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ACTUALITÉS NATIONALES

6 janvier 2022

Le gouvernement a très envie d'emmerder les PE

Le SNE est reçu ce jour par Jean-Michel Blanquer pour faire un point sur la situation. Voici la déclaration du SNE au ministre à cette occasion. ​

Le gouvernement a visiblement  très envie d'emmerder les directeurs d'école et les enseignants du premier degré.

La situation est devenue ingérable notamment pour les directeurs, alors que nous avions bien signifié lors du point sanitaire du 30/12 que tenir compte de leurs possibilités réelles de mobilisation de temps de travail était la condition sine qua non pour que la reprise puisse se passer correctement. Le ministère a choisi de ne pas nous entendre.

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Le SNE se pose la question de la sincérité du dialogue social sur ce sujet. Il semblerait que les recteurs avaient reçu les consignes pour la rentrée AVANT le point sanitaire du jeudi 30 décembre : cela revient-il à dire que les propositions des Organisations Syndicales ne servent à rien ?

 

Notre syndicat souhaite connaître la teneur de ce qui est transmis aux recteurs, pour s'assurer de la mise en œuvre locale, qui semble une fois encore variable selon les territoires. Le ministère s'était engagé à communiquer ces fameuses consignes aux organisations représentatives. Elles attendent toujours.

Les informations sont portées à la connaissance des enseignants par les médias avant un canal officiel : même si cela devient une habitude, on ne s'y habitue pas. Ici encore, le déficit d’information est incroyable.

Les informations sont contradictoires, imprécises, soumises à interprétation. Elle révèlent un manque criant de connaissance du terrain ; les décisions sont déconnectées de la réalité.
Quelques exemples parmi tant d'autres:

  • A ce jour, on doit accueillir  un élève dont un membre de la famille est positif, et en contact chaque jour avec lui. Pour le SNE, le J+0 devrait s'appliquer chaque jour puisque le contact est quotidien.

  • D'après le décret n° 2022-10 du 5 janvier 2022,«Dans les écoles maternelles, élémentaires et primaires et les collèges, en cas de fermeture temporaire de classe ou d’établissement, un accueil est assuré, dans des conditions de nature à prévenir le risque de propagation de virus, pour les enfants âgés de trois à seize ans des personnels de santé indispensables à la gestion de la crise sanitaire.» Comment fait-on dans les écoles pour accueillir ces élèves en l’absence de personnel supplémentaire ? 

Les directeurs, qui doivent être sur le pont H24,  s’apparentent désormais davantage à des contrôleurs de la RATP qui doivent informer, pointer, contrôler voire rabrouer les éventuels contrevenants aux consignes.

Les autotests ne sont pas disponibles  en quantité suffisante, cela crée une pagaille indescriptible dans la relation école/familles. Certains départements ont même suggéré qu'il fallait faire preuve de flexibilité sur ce point et accueillir sans résultat d'auto-test si ceux-ci sont indisponibles, avant de revenir sur leur position.

La FAQ prévoit que les élèves que les parents choisissent de ne pas tester ne sont pas accueillis et qu'ils bénéficient d'un enseignement à distance. Comment est-ce possible alors que leurs enseignants sont en classe ? Cette demande n’est pas acceptable pour le SNE, qui refuse le double travail.

 

Enfin, des groupements et associations se permettent même localement d'adresser des accusations de maltraitance aux enseignants parce qu'ils font respecter les consignes sanitaires, notamment le port du masque.

Bref, la tension est extrême. Il faut de façon urgente modifier et clarifier les consignes, afin de les rendre applicables et socialement acceptables.

Pour que le protocole actuel puisse être appliqué, sans même tenir compte des impossibilités matérielles, il faudrait a minima que tous les directeurs soient déchargés d'enseignement, et qu'ils disposent en plus d'un secrétariat pour pointer, vérifier, contrôler. Avez-vous les 10 000 ETP nécessaires ? Si non, il vous faut modifier le protocole en vous rappelant qu'à l'impossible nul n'est tenu, dans les écoles comme ailleurs.

Laurent Hoefman

Président du SNE

NOS IDÉES POUR L'ÉCOLE

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