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27 septembre 2017
Budget 2018, la confiance vacille
Le projet de budget 2018 pour la nation a été présenté cette semaine. Notre ministère voit son budget passer de 50 à 51,3 milliards. De quoi se réjouir et retrouver la confiance tant espérée par M. Blanquer ? Loin s’en faut...
La priorité est annoncée pour le primaire. La rentrée 2018 devrait voir près de 4 000 créations de postes. De quoi faire face au dédoublement des classes de CP et CE1 ? Pas tout à fait. Ces postes correspondent à 2 800 équivalent temps plein. Mais à la rentrée 2018, 3 400 classes supplémentaires devraient être concernées par les dédoublements.
En l’état actuel des choses, on peut malheureusement déjà affirmer qu’il faudra déshabiller les uns pour habiller les autres. Et cela d’autant plus que le nombre de recrutements diminue de 7,8 % (presque 1 000 stagiaires). Les PDMQDC risquent de devenir bien vite une espèce en voie de disparition. Tant pis pour les élèves qu’ils aidaient et pour les collègues qu’ils soulageaient. Voilà des perspectives bien peu réjouissantes.
Après le PPCR et ses grandes promesses, le gel du point d’indice et le retour du jour de carence ont plombé l’horizon de l’évolution de notre rémunération. Notre ministère tente malgré tout de nous promettre une embellie pécuniaire.
Le budget alloué aux « stages de réussite » proposés aux élèves lors des vacances est plus que doublé. L’attention est peut-être louable, mais bien loin de satisfaire les retards salariaux accumulés depuis tant d’années. De plus, au vu de la fatigue des collègues constatée sur le terrain, il est peu vraisemblable que l’on se dispute pour travailler sur le temps de vacances, même pour arrondir ses fins de mois.
Par ailleurs, les 43 000 collègues qui exercent en REP+ verront leurs indemnités un peu revalorisées. C’est un vrai point positif. La mise en application du PPCR reste d’actualité. Rappelons tout de même que la revalorisation qu’il prévoyait passait en partie par la hausse du point d’indice.
Au final, ce budget colle tant bien que mal aux promesses et annonces qui nous furent faites. Les avancées ne sont pas franches. Certains reculs font mal.
C’est bien parce que le bilan est plus que mitigé que le SNE vous invite à participer massivement au mouvement de grève prévu pour le 10 Octobre prochain.
Le gel du point d’indice justifie à lui seul de se mobiliser. M. Blanquer nous veut confiants. Au-delà de ses discours, c’est à ses actes que nous verrons si nous pouvons lui accorder notre confiance.
Philippe Ratinet
Secrétaire Académique Lyon