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ACTUALITÉS NATIONALES

9 mai 2017

L.S.U.N : Oui ? Non ?! Peut-être ?!?

Après le LPC, le ministère met en place un nouveau dispositif national d’évaluation. Cet outil a pour but de ne former qu’un seul livret scolaire commun pour la scolarité de l’élève (mais où seul le collège peut introduire des notes...).

Le SNE aurait tendance à apprécier cette application d’une simplification souvent promise et jamais tenue. Les éléments constitutifs de ce livret seraient alors numérisés dans une application informatique nationale du CP à la 3ème. Mais rien ne s’est déroulé comme prévu…. Et on se demande si le ministère a bel et bien prévu son coup ou s’est lancé un peu à l’aventure sur un projet qu’il ne maîtrise pas et n’est pas en mesure de mettre en place.

Dès la rentrée, il était question pour les enseignants de renseigner des bilans périodiques réalisés à partir de cette application faisant : un bilan de fin de cycle qui note le positionnement sur les acquis des huit domaines du socle à rendre aux familles en fin de CE2 et de CM2.

Dans la réalité, sa mise en pratique est un véritable sac de nœuds pour les enseignants : un tutoriel pour l’application du livret (vidéos, fiches pour informer sur les procédures de connexion) et un guide d’utilisation à télécharger sur Eduscol (20 pages pour en comprendre la démarche) ! Or, on nous dit que l’application est simple... L’accès se fait directement via Internet grâce aux télé-services qui sont disponibles à partir de décembre, nous dit-on…Dans les faits, cela fonctionne une fois sur deux ! Et à condition de ne pas être TS ou remplaçant...

Après avoir réussi à en comprendre le fonctionnement, il est l’heure pour l’enseignant d’évaluer les compétences de ses élèves et là,petit problème qui n’en est pas des moindres : une seule notation pour résumer un ensemble d’évaluations par matières, allant de 1 à 4 selon l’ordre suivant :

1 : compétences non atteintes

2 : compétences partiellement atteintes

3 : compétences atteintes

4 : compétences dépassées

C’est la consternation ! Comment un tel document peut-il révéler le niveau scolaire réel de l’élève puisque l’enseignant a dû mixer approximativement les réussites de ses élèves car lui seul connaît réellement le niveau de chacun ? Aux yeux du SNE, c’est peut-être là le but : masquer le niveau des élèves pour ne pas avoir à confesser qu’il est déplorable suite à l’empilement de réformes délétères.

En plus de ce travail stérile, on nous demande quand même d’éditer ces documents pour les transmettre aux familles qui ne sont pas au courant de la mise en place de ce nouveau mode d’évaluation. Or, problème car le dispositif ne fonctionne pas. L’application ne permet pas d’éditer les livrets scolaires. Au final, comme rien ne fonctionne, les PE enragent quand, après avoir saisi des informations dans le LSU, celui-ci perd les données pour défaut d’enregistrement.

Un message du directeur de cabinet de notre ministère, Mr Noblecourt, nous informe que finalement, dans un premier temps, les bilans pourront ne pas être complétés sous la forme numérique. Seuls les maîtres de CE2 ont obligation de les éditer. Donc, on peut légalement revenir à la forme papier que l’on utilisait auparavant pour cette année. On verra plus tard ! Dans ce moment de grande panique collective, un message du MAI en date du 29 novembre nous précise que les services nationaux vont nous communiquer une nouvelle version numérique qui sera mise en service dans le courant de la semaine en espérant régler un certain nombre de problèmes identifiés et remontés. On nous dit qu’il faut garder l’espoir et le cap.

 

Mais quel cap ? Va-t-on se résoudre à imprimer n’importe quoi pour pallier l’incompétence des services ministériels ? Que du bonheur ! Un temps précieux, gâché à remplir des documents hypocrites. Pour conclure, c’est directement Florence Robine, la Directrice Générale de l’Enseignement Scolaire, qui nous rassure sur le fait qu’en cas de problème, il suffit de solliciter l’assistance informatique académique pour résoudre les « problèmes éventuels » (pas si éventuels que ça). Essayez, vous ne serez pas déçus.

Selon le SNE, le LSUN n’a pour autre but que de gommer numériquement les différences entre les élèves pour affirmer, preuves à l’appui, que les élèves progressent. Il s’agit-là, encore une fois, de dévaloriser le travail des enseignants en leur attribuant un travail supplémentaire qui ne les satisfait pas du tout et qui ne reflète pas le réel travail effectué sur chaque trimestre, en les laissant seuls face à leur écran (personnel bien sûr).

 

Le SNE ne peut s’y résoudre et continuera d’interpeller le ministère à ce sujet.

 

Isabelle Meppi

déléguée SNE 83

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