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ACTUALITÉS NATIONALES

28 septembre 2016

Quand une priorité chasse l'autre

Le mot de rentrée du Président du SNE

La circulaire de rentrée 2016, publiée en avril 2016 par le Ministère,  a arrêté une liste de "priorités". Cette liste à la Prévert a déclenché un rituel immuable parmi les cadres de notre instituion : les actions de l'année en cours continueront officiellement pendant quelques mois puis disparaîtront sous la pile : une urgence cache toujours la précédente. Au pays où tout n'est qu'apparence et communication, il devient urgent pour les uns d'attendre le contre ordre... et pour les autres de se ruer sur la dernière lubie.

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Nous ne verrons sans doute pas mises en oeuvre les priorités du printemps. Dommage pour les apprentissages fondamentaux, tant mieux pour les "référents culture" et autre "école inclusive". Parce que maintenant, la priorité absolue, c'est la sécurité ! Le ministre de l'Intérieur s'invite à la conférence de presse de Madame la ministre de l'Education, le 24 août. Nouvelle priorité : la sécurité dans les établissements ! 3 000 réservistes mobilisés, 50 millions débloqués en urgence ! Exercices obligatoires partout... Et les directeurs auront à mettre cela en musique comme toujours.

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Au SNE, nous n'avons pas attendu le 24 août pour prendre la mesure du risque terroriste. Dès novembre 2015, l'Etat Islamique ciblait explicitement les enseignants de France. Nous avions alerté le gouvernement. Le meurtre de Fabienne à Albi le 4 juillet 2014, officiellement l'acte d'une désequilibrée, n'a jamais été revendiqué par Daesh... Mais ce terrible fait divers ne cesse d'interroger quant au terreau qui permet le passage à l'action de certains "fous de Dieu". Au SNE, on ne considère pas les terroristes islamistes comme des déséquilibrés. Leur action est pensée, voulue, coordonnée et inscrite dans un projet rédigé qui ne fait aucun mystère de l'objectif comme Mein Kampf ne laissait aucun doute sur les intentions de Hitler dès 1925 !...

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Le SNE a été critiqué au mois de juin lorsque nous avions conseillé aux directeurs et directrices de ne pas se lancer sans garanties dans des fêtes d'école totalement - et heureusement - ouvertes à tous. Lors de notre formation Sécurité en mai dans le Var, le correspondant sécurité affirmait avec force et bon sens cette phrase que nous faisons nôtre : "quand on ne sait pas faire de la sécurité, on n'en fait pas !".

 

Nous serons donc extrêmement vigilants quant à la mise en oeuvre de cette nouvelle priorité sécuritaire. Nous estimons que la protection des enfants va de pair avec la protection des enseignants. Lorsqu'on sait dans quel état de détresse on laisse les collègues victimes d'agression, on mesure le chemin à parcourir. Dans l'Hérault, le SNE a demandé et obtenu que des rappels très fermes à la loi puissent être placardés dans les écoles (cliquez ici pour télécharger notre affichage "Stop aux incivilités !") : l'injure et les voies de faits devenaient inadmissibles... Plus grave : le silence de la justice et de la hiérarchie a durablement entamé la confiance des acteurs de terrain. Il nous faut d'urgence reconstruire la maison en commençant par les fondations.

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Le SNE s'est donc associé au SNALC pour rédiger un projet complet qui paraîtra au mois d'octobre. Ce triptyque réunira L'Ecole des fondamentaux (projet premier degré porté par le SNE que vous pouvez consulter sur notre page "17 propositions pour 2017"), Le Collège modulaire et Le Lycée de tous les savoirs (propositions concrètes et chiffrées par le SNALC). L'ouvrage ira jusqu'à l'enseignement supérieur et permettra à tous les adhérents de la CSEN de présenter nos valeurs et nos objectifs à leurs interlocuteurs.

 

L'année qui commence sera électorale. Le SNE, avec les autres syndicats de la CSEN, saura se faire entendre et mettre à jour les combines des syndicats politisés. Croyez-vous vraiment que la réforme des rythmes scolaires aurait pu passer sans le silence des uns et la complicité des autres ?

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En attendant, SNE et SNALC seront présents pour les discussions engagées dans le cadre du PPCR (voir notre article à ce sujet : "Le PPCR en clair"). La promesse d'augmentation de salaires ne doit pas s'enliser ni devenir un prétexte pour faire avaler n'importe quoi comme le raccourcissement des vacances.

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Faites-le savoir autour de vous : les enseignants du premier degré ont désormais un vrai syndicat qui défend leurs intérêts et seulement leurs intérêts. C'est la raison d'être du SNE, et notre progression de 25% en 2015-2016 montre que les collègues commencent à s'en rendre compte.

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Bonne rentrée à tous !

Pierre Favre

Président du SNE

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