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ACTUALITÉS NATIONALES

7 octobre 2019

Le mal-être au travail des enseignants

​Dans une étude publiée en 2016, la DEPP (Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance) mandatée par le ministère de l’Éducation nationale, a comparé l’exposition aux risques psychosociaux (RPS) des enseignants à celle d’autres cadres du privé ou du public. L’idée était d’établir s’il existe, ou pas, une spécificité du monde enseignant en matière de RPS.

 

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Un constat général qui fait froid dans le dos

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La DEPP l’affirme et elle n’est pas la seule dans ce cas.

« Depuis les années 2000, les conditions de travail ne cessent de se dégrader dans tous les secteurs professionnels et les enseignants ne sont pas épargnés [Algava, Davieet alii, 2014]. La souffrance ainsi engendrée se traduit sous forme de blessure, maladie ou harcèlement sexuel, mais également sous forme de stress, mal-être ou harcèlement moral au sein de l’environnement de travail [Brun, 2005]. Les risques psychosociaux (RPS) désignent les risques que les phénomènes précédemment cités se manifestent et impactent la santé mentale et physique des travailleurs »

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Le moins que l’on puisse dire, c’est que cet état des lieux recoupe celui que vos représentants syndicaux au SNE font sur le terrain. Nous constatons aussi, année après année, la croissance du nombre d’appels à l’aide de collègues en détresse. Des professeurs des écoles souffrent. Ils sont de plus en plus nombreux. C’est un fait. Notre ministère le connaît.

 

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Un premier degré plus particulièrement difficile à supporter

 

Les données recueillies recoupent ce que nous savons au SNE, puisque nous le vivons.

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« Les enseignants du premier degré déclarent le plus subir de contraintes de temps et de pressions dans leur métier par rapport aux autres populations. »

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Nous passons tous nos journées à courir. Nous mangeons presque « à la volée » entre deux piles de cahiers à corriger, des photocopies urgentes, un rendez-vous téléphonique, une séance d’APC et un service de portail. Vous avez dit pause-café ? Passage aux toilettes ? Pas le temps. Les journées du professeur des écoles s’apparentent à un marathon.

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« De fait, en moyenne, les enseignants du premier degré sont, de loin, les plus exposés à l’intensité et à la complexité du travail »

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Outre la course permanente, le fait d’endosser des rôles multiples (professeur principal, psychologue, infirmier, surveillant...) n’aide pas à garder la tête froide face aux multiples aménagements à mettre en œuvre en classe pour tous les élèves à besoins spécifiques.

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« À noter que les enseignants de moins de 30 ans dans le premier degré ressentent une plus forte intensité et complexité de leur métier que ceux du second degré. »

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Supporter notre métier est plus difficile quand on est un jeune collègue. La réalité du quotidien est en effet bien loin du souvenir que l’on pouvait en avoir en présentant le concours. Les exigences très pointues de notre profession ont aussi de quoi surprendre les néo-professeurs.

 

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Quelles conséquences en tirer ?

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Au SNE, nous connaissons bien ces éléments. Nous nous appuyons d’ailleurs dessus lorsque nous intervenons au ministère ou que nous accompagnons des collègues chez leur IEN ou à la DSDEN.

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Le professeur des écoles est aujourd’hui un véritable homme-orchestre réclamé par tous et pour tout. Quelle récompense recevons-nous pour nos efforts ? Une absence de considération, une rémunération en berne et la perspective d’une retraite qui pourrait se réduire à peau de chagrin.

 

C’est bien parce que le SNE entend contribuer à changer cet état de fait que notre syndicat poursuit ses échanges avec le ministère. Demain se construit aujourd’hui. Tel est le principe de notre métier. Notre syndicat ne le perd pas de vue.

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Philippe Ratinet

Secrétaire général aux publications

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