ACTUALITÉS NATIONALES
4 septembre 2020
Une rentrée lucide
Peut-être plus que toute autre avant elle, la perspective de cette rentrée aura soulevé questions et angoisses.
Le SNE préfère une autre vision basée sur l'esprit de responsabilité et le pragmatisme car, comme Robert F. Kennedy JR l'a rappelé à Berlin cet été : "La seule chose dont vous avez besoin pour transformer les gens en esclaves, c'est la peur."
Des discours et les actes
“La rentrée sera une catastrophe. Rien n'est prêt. Tout est à craindre. Il est urgent d'attendre.” Nous avons tous entendu ce genre de discours alarmiste et aliénant.
Mais voilà, la rentrée s'est passée. Rien de surprenant n'est advenu. Les enseignants ont été tant bien que mal pourvus en masques par l’administration. Certains ont malgré tout préféré utiliser les leurs. Mais, fidèles à eux-mêmes, les enseignants sont présents dans les écoles et remplissent leur mission habituelle de leur mieux.
Le SNE s'inscrit dans cet esprit de sérieux et de responsabilité. La sérénité pour tous les collègues reste un objectif premier de notre syndicat.
Les parents ont, pour certains avec plus de joie que d'habitude, confié leurs enfants à une École où les protocoles fleurissent. En plus du protocole général, on en trouve pour la récréation, le sport, la musique, la cantine et les internats. Pour une École non préparée, nous sommes plus que pourvus en normes. Normes que les communes suivent au moins a minima. Rien n'interdit d'en faire encore plus.
Pour le SNE, les enseignants du premier degré disposent aujourd'hui d'un panel de mesures sanitaires suffisant. Notre syndicat ne réclame donc pas de nouvelles mesures encore plus strictes.
Rester pragmatique face à la crise sanitaire
La situation n'est pas idéale. Comment pourrait-elle l'être dans les conditions sanitaires actuelles ?
On peut craindre d'éventuelles fermetures temporaires. Il y en aura. De nombreuses écoles en font déjà l'amère expérience. Mais nous savons désormais comment réagir tant pour nous que pour nos élèves.
Cela n'est pas une hypothèse réjouissante, mais de là à la craindre, il y a un pas qu'au SNE nous ne franchissons pas.
Pour autant, le SNE apprécierait que l’administration explique comment elle entend pourvoir les collègues démunis en moyens informatiques et indemniser ceux qui utilisent leurs moyens personnels pour effectuer le travail en distanciel.
On peut regretter la non mise à disposition généralisée de gel hydroalcoolique pour les enseignants. Rien n'empêche cependant d'en demander à la mairie ou de se laver régulièrement les mains avec du savon, au moins à chaque récréation.
Le retour du jour de carence est une ineptie. Demander à des collègues de payer pour respecter le protocole qui leur impose une mise à l’écart de leur lieu de travail et une visite médicale en cas de symptômes est irrespectueux. Nous l'avons signalé de vive voix et par écrit au ministère. Nous ne nous contenterons pas de l'idée d'un alignement sur le privé où ce jour est pris en charge par l'employeur pour une grande partie des salariés.
Le SNE militera donc encore pour le retrait du jour de carence.
Pour les collègues vulnérables, la situation a évolué positivement
Les agents présentant l’une des pathologies de l’art 2 du décret 2020-1098 du 29 août 2020 seront, lorsque le télétravail n’est pas possible, placés en ASA (Autorisation Spéciale d’Absence).
Pour le SNE, c’est une solution logique et bénéfique. Elle préservera les collègues les plus vulnérables face à la maladie.
Pour les collègues présentant un des facteurs de vulnérabilité visés par l’avis du HCSP le télétravail est à privilégier. S’il est impossible, l’agent devra recevoir des masques chirurgicaux, pouvoir se laver régulièrement les mains et bénéficier d’un poste de travail adapté.
Pour notre syndicat, la protection proposée ici est de qualité. Seul bémol pour ces collègues, l’isolement demeure possible uniquement dans le cadre d’un arrêt de travail. En plus de l’aspect financier du problème, avec un demi-traitement au bout de 3 mois d’arrêt, on peut se demander si cette mesure correspond à l’esprit de solidarité qui anime notre nation en ces temps difficiles.
Enfin, il faudra aussi que l’administration édicte rapidement des modalités spécifiques de garde d’enfant pour les collègues dont les enfants ne sont pas accueillis à l’école pour des raisons liées à la crise sanitaire.
Ne pas oublier l'essentiel
Même si l'actualité les a largement éclipsés, les enjeux d'avenir pour notre profession demeurent. Il en va notamment de
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la revalorisation des enseignants
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la question des directeurs
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la gestion de nos carrières
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tout ce qui concerne les Ressources Humaines.
Les chantiers d’importance lancés l'année scolaire dernière sur tous ces sujets sont déjà à l'ordre du jour de l'agenda social. Ils sont primordiaux pour l’avenir de notre profession.
Le SNE a été d'ores et déjà sollicité pour participer à ces rendez-vous d'importance. Nous y serons présents et nous continuerons ainsi à défendre les intérêts des enseignants du premier degré dans toutes les spécificités de cette profession que tous les délégués du SNE pratiquent toujours.
Philippe Ratinet
Secrétaire général aux publications
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