ACTUALITÉS NATIONALES
15 février 2019
Un mépris affiché
Au sein de l’Education nationale, si le mécontentement se cristallise d’un point de vue médiatique autour des stylos rouges, ces 60 000 enseignants ne sont que la partie émergée d’un iceberg sur lequel se dirige un paquebot Education Nationale avec un Ministre à la barre qui n’a en rien retenu des leçons de feu le Titanic. Un Ministre qui applique aveuglément un PPCR que le SNE a refusé de signer - et pour cause, la mise à l’écart des promotions pour la majorité de la population enseignante.
Des situations inadmissibles dans un système incohérent
Aussi, les recours à examiner lors des des récentes CAPD ont montré à quel point les situations sont inadmissibles. Ce mécontentement, chacun peut en prendre la mesure. L’administration ne doit cependant pas faire l’erreur de négliger les enseignants qui, bien que n’ayant pas exercé de recours - par manque de foi dans le système ou par résignation - ne vont plus faire montre de toute l’implication dont ils auraient pu faire preuve en bénéficiant de la reconnaissance d’un système qui les utilise, ne reconnait pas leurs efforts et les traite tout sauf dignement.
On notera plus d’une incohérence dans le dispositif. Que penser d’un personnel en reconversion professionnelle qui, mettant le pied dans la profession, se retrouve catapulté échelon 9 et donc évalué de façon pérenne pour sa première évaluation ? Que penser d’enseignants chevronnés, ce qu’attestent leurs rapports d’inspection préalables, et qui reçoivent un à consolider ou un satisfaisant ?
L’administration se désavoue-t-elle elle-même du fait d’un PPCR bâclé ? Et les PE devraient en faire les frais ? C’est inacceptable selon nous. Que penser enfin d’enseignants n’ayant jamais été vus par leur IEN et qui reçoivent tout de même un avis de celui-ci, fraîchement nommé ?
Table rase du passé, aucune considération pour l'avenir
Si l’administration nous a déjà répondu que le PPCR était un nouveau système d’évaluation faisant fi de l’ancien, il est étonnant alors de voir que les IEN, sans consulter les rapports d’inspection précédents, peuvent émettre un avis, encore une fois pérenne, au doigt mouillé ou au marc de café.
Ce système d’évaluation va à l’encontre de la perfectibilité de l’être humain. Si l’administration a attribué à un enseignant un satisfaisant à l’échelon 9, il peut devenir par la suite directeur de REP+, conseiller pédagogique ou chargé de mission et ne pas voir son investissement récompensé.
Ceci n’est pas sérieux. Ceci est inconcevable. Notre organisation syndicale s’est fait un point d’honneur à faire remonter tous les dysfonctionnements et toutes les situations ubuesques rencontrés aux oreilles du Ministère lors de la réunion du 23 janvier 2019.