ACTUALITÉS NATIONALES
28 août 2020
Une rentrée avec un sourire masqué ?
Le SNE a rencontré le ministre le 27/08
Une nouvelle rentrée s’annonce, et l’été n’aura pas suffi à avoir raison du Covid-19…Il va donc falloir s’habituer à composer avec ce virus, comme nous avons tous commencé à le faire depuis déjà plusieurs mois.
Une rentrée particulière
Une rentrée c’est toujours un moment important : important pour les élèves, important pour les parents, mais important aussi pour nous les enseignants. Cette journée de reprise et les jours qui s’ensuivent déterminent souvent le climat de classe et la qualité des relations avec les familles. Ce premier contact lors de la rentrée de mardi sera donc particulier, et moins naturel qu’à l’accoutumée.
Avec l’obligation du port du masque pour tous les enseignants, même en maternelle, ce sont les conditions de travail qui sont affectées, mais aussi la qualité des échanges avec les élèves, qui percevront plus difficilement l’expression du visage de leur professeur, et notamment les sourires rassurants, particulièrement chez les plus jeunes.
Pour autant, il faudra s’en accommoder, et ce pour une durée indéterminée. Il en va de l’intérêt général.
Il faudra organiser l’accueil des familles ce jour-là, jour tellement important pour tous que l’on voit mal comment on pourrait refuser à un parent d’accompagner son enfant jusqu’à la porte de la classe…
Mais les enseignants ont prouvé au printemps dernier qu’ils savaient s’adapter, faire preuve d’ingéniosité, surmonter les difficultés. Nous ferons donc de même cette fois encore.
Revalorisation, reconnaissance, direction : des dossiers toujours en cours
Ce problème conjoncturel ne doit pour autant pas masquer – sans jeu de mots- les dossiers préoccupants en cours : revalorisation, reconnaissance, direction d’école…
Ces sujets ont été ré-évoqués avec le ministre ce jeudi 27 août rue de Grenelle par le SNE.
Il est à noter que 400 millions supplémentaires sont bien prévus au budget de l’Education Nationale, et ce alors que la réforme des retraites est mise en stand-by. La revalorisation est donc bien prévue, il reste à en définir les modalités.
Au SNE, nous continuons à défendre une revalorisation pour tous les agents, et pas seulement les plus jeunes. Cela pourrait prendre dans un premier temps la forme d’une prime d’équipement (informatique, téléphonique), le confinement ayant prouvé la nécessité de posséder ce type de matériel.
Il faudra veiller à ce que ce budget soit reconduit les années suivantes, afin d’envisager ce qui avait été amorcé dans les discussions l’an dernier, à savoir une revalorisation en commençant par les débuts de carrière. Le SNE demande une revalorisation qui ne divise pas la profession, mais qui reconnaisse le professionnalisme de chacun.
Les directeurs recevront une prime exceptionnelle de 450€ d’ici décembre, en récompense des efforts fournis au printemps lors de la gestion de la crise sanitaire. Le SNE avait insisté sur l’importance de cette reconnaissance : il se satisfait donc de ce premier pas pour la direction d’école. Le chantier de la direction se poursuit dès septembre, c’est une priorité ministérielle, c’est aussi la nôtre depuis toujours. Nous serons là pour argumenter et proposer sur ce sujet que nous connaissons parfaitement.
Le ministre a évoqué l’importance de la Gestion des Ressources Humaines (GRH) de proximité : là aussi il y a des points à améliorer pour que chacun se sente reconnu et sorte d’un anonymat démoralisant. Prise en compte des demandes, traitement personnalisé, raccourcissement des délais de versement des salaires ou des primes, mise en œuvre des procédures (mutation, rupture conventionnelle…).
Jour de carence et personnels vulnérables
Reste le retour du jour de carence, dont la suppression provisoire avait rassuré les enseignants en mai et juin. Sur ce point, le SNE n’approuve pas cette décision, qui va placer les professeurs en difficulté : alors qu’un enseignant fiévreux prenait du paracétamol afin de se rendre quand même à l’école par professionnalisme, le principe de précaution l’obligera désormais à se placer en arrêt de travail …et à perdre 1/30e de son salaire. Ceci n’est pas acceptable.
Le ministère souhaite le retour de l’immense majorité des enseignants sur leur lieu de travail, et devrait mettre à jour la liste des pathologies à risque dans les plus brefs délais… Ce n’est qu’à ce moment là que les plus vulnérables sauront si oui ou non ils peuvent reprendre le chemin de l’école…Si c’est non, ces personnels devront se faire délivrer un arrêt de travail par leur médecin traitant. Là encore, même si nous comprenons la volonté de reprendre de la façon la plus normale possible, nous restons circonspects sur la gestion des cas particuliers qui devront être traités avec discernement et humanité.
Le SNE à vos côtés
Cette rentrée sera donc presqu’une rentrée normale, avec des perspectives intéressantes pour chacune et chacun d’entre nous. Au SNE, nous restons optimistes, car les bonnes intentions sont présentes. Il faut s’armer une fois de plus de patience : les enjeux pour notre profession sont énormes, à la mesure des enjeux pour notre jeunesse.
Nous vous demandons juste de nous faire confiance, et de continuer à donner le meilleur à vos élèves. Ce que vous faites pour eux, nous tenterons de le faire pour vous.
Excellente rentrée à toutes et à tous !
Laurent Hoefman
Président du SNE
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