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ACTUALITÉS NATIONALES

27 novembre 2022

Plan laïcité dans le 1er degré :
l’administration se déleste sur les enseignants

La circulaire parue le 10 novembre dernier au BO officialise un plan laïcité largement conditionné par le meurtre de Samuel Paty il y a déjà plus de 2 ans.

Sur le fond, nous déplorons qu’une fois encore l’État se décharge des problèmes de société sur l’école et sur les enseignants. Cette fois-ci nous sommes supposés, seuls contre tous,  empêcher les dérives communautaristes !... Il n’avait jamais été nécessaire, depuis la loi de séparation de l’Église et de l’État en 1905, de former les enseignants sur le sujet, qui est un des fondements de l’École Publique.

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Une approche très différente entre le 1er et le 2nd degré

On ne peut que se réjouir de voir notre ministère prendre enfin la mesure des difficultés rencontrées sur le terrain par les chefs d’établissements depuis plusieurs années, en leur donnant par exemple la façon de réagir au problème et un guide de procédure disciplinaire pour sanctionner les contrevenants. C’est donc bien à un supérieur hiérarchique qu’incombe la charge de protéger les enseignants et de faire appliquer la loi.

Il n’est cependant fait aucune mention de la façon de traiter une situation analogue dans le premier degré. Et pourtant, certaines atteintes à la laïcité se produisent à l’école primaire, comme le refus d’aborder certains sujets d'enseignement, d’aller à la piscine ou d’apprendre l’hymne national par exemple.

Pour répondre à ces atteintes, l’administration choisit de se reposer sur les enseignants. Dans le 1er degré, les enseignants ne pourront donc pas compter sur leur supérieur, l’Inspecteur de circonscription, pour rappeler et faire appliquer la loi.

Pour le SNE, cette différence de gestion montre bien combien les enseignants du 1er degré sont considérés comme des personnels à tout faire. Abandonnés en 1ère ligne, ils seront certainement comptables des soucis qu’ils rencontreront pour faire appliquer la loi. C’est une situation révoltante à laquelle notre syndicat s’oppose.

Un manque de considération patent

 

Il est donc acté de déployer un plan de formation sur 3 ans, destiné à chaque enseignant, pour l’aider à conforter les principes de la République et mieux aborder cette problématique dans le cadre professionnel… Il est à noter que les modalités d’application de ce plan varient localement. Par exemple, en Vendée, ce temps de formation est un module de formation compris dans les 108 h, tandis que dans le Nord la formation consistera à suivre deux visio-conférences interactives, le mercredi après-midi, suivies d'une restitution en présentiel, le soir ou le mercredi. Ce temps n’est pas compris dans les 108 h, il vient en complément. Il est précisé qu’il peut venir en remplacement de la journée de solidarité.


​​Pour les départements qui fonctionneront ainsi, le temps de travail des enseignants du 1er degré n’est compté que sur le papier. Dans de nombreuses académies et écoles, la journée de solidarité est déjà amplement compensée. Cette emprise toujours croissante sur le temps personnel de chacun devient insupportable. Nos supérieurs oublient que la plupart d’entre nous avons une vie en dehors de l’école (enfants, engagements auprès d’associations, soins médicaux, loisirs…).

Pour le SNE, ce temps de formation, quand il constitue un surplus de travail, devrait être rémunéré comme il se doit, c’est à dire en heures supplémentaires. A moins de proposer, comme cela existait dans les années 1990, une journée banalisée de formation. Ce sujet d’importance mériterait un meilleur traitement. Comme les enseignants du premier degré.

Cette cacophonie dans la mise en application d'un plan sur un sujet qui concerne l'intégralité des représentants de l'Etat que sont les enseignants témoigne, une fois encore, du peu de considération dont ils sont l’objet.

NOS IDÉES POUR L'ÉCOLE

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