BILLET D'HUMEUR
17 novembre 2020
Les directeurs : des enseignants SURchargés de direction !
Combien de drames faudra-t-il encore pour que notre gouvernement prenne la mesure de l’ampleur du problème de la direction d’école dans notre pays ?
Unique en Europe, le fonctionnement des écoles publiques françaises montre ses limites depuis des décennies.
Et ses insuffisances sont criantes depuis le 13 mars dernier.
Car qui a géré les modalités du travail à distance lors du premier confinement ?
Qui a du organiser et mettre en place les différents protocoles sanitaires depuis le 12 mai ?
Qui passe la majeure partie de son temps libre, voire de ses vacances, à agir dans l’urgence pour répondre à des exigences de dernière minute qui inondent les messageries professionnelles ?
Qui a prévu l’hommage à Samuel Paty, puis a du modifier l’accueil des élèves au dernier moment ce jour-là ?
Qui doit de plus veiller à la sécurité des élèves en mettant à jour le PPMS et en effectuant les exercices attentat-intrusion ou risques majeurs ?
Qui doit communiquer aux familles et passe pour un guignol devant autant d’amateurisme ?
On connait tous la réponse. Notre ministère le sait sans doute aussi …
Et pourtant que nous propose-t-il en retour ?
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Une prime de 450 euros annuelle là où elle devrait être mensuelle.
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600 ETP pour les décharges de direction là où il en faudrait 6000…
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des emplois civiques là où il faudrait des secrétaires diplômés et pérennes
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Aucune avancée sur la reconnaissance des personnels là où il faudrait un statut d’emploi
…et il y a fort à parier que les deux derniers groupes de travail sur la direction (24/11 et 7/12) ne changeront rien à l’affaire.
Cela fait 30 ans que le problème est posé, et que l’édifice ne tient que sur l’engagement et le professionnalisme des directrices et directeurs d’école.
Aucun ministre n’a eu le courage politique de faire bouger les lignes, de prendre les choses à bras le corps. Pire, la majorité a même refusé un projet de loi (PPL Cécile Rilhac) qui émanait de son propre camp… Le gouvernement a su trouver des milliards d’euros pour la crise COVID, mais il n’est pas capable d’en trouver quelques centaines de milliers pour les directeurs.
Le message d'alerte lancé par le regrettable geste de Christine Renon semble bien rester vain...
Laurent Hoefman
Président du SNE