ACTUALITÉS NATIONALES
22 avril 2021
Protection des enseignants : un peu de mieux
La situation sanitaire française demeure tendue. Les enseignants appréhendent légitimement un retour dans des établissements où rien n’aurait changé. Quelques avancées notables sont pourtant à noter du point de vue de la protection des personnels.
Le jeudi 22 avril, le SNE a assisté au point sur la situation sanitaire au ministère. Le protocole qui s’appliquera à la rentrée nous y a été détaillé.
Celui-ci présente des avancées intéressantes et un double avantage : nous le connaissons quelques jours avant la rentrée et il ne nécessite pas une réorganisation des écoles.
La situation n’est pas idéale pour autant.
Des fermetures de classes systématiques
C’est exactement ce que le SNE avait réclamé au ministère. Pour notre syndicat, il s’agit donc d’une avancée importante pour assurer la protection des personnels et des élèves, d’autant plus que ces derniers doivent rester isolés pendant la durée de la fermeture de leur classe. Il est indispensable que la mise en œuvre de cette mesure soit simple et claire afin que les directeurs ne se retrouvent pas dans une situation difficile.
Le ministère nous a affirmé que tout a été simplifié. Nous attendons de voir quelle seront les possibilités de concrétisation de ces mesures.
Notre syndicat a rappelé que, pour que cette mesure soit pleinement efficace, il est indispensable que des tests puissent être pratiqués aussi largement que possible. Le ministère entend arriver à proposer très rapidement 600 à 700 000 tests salivaires par semaine en ciblant les zones où le virus est le plus virulent. Le SNE espère qu’ils seront rapidement disponibles et utilisés.
Le protocole prévoyait la fermeture d’une classe dans les zones rouges dès qu’un cas de covid était avéré. Cette mesure s’appliquera désormais à tout le territoire.
La gestion des élèves en cas de non remplacement
Notre syndicat a rappelé que la réponse traditionnelle dans le premier degré qui consiste à accueillir les élèves d’un collègue absent et non remplacé dans les autres classes d’une école n’est absolument pas entendable actuellement.
Nous avons donc réitéré notre revendication (voir notre article "Problèmes de remplacement : le SNE interpelle le ministre"). Nous avons été entendus.
Le ministère nous a aussi annoncé que les collègues auront à leur disposition deux auto-tests par semaine dès la semaine de la reprise, sans obligation d'utilisation.
Tant que la crise sanitaire subsiste, les élèves sans enseignant ne doivent pas être répartis dans les autres classes de leur école.
Nous souhaitons maintenant que le protocole soit clair et simple sur la mise en œuvre de cette mesure. Il est impératif de ne pas placer les équipes et les familles dans des situations difficiles dans ces cas-là.
Nous avons souligné que compter sur la mobilisation des seuls moyens de remplacement ne suffira pas, pas plus qu’élargir le nombre de contractuels puisque de nombreuses offres ne sont pas pourvues.
Vaccination des enseignants : le compte n’y est pas encore
Annoncés par le président Macron comme personnels prioritaires pour la vaccination, les enseignants reprendront très majoritairement le chemin des écoles ce lundi sans avoir été vaccinés. A l’exception de certaines initiatives locales, seuls les plus de 55 ans auront pu bénéficier de la vaccination, soit 17 % au maximum du nombre d’enseignants. C’est une bien légère amélioration de la protection des personnels.
Le SNE regrette que le temps de fermeture des écoles n’ait pas été mis plus à profit pour vacciner les personnels, comme nous l'avions demandé (voir notre article "Vacciner pour une rentrée apaisée"). En début de semaine dernière, alors que la priorité aux collègues de 55 ans et plus avait été annoncée, certains centres refusaient de la mettre en application. Ces cafouillages ponctuels sont d’autant plus regrettables qu’avec un délai de trois semaines pour agir, une couverture vaccinale étendue des enseignants aurait put être déployée.
Lundi, ce sont donc des enseignants guère mieux protégés qu’avant les vacances qui se retrouveront en classe. Notre syndicat a donc réitéré au ministère sa demande d’offre de vaccination au plus tôt de tous les enseignants volontaires.
Le ministère a réaffirmé la volonté d’étendre la vaccination. Il nous a précisé que désormais, si un enseignant doit aller se faire vacciner sur son temps de travail, il devrait pouvoir bénéficier d’une autorisation spéciale d’absence.
Nous espérons que le ministère continuera à prendre en compte ce que nous lui demandons et que la protection de tous sera encore améliorée dans les plus brefs délais.
Philippe Ratinet
Secrétaire général aux publications