ACTUALITÉS NATIONALES
5 juillet 2021
Revalorisation : le SNE enfonce le clou
GT1 n°3/3 du 5 juillet 2021
La troisième et dernière réunion consacrée à la revalorisation de l'ensemble des personnels du ministère de l’Éducation Nationale s’est déroulée le lundi 5 juillet. Le SNE y a participé.
L’administration souhaitait entendre des remarques complémentaires sur les choix à opérer concernant les mesures de revalorisation pour l’année 2022.
Le SNE ne se satisfait pas des mesures proposées. Elles sont largement insuffisantes pour rattraper le retard accumulé depuis des décennies en matière de rémunération des enseignants, en particulier dans le 1er degré.
Nous l'avons dit et répété, notre profession a besoin de mesures fortes. Malheureusement le ministère nous répond que cela ne sera possible qu'en plusieurs étapes étalées sur les années à venir.
Pourquoi pas. Mais sans loi de programmation, nous n'avons ni garanties ni aucune visibilité à moyen ou long terme.
Certains syndicats refusent de se prononcer. Cela laisse le champ libre au ministère et ne change en rien les orientations prévues. Notre syndicat quant à lui préfère participer aux débats, proposer, et continuer encore et toujours à espérer obtenir du mieux pour notre profession, à court, moyen ou long terme.
Le 5 juillet, le SNE a donc une fois de plus défendu activement les intérêts des enseignants du premier degré, dans les limites des budgets octroyés.
Défendre le milieu de carrière et la progressivité de la rémunération
Le chantier de la revalorisation est immense, le ministère l’a reconnu et affirme ne pas avoir l’intention de tout révolutionner d’un coup. Plusieurs syndicats ont choisi de ne pas se prononcer sur les scénarios de revalorisation proposés par le ministère et donc de laisser libre cours à l’administration sur ce sujet.
Pour le SNE, chaque pas est d’importance. Nous avons donc pris position. Le SNE a choisi le scénario 4 car c’est celui qui, dans la mesure des possibles offerts par le ministère, répond le mieux à deux problématiques importantes :
- maintenir une progressivité tout au long de la carrière. Cette progressivité est importante car même un niveau de rémunération d’entrée de carrière envisagé à 2 000 euros n’est pas suffisant pour constituer à lui seul une véritable attractivité.
- réduire le déficit de rémunération des collègues en milieu de carrière par rapport à la moyenne des collègues des pays de l’OCDE ou de l’UE à 23.
Défendre tous les étages de notre profession
Avec l’alignement du taux d’accès à la hors classe entre les deux degrés (18% à la rentrée 2021), l’amélioration des conditions d'accès à la classe exceptionnelle, la pérennisation de la prime d’équipement informatique et de la prime de responsabilité des directeurs, la majorité des collègues serait concerné par la revalorisation.
Pour le SNE, il est important de ne pas se contenter de cela. Voilà pourquoi notre syndicat souhaite que le pourcentage de collègues à la hors classe dans le premier degré soit porté à la hauteur de celui du second. Outre le souci d’équité, cela permettrait d’éviter de bloquer l’accès à la classe exceptionnelle faute de promouvables dans la hors classe.
Notre syndicat a donc réclamé l’instauration de mesures provisoires pour passer de 12,5% (actuellement) à 23% (comme dans le 2nd degré) de collègues à la hors classe.
La question des secondes carrières est évidemment très importante et ne peut pas se satisfaire de ce qui est présenté aujourd’hui.
Enfin, même si toutes ces mesures venaient à être actées, elles resteraient incomplètes puisque le problème de l’écart de rémunération entre PE et certifiés demeurerait inchangé.
Nous avons donc une nouvelle fois martelé la nécessité d’utiliser l’enveloppe de 155 millions ouverte pour créer des mesures catégorielles en faveur des enseignants du 1er degré qui atténueraient l’écart salarial qui existe aujourd’hui entre les deux degrés.
Défendre un avancement élargi en classe exceptionnelle
Pour le SNE, la classe exceptionnelle doit constituer une perspective intéressante et motivante. Elle doit donc concerner les collègues les plus méritants ou les plus anciens. Aucune promotion ne doit être perdue.
Notre syndicat a donc approuvé l’évolution du ratio de la répartition d’accès à la classe exceptionnelle entre les viviers 1 et 2 de 80/20 à 70/30.
Le SNE a souligné que le basculement des promouvables d’un vivier à l’autre est intéressant mais qu’il doit constituer une solution ponctuelle.
Notre syndicat a donc demandé l’instauration de mesures permettant d’augmenter tant que nécessaire le ratio d’accès à la hors classe pour éviter la survenue d’un blocage d’accès à la classe exceptionnelle.
Le SNE a aussi rappelé la nécessité de prendre en compte les années de faisant fonction pour les collègues qui rendent ainsi service à l’administration et sont moins rémunérés que les collègues titulaires. Leur appliquer une double peine en ne reconnaissant pas leur travail est un non-sens que nous combattons.
Enfin, pour le ministère, une question technique se pose sur la prise en compte des services les plus anciens. L’administration s’appuie sur les paies et ne peut pas remonter sur toute la carrière.
Le SNE a proposé de s’appuyer sur un système de candidature et d’utiliser le CV éditable sur I-Prof pour faire valoir ses droits à avancement dans la classe exceptionnelle.
Les textes définitifs seront présentés au prochain comité technique ministériel du lundi 12 juillet. Les mesures seront mises en œuvre en 2022.
Le SNE espère que ses revendications seront entendues. Nous resterons évidemment mobilisés pour la défense du premier degré jusqu’au bout du processus engagé actuellement.
Philippe Ratinet
Secrétaire général aux Publications
POUR une égalité salariale entre le premier et le second degrés
Au mois de juin 2021, le SNE sera présent dans les instances qui décideront de la répartition de la revalorisation promise lors du Grenelle .
Nous y défendrons les enseignants du premier degré, ceux que nous sommes les seuls à représenter exclusivement.
Faites entendre votre voix : soutenez notre action en signant notre pétition.