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ACTUALITÉS NATIONALES

6 février 2020

Revalorisation : amélioration du fonctionnement des collectifs pédagogiques

atelier du premier degré 04/02/2020

Les négociations se poursuivent au ministère et le SNE reste fidèle à sa philosophie. Le SNE était présent à la DGRH le mardi 4 février pour cet ultime atelier de la première phase des négociations autour de la revalorisation du métier d’enseignant dans le premier degré.

Le ministère avait organisé les échanges autour de quatre thématiques.

 

Le collectif pédagogique

Le SNE a tenu à préciser que la notion de collectif pédagogique est relativement récente, et que celle-ci est liée à l’évolution de l’école qui oblige les collègues à appréhender certains sujets de façon collective (ex : école inclusive).

Notre syndicat a rappelé qu’un collectif est un groupe de personnes qui partagent un but commun et la même volonté de l’atteindre.  Une équipe ne se décrète donc pas, elle se construit. Pour y parvenir, il faut lui assigner des objectif clairs, précis, ambitieux mais réalisables. En effet, si les objectifs sont irréalisables, cela engendre de l’inertie, voire de l’angoisse, comme nous le constatons sur le terrain (ex : la consigne d’avoir 100% de lecteurs en cycle 2).

 

C’est pourquoi, le SNE pense qu’il faut laisser la main aux équipes sur la définition d’objectifs correspondant à des contraintes locales ou des situations particulières. La même démarche doit être suivie pour le projet d’école.

 

Le SNE a ensuite souligné que, comme dans tout collectif, il est nécessaire d’y établir une hiérarchie qui va coordonner, impulser, libérer les énergies dans un objectif d’épanouissement. En l’espèce, le maillon essentiel, c’est le directeur.

Celui-ci doit être capable de gérer un groupe, de déceler les compétences, les points forts, les points faibles et de faciliter les échanges. Une bonne communication est nécessaire pour y parvenir. Il est essentiel d’associer tous les personnels, ce qui incitera chacun des membres de l’équipe à donner le meilleur. Qu’elle soit initiale ou continue, il est indispensable que le directeur ait accès à une solide formation pour réussir. Celle-ci doit partir des besoins. Une culture reste à construire à ce niveau. Cela demandera nécessairement du temps.

 

Concernant le cadrage législatif du directeur d’école, le SNE considère que le référentiel métier est un cadre suffisant, mais qu’il nécessite un complément en formation pour le mettre en œuvre. Notre syndicat insiste sur la nécessité de cibler davantage les personnes et leurs compétences au moment du recrutement. Pour autant, il ne s’agit pas de remettre en cause les personnels déjà en place.

 

 

La conduite de l’action au sein de l’école et le projet d’école

Le SNE considère que le conseil d’école est une instance prépondérante, trop souvent subie par les adjoints, et parfois crainte par les directeurs, en raison du risque de tension qu’elle suscite (parents, municipalité…). Cette instance définit les rôles de chacun (décret de 1989) et permet au directeur d’inviter tout personnel en lien avec l’ordre du jour (ATSEM, AESH, RASED…).

 

Notre syndicat regrette que les échanges avec le RASED se fassent souvent dans l’urgence et que la restitution des informations ait lieu dans de mauvaises conditions. Ces échanges nécessitent des demandes fastidieuses qui gagneraient à être simplifiées et uniformisées.

 

Le SNE rappelle que les relations école/familles doivent se dérouler dans un cadre professionnel, de façon réfléchie, selon une posture appropriée afin de favoriser le dialogue. Il faut savoir éviter l’affect pour demeurer dans une relation professionnelle. Cela nécessite de la disponibilité, donc du temps, afin d’y répondre au mieux.

 

Le pilotage élargi – les liens IEN / CPC / équipe pédagogique

Le SNE a relayé ce qui est désormais un lieu commun sur le terrain : la formation actuelle ne répond ni aux besoins, ni aux attentes des collègues. Les formations descendantes sont mal vécues. Il en va de même pour le retour sur expérience de type réflexif qui suscite de l’incompréhension, car les enseignants ont l’impression de se former seuls.


La formation sur 18h est vécue comme un temps contraint, où l’enseignant n’est pas dans de bonnes dispositions pour l’intégrer.

Pour notre syndicat, une formation continue sur une semaine ou plus, sur le temps de travail, permettrait de se déconnecter, d’analyser au mieux ses pratiques, et de les faire évoluer.

 

L’accompagnement des pratiques professionnelles, notamment les visites en CP et CE1 sont mal vécues, car considérées comme intrusives, infantilisantes et génératrices de stress. En effet, elles renforcent le sentiment d’incompétence des PE, car les entretiens qui s’ensuivent pointent davantage les manques que les points satisfaisants.

Il est à noter un manque de valorisation des projets personnels et des prises d’initiatives, et même parfois des refus.

 

Pour le SNE, il est indispensable de partir des besoins réels plutôt que supposés : proposer plutôt qu’imposer.

 

Les cercles concentriques autour de l’établissement (réseau d’écoles, collèges…)

Le SNE constate que le conseil école/collège est la plupart du temps une coquille vide, dénuée de sens, car les objectifs y sont fixés par le Principal et l’IEN. Cette instance est souvent prise sur le temps personnel, après une journée de travail. Des projets peuvent exister (semaine des maths, cross du collège, journal en commun…) mais il faut dégager du temps pour les faire vivre.

Pour notre syndicat, l’école devrait être plus autonome en matière de gestion (fournitures, équipement, petites réparations…) ; les maires devraient satisfaire à leur obligation d’inscription des élèves (sur ONDE). Le travail en lien avec les mairies devrait être valorisé, et enfin l’organisation de la semaine scolaire devrait être à la seule initiative des écoles (cf rythmes scolaires).

Les positions du SNE restent fidèles à sa philosophie. Le 4 février, notre syndicat a demandé pour les enseignants de l’autonomie, en permettant aux équipes de déterminer leurs besoins ; de la confiance de la part de leur hiérarchie ; une solide formation (initiale et continue), du temps pour mener à bien leurs missions (échanges avec les partenaires, les familles…) et bien sûr la reconnaissance de leurs compétences avec une rémunération à la hauteur de l’engagement.

Laurent Hoefman

Président du SNE

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