ACTUALITÉS NATIONALES
18 novembre 2020
Revalorisation salariale :
une disparité inter-degrés inéquitable
Il existe une importante disparité de rémunération entre les enseignants du premier degré et ceux du second.
Au SNE, nous pensons que celle-ci n’a plus de raison d’être : les professeurs des écoles sont maintenant recrutés au même niveau universitaire que leurs homologues du second degré, ils travaillent beaucoup plus face aux élèves et assurent bien d’autres missions que l’enseignement (accueil, surveillance, suivi des élèves...).
Pour le SNE, les professeurs des écoles devraient donc être mieux considérés, mieux rémunérés qu’aujourd’hui.
Le SNE défend une évolution indispensable
La revalorisation des enseignants est inscrite à l’ordre du jour de l’agenda social. Elle sera traitée sur un plan pluriannuel. Une première enveloppe de 400 millions a été dégagée pour l’année prochaine.
Le SNE approuve qu’elle soit employée exclusivement en faveur de l’augmentation des salaires, car à l’origine elle était aussi ventilée sur la formation et le remplacement des professeurs dans le second degré. Néanmoins, notre syndicat regrette la taille de l’enveloppe et le choix de servir uniquement les professeurs en début de carrière.
Lors des débats, le SNE, seul syndicat issu uniquement du premier degré, a argumenté pour obtenir un alignement de rémunération des enseignants du premier degré sur ceux du second.
D’autres organisations syndicales (OS) sont hostiles à une telle orientation. Elles s’y sont ouvertement opposées lors des négociations.
Une différence entre les degrés qui pèse lourd
Les données de la DEPP (2017) et le bilan social du ministère (avril 2017) révèlent un écart de 159 euros nets par mois entre les deux corps en début de carrière. Cet écart s’élève à 429 euros nets à l’âge de 50 ans. A échelon équivalent, la rémunération du certifié et celle du PE sont identiques, mais les uns effectuent 18 h face élèves là où les autres en assurent 27.
Le professeur du second degré effectue obligatoirement une heure supplémentaire (HSA) devant élèves. Il touche pour cela 1379.42 € par an.
Le régime indemnitaire est largement plus développé dans le second degré. Il pèse lourd dans la différence que nous pointons aujourd’hui.
Cette différence se loge jusque dans la rémunération des heures supplémentaires. Celles du PE, très peu nombreuses (stages de remise à niveau essentiellement), sont payées 24.16 € contre 39,91 € pour un certifié. Quand on sait que les heures supplémentaires et les indemnités sont exonérées d’impôt sur le revenu et qu’elles représentent 28% du salaire des certifiés pour à peine 5% chez les professeurs des écoles, on comprend que bien des éléments de notre rémunération sont à revoir à la hausse.
Le SNE a interpellé le ministère sur tous ces éléments. Pour notre syndicat il est urgent d’y remédier. L’augmentation du point d’indice est devenue un doux rêve. Même si elle venait à se réaliser, elle ne serait pas une solution au problème qui nous préoccupe ici, à savoir l'écart de traitement entre 1er et 2nd degré.
Le ministère ne souhaite pas faire de différence entre les degrés sur la grille (salariale) indiciaire. Notre syndicat le comprend parfaitement.
Le SNE revendique en fait une juste reconnaissance de tout le travail que les PE accomplissent déjà. Le SNE a donc présenté et défend une série de revalorisations en faveur du premier degré en s’appuyant exclusivement sur une évolution de notre régime indemnitaire.
Geoffrey Capliez
Secrétaire général SNE
Olivier Bultel
Membre du bureau national du SNE
Faites entendre votre voix : aidez-nous à obtenir ce qui devrait nous revenir
Le Grenelle de l’éducation est ouvert. Les négociations sur la revalorisation des enseignants sont déjà entamées. Elles vont se poursuivre pour engager la France sur plusieurs années.
Le SNE est présent dans toutes les instances qui décideront du futur des rémunérations des enseignants. Nous y défendons les enseignants du premier degré, ceux que nous sommes les seuls à représenter exclusivement.