carence devrions-nous dire puisque leur nombre risque d’être porté à trois. Marylise Lebranchu, alors ministre de la fonction publique, avait dit qu'il était « injuste, inutile et inefficace ». Et l’INSEE de préciser : « Le dispositif n'a pas conduit à une variation significative de la prévalence des absences pour raison de santé une semaine donnée ». Les arrêts maladie de plus longue durée sont donc à prévoir, l’administration devra alors assumer cet effet collatéral plus que prévisible puisque déjà observé à l’époque. Et les professeurs des écoles devront endurer une perte supplémentaire de leur pouvoir d’achat.

 

A ceci s’ajoute le gel du point d’indice, la hausse de la CSG, le report d’un an des accords du PPCR et à la marge la suppression de la prime REP+ pour les collègues ayant quitté le dispositif sans quitter leur école. Tout cela démontre que l’Education Nationale n’est finalement pas la priorité affichée. Si l’on peut reprocher au gouvernement précédent de n’avoir acté des mesures salariales favorables qu’en toute fin de mandat, on peut aussi tout autant reprocher au nouveau de ne pas avoir respecté les engagements pris et notifiés par décret. Pour preuve, le retard pris dans les démarches visant à attribuer les promotions, les services de l’inspection étant réduits au bricolage là ou la mécanique devrait être bien huilée. Et concernant ce PPCR, le SNE est extrêmement amer, les enseignants français restant parmi les plus mal payés de l’OCDE même à la suite de la mise en place de celui-ci. Les professeurs des écoles sont décidément les laissés pour compte de la politique budgétaire.

 

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Une école en friche.

 

La réduction massive des contrats aidés est frappante : on dénombre de moins en moins d'aides à la direction jusqu'à leur disparition totale, en cette période de la prétendue simplification des tâches de direction. Cette suppression brutale est un véritable choc et continue de susciter désarroi, incompréhension et colère dans toute la communauté éducative. Le SNE demande le contraire : que tous ces postes deviennent des postes pérennes. Le SNE encourage les conseils d’école à rédiger un avenant à leur règlement intérieur (en savoir plus ici) et à faire voter une motion dénonçant la situation, et incite les directeurs d’école à prioriser leurs tâches. C’est d’abord au niveau de la direction d’école que cette suppression est particulièrement mal vécue. C’est méconnaître les nombreuses tâches des directeurs que de considérer que ceux-ci peuvent continuer à remplir leurs missions en l’absence de leur aide administrative. C’est ensuite toute l’Ecole qui va être impactée car une direction fragilisée se répercute sur toute la structure et chaque usager.

 

Un autre sujet nous laisse pantois : le LSU. Si le SNE reconnaît que le LSU est techniquement utilisable, il affirme toujours qu’il n'est pas adapté. Il n'a rien à voir avec les attentes ni des enseignants ni des parents d'élèves. Très souvent, les collègues font donc double travail : le LSU et un bulletin maison. Le SNE peut défendre l'idée de fond du LSU, encore aurait-il fallu qu'il soit adapté, pratique, en un mot : utile.

 

Comme vous l’aurez compris, le SNE ne voit pas d’amélioration dans cette politique éducative. C’est même tout l’inverse. Nous continuerons à nous battre pour une Ecole de qualité. La tâche sera ardue.

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Ange Martinez

Elu CAPD 83

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