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ACTUALITÉS NATIONALES

15 juin 2021

Le primaire, oublié annoncé de la revalorisation
GT1 n°1/3 du 14 juin 2021

Lundi 14 juin, le SNE était au ministère pour prendre connaissance des propositions notamment en matière d’évolution de nos rémunérations et de nos carrières.

 

L’objet principal était d’envisager comment utiliser les 400 millions d’euros supplémentaires dont disposera le ministère en 2022 pour répondre à ces problématiques particulièrement sensibles.

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Sur cette somme, 255 millions seront consacrés à la revalorisation de la profession d’enseignant et 155 à des mesures dites catégorielles. Le ministère ne nous a pas présenté ses intentions sur ces dernières.

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Le SNE était au rendez-vous de la seconde étape de la revalorisation. La démarche s’inscrit dans la durée. Notre syndicat regrette tout de même que l’idée d’un projet de loi pluriannuel ne soit pas concrétisée. Un tel texte aurait conféré plus de lisibilité et éventuellement d’acceptabilité aux mesures qui seront discutées et arrêtées pour 2022.

 

 

L'objectif du ministère : 2 000 euros net par mois pour les nouveaux enseignants en 2026

 

Pour les 255 millions consacrés à la revalorisation, le choix du ministère pour 2022 est le même que celui acté pour 2021. Il affiche la volonté d’accroître l’attractivité du métier d’enseignant. Pour cela, il choisit de porter une attention plus particulière sur le début de carrière.

 

Trois scénarios de revalorisation ont été présentés. Tous sont dégressifs et concernent les échelons 2 à 7 ou 8 selon les hypothèses, soit de 34 à 43 % des collègues.

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Notre syndicat fera évidemment un choix. Le SNE proposera aussi une alternative au ministère.

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En effet, de notre point de vue, l’option retenue par le ministère pose trois problèmes.

 

Tout d’abord, l’OCDE (Regards sur l’éducation) indique que le salaire moyen d’un enseignant en début de carrière en France est inférieur de 7% à la moyenne des salaires de l’OCDE alors qu’après 10 ou 15 ans le salaire des enseignants français est inférieur à près de 20 % au salaire moyen de l’OCDE.

 

Selon le SNE, l’effort budgétaire devrait donc concerner les échelons 7 et supérieurs cette année. Notre syndicat fera une proposition dans ce sens au ministère.

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Ensuite, une augmentation qui ne porterait que sur le début de carrière conduirait à lisser encore la progression salariale tout au long de la carrière. Passer un échelon doit demeurer un événement significatif pour l’évolution de la rémunération. Gommer cela aboutirait à effacer toute perspective.

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Pour le SNE, la notion d’attractivité comprend la rémunération initiale et les “perspectives de carrière”. Les collègues qui envisagent de s'engager dans l’enseignement prennent en compte leurs premiers mois de salaire mais aussi leur rémunération future. 

 

Enfin, les collègues concernés par la revalorisation seraient les mêmes que l’année dernière. Les autres risquent légitimement de se sentir écartés de toute considération, même s’ils seront concernés par d’autres mesures (prise en charge d’une partie de la mutuelle santé, augmentation du taux d’accès à la hors classe, reconduction de la prime informatique). Le SNE l’a souligné. Notre syndicat déplore la situation qui se profile.

 

Le SNE a donc revendiqué que la prime d’attractivité soit accompagnée d'une revalorisation des échelons les plus élevés de la classe normale.

 

 
Le primaire futur grand oublié...

 

Le Grenelle de l’Éducation avait pourtant été clair : il faut mieux rémunérer les enseignants français, tous degrés confondus. Il reprenait ici une constatation de l’OCDE. Ces deux instances avaient aussi souligné la nécessité de porter un double effort particulier, l’un sur les néo titulaires, l’autre sur les enseignants du primaire.


​En effet, les enseignants du premier degré sont les moins bien payés en France, que ce soit en salaire réel (avec primes et indemnités) ou en salaire horaire (dans le premier degré le nombre d’heures face élèves est beaucoup plus important que dans le secondaire).

 

Le SNE a rappelé cet état de fait. Notre syndicat réclame donc que le ministère tire les conséquences des remarques exprimées et du consensus OCDE/Grenelle en accordant une revalorisation spécifique à l'ensemble des enseignants du premier degré.

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Malheureusement la grande majorité des autres syndicats, qui défendent à la fois le 1er et le 2nd degré, ne se sont pas exprimés sur cette revendication. L'un deux s'y est même fermement opposé à ce qu'une priorité soit accordée au 1er degré. De fait, le ministère ainsi que ces syndicats souhaitent que l'écart de rémunération qui existe entre 1er et 2nd degré continue d'exister. Encore une fois le SNE a été bien seul à défendre le premier degré.

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Le SNE, seul syndicat à représenter uniquement le 1er degré auprès du ministère, insiste pour que les professeurs des écoles soient enfin considérés comme des professeurs sur leur bulletin de paie aussi. Il est temps d’accorder aux enseignants du premier degré une rémunération plus juste qui tienne compte du travail qu’ils accomplissent déjà.

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Pour le moment, au vu des réponses apportées par le DGRH, le gouvernement ne nous suit pas sur ce chemin. C’est frustrant et navrant pour toute la profession.

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Un ultime espoir pour le premier degré

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Il reste un volant de 155 millions au ministère pour 2022. Puisque cette somme sera allouée à des mesures catégorielles, le SNE militera pour qu’il soit employé en faveur de ceux qui sont pour l’instant les grands oubliés du Grenelle : les enseignants du premier degré.

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A ce titre, nous défendons activement l’instauration d’un régime indemnitaire spécifique pour le premier degré. Ce régime a pour but d’instaurer une véritable équité de traitement entre les professeurs des écoles et les certifiés. Un premier pas dans ce sens serait un signal positif fort.

 

​Pour ce faire, le SNE a préconisé, parmi d'autres mesures :

  1. La création d’une indemnité de vie scolaire qui rétribuerait les PE pour les temps de surveillance de récréation, de prise en charge des élèves avant l’entrée en classe et à la sortie.

  2. La création d’une indemnité pour classe lourde (à l’image de celle qui existe pour les certifiés) ou multi-niveaux.

  3. Le doublement de l’ISAE 

 

Sans un réel réel effort de la part du ministère pour améliorer la revalorisation dans le premier degré, le malaise et le mécontentement qui grondent dans notre corps grandiront et la profession attirera toujours moins dans le primaire.
 

Il appartient maintenant au ministère d’entendre ses agents. Vous pouvez compter sur le SNE pour continuer à porter vos voix jusqu’à ce qu’elles soient entendues.

 

Philippe Ratinet

Secrétaire général aux Publications

POUR une égalité salariale entre le premier et le second degré

 

Au mois de juin 2021, le SNE sera présent dans les instances qui décideront de la répartition de la revalorisation promise lors du Grenelle .

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Nous y défendrons les enseignants du premier degré, ceux que nous sommes les seuls à représenter exclusivement.

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Faites entendre votre voix : soutenez notre action en signant notre pétition.

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