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ACTUALITÉS NATIONALES

10 octobre 2016

BREF !

(Seulement octobre, et déjà épuisés)

Du temps, du temps, du temps !!! Tous les collègues réclament en vain d’indispensables aménagements de leur emploi du temps, nouvelle panacée pédagogique. Du temps pour se réunir, pour se concerter, pour mettre en place une pédagogie innovante, pour rédiger des PPRE, pour aménager le parcours culturel de leurs élèves, pour les indispensables échanges avec le co-enseignant, bref (si l’on ose dire !) du temps pour répondre aux innombrables injonctions institutionnelles !

 

Noblement pénétrés du fameux « sens du service », nous nous épuisons à honorer l’intégralité des missions qui nous sont confiées, au nom d’une logique fort cohérente : puisque nous devons enseigner la lecture, nous devons également assumer la charge de tout ce qui favorise son apprentissage.

 

Les familles n’offrent pas toutes une vie culturelle décente à leur enfant ? Ce sera donc à nous d’y pourvoir à grand renforts de parcours culturels (à renseigner scrupuleusement sur l’application académique idoine).

Les relations avec les parents déterminent souvent l’attitude des élèves ? Va pour la co-éducation (à expliciter avec enthousiasme dans le sacro saint « projèdékol »).

Le sentiment de sécurité des parents comme des élèves est un préalable incontestable à tout apprentissage ? Nous nous improviserons donc comme professionnels de la sécurité, entraînant nos élèves à un infaillible protocole anti-intrusion (à rédiger dans un indigeste PPMS).

La différenciation nous est vendue comme le plus solide rempart à l’échec scolaire ? Nous enchaînerons donc la préparation de notre classe, avec celle des cinq ou six adaptations qu’exige la présence d’élèves aux difficultés folkloriques...

Qui oserait contester ces évidences ?

 

Le problème est qu’elles se déclinent à l’infini : formation du citoyen, éducation au développement durable, à la sécurité routière, au débat oral, à l’histoire de l’art… Ne pas oublier notre devoir de vigilance sur les carences de soin, l’intégration systématique de "tous" les élèves, les informations préoccupantes, quand ce n’est pas la prévention dentaire (à coordonner habilement avec l’intervenant de musique, le voyage lecture, la piscine et le stage obligatoire, dont les horaires se télescopent !)

Collègues contraints de mettre au point leur collaboration par mail à 23h… Réunion méridienne pour décider d’une programmation en sciences (dont rien n’indique en quoi il est indispensable qu’elle soit régionale (voire communale) plutôt que nationale !). Intrusions diverses et variées du travail et des mails dans notre vie privée.

 

Ces missions sont si respectables, si incontournables, que nous nous y attelons avec une conscience professionnelle parfaitement honorable… mais si peu reconnue… Aveuglés par l’importance des enjeux, et asphyxiés par l’empilement de nos responsabilités, nous sommes tristement prisonniers d’un système douloureux : sentiment permanent d’être débordés, de ne pas être suffisamment à la hauteur.

 

Le métier devient-il de plus en plus complexe ?

La souffrance au travail est-elle cruellement ressentie ?

Les résultats de nos élèves sont-ils en hausse ? Proportionnels à nos efforts ?

Les réponses font mal ?

On nous demande de vider l’océan avec une passoire, et toute la profession exige … une deuxième passoire !

 

Il faut changer d’orientation !

Au SNE, nous ne voulons pas plus de temps !! Nous exigeons moins de missions !

La charge mentale qu’induit l’empilement de nos objectifs nous éloigne de notre cœur de métier : enseigner. Quel « temps » reste-t-il pour concevoir une leçon (heu ! Une « séquence » !) astucieuse, pour peaufiner une trace écrite pertinente, bref, (pour de bon cette fois !) pour être efficaces dans notre classe ?

Cette logique « pédagogiquement incorrecte » vous séduit ? Rejoignez nous ! Adhérez au SNE !

Pierre Puybaret

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