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ACTUALITÉS NATIONALES

29 juin 2021

Un observatoire, pour quoi faire ?

« L’observatoire des rémunérations et du bien-être » annoncé au journal officiel depuis plusieurs mois a enfin été installé ce lundi 28 juin lors d’une inauguration au ministère en présence de Jean Michel Blanquer. Le SNE était au rendez-vous.

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Vous vous dites peut-être : « Quel besoin de créer un observatoire pour s’apercevoir que les enseignants sont mal payés, et ce depuis des lustres, alors que plusieurs rapports ont déjà pointé du doigt le problème » ou « On se fiche de nous… Comme par hasard, un an avant les élections », etc.

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Essayons tout de même de vous apporter quelques éléments pour vous permettre de réagir en connaissance de cause.

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L’observatoire : qu’est-ce que c’est ?

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Il s’agit d’un comité d’étude et de réflexion composé de membres de la DEPP (Direction de l’Évaluation de la Prospective et des Performances), de la DAF (Direction des Affaires Financières), de chercheurs et de représentants des organisations syndicales représentatives, dont le SNE fait partie. Sa vocation est d’utiliser les données existantes (et d’autres, fruits de la recherche dans ces domaines) pour apporter son expertise sur les priorités à définir en matière de rémunération, mais aussi de qualité de vie au travail (QVT, ou bien-être au travail).

 

Il est appréciable et légitime que les OS représentatives y soient associées.

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A quoi va-t-il servir ?

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Les rapports de cet observatoire ont vocation à orienter les choix et à faciliter les arbitrages en matière de rémunération et de QVT (Qualité de Vie au Travail). Cet observatoire ne se substitue pas aux organes du dialogue social, mais va permettre d’asseoir les décisions sur des arguments objectifs, qui ne peuvent pas être remis en cause. Cet observatoire devrait servir en quelque sorte de guide au ministre de l’Éducation, et ce quel qu’il soit a priori.

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Pourquoi ?

 

Parce que l’EN, c’est 1 100 000 agents, que tous ont besoin de reconnaissance, d’attention, de revalorisation, mais à des degrés différents (comme le montrent plusieurs enquêtes). Parce que s’il faut faire des choix, il faut que ceux-ci soient objectifs, légitimes et acceptés par tous.

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Pourquoi seulement maintenant ?

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Le ministre avait annoncé la création de cet observatoire en fin d’année dernière : il a attendu les résultats du Grenelle de l’Éducation pour l’installer.

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Notre intervention auprès du ministre

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Nous avons apprécié que cet observatoire soit enfin mis en place, mais nous avons déploré que ce soit aussi tard dans le mandat. Le ministre a déclaré vouloir « faire de la France un des pays de l’OCDE qui rémunère le mieux ses enseignants ». Nous prenons acte : il y a du chemin à faire ! Et un retard considérable à rattraper depuis la fin des années 80 ! Nous avons aussi souligné que bon nombre des documents préparatoires présentés en réunion avaient été présentés en décembre 2019, lors de la négociation sur le projet de réformes des retraites. Cela fait déjà 18 mois…Dommage.

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Pour le SNE, cet observatoire devra adopter une méthodologie claire, se fixer des objectifs et des échéances, afin de donner des perspectives, notamment dans un cadre pluriannuel. Son appellation réunit pour le SNE « l’être » et « l’avoir », une formule qui résume bien ce dont ont besoin les enseignants. Ces deux aspects sont en effet indissociables pour permettre aux enseignants de mieux vivre leur métier et d’avoir la reconnaissance de l’institution et de la société en général.

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Nous avons également souligné lors de notre intervention qu’avant de rédiger de nouvelles circulaires et décrets, il serait important de faire bien fonctionner ce qui existe déjà. Entre le discours ministériel et la mise en place effective sur le terrain, il y a un décalage important (pas seulement temporel). Améliorer le bien-être des enseignants, c’est aussi les autoriser à se préserver ou à évoluer lorsque c’est nécessaire (exemple : délai de traitement des dossiers CLM, refus de demandes de mise en disponibilité, demandes de temps partiel, amélioration de la mobilité…).

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Fidèle à son engagement, le SNE participera à ces échanges, dont le prochain aura lieu en septembre. Ce sera l’occasion de mettre le doigt une nouvelle fois sur la piètre rémunération des enseignants du premier degré, les plus mal lotis parmi les enseignants…

 

Laurent Hoefman

Président du SNE

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