ACTUALITÉS NATIONALES
21 mars 2023
Des écoles heureuses
Depuis 2013, le 20 mars est, selon les Nations Unies, la journée mondiale du bonheur. La recherche du bonheur est même un objectif fondamental reconnu par une résolution de juillet 2012. L’ONU y invite à célébrer cette journée, «… notamment dans le cadre d’initiatives éducatives et d’activités de sensibilisation»
Cette journée, instituée à l’initiative du Bhoutan, un pays qui privilégie l’indice de bonheur brut au produit intérieur brut, n’est pas seulement un symbole. Elle a conduit à des actions concrètes dont la France aurait tout intérêt à s’inspirer : les «écoles heureuses».
Des élèves heureux d’apprendre
Le projet «écoles heureuses» a été lancé en 2014 par le bureau de l’Unesco à Bangkok. L’idée consiste à améliorer l’expérience d’apprentissage en donnant la priorité au bonheur à l’école pour encourager l’amour de l’apprentissage tout au long de la vie.
Ce projet parle de bonheur à l’école, pour y arriver, il inclut élèves, enseignants, parents et tout le personnel.
Le SNE se reconnaît dans cette approche qui associe enseignants et élèves. Notre syndicat porte l’idée qu’un enseignant heureux et à l’aise dans ses fonctions donnera le meilleur de lui-même et que ses élèves en tireront profit.
Or, jusqu’ici, le ministère français de l’Education nationale a envisagé la priorité au primaire exclusivement du côté des élèves. Selon l’analyse de l’Unesco, pour qu’une telle priorité porte des fruits, il est indispensable qu’elle concerne aussi les enseignants. Le SNE partage cette analyse. Pour notre syndicat, améliorer les conditions de travail et la rémunération des enseignants aurait des répercussions positives sur les élèves.
Qu’est-ce qu’une «école heureuse»
Selon l’Unesco, il s’agit d’une école où un certain nombre de points sont respectés. L’Unesco classe ces points en trois catégories : les personnes, les processus et les lieux.
Pour résumer, pour qu’une école soit heureuse, il faut des enseignants qualifiés, formés, qui se sentent bien et qui travaillent en équipe. Il faut aussi un environnement de travail agréable, stimulant, sûr et tranquille où la discipline est respectée. Il faut enfin proposer une charge de travail juste aux élèves, encourager le travail d’équipe, la créativité, le bien-être et l’entraide.
Autrement dit, une école heureuse est un microcosme équilibré où chacun peut développer ses capacités et connaissances dans un cadre agréable, respecté et respectueux des personnes et des idées. Chacun y est à sa place, élèves comme enseignants, et les valeurs humanistes y sont cultivées. C’est en fait une manière d’appliquer notre devise nationale qui est ici recommandée.
L’UNESCO promeut donc une école sanctuaire où les apprentissages se font dans une ambiance agréable et respectueuse pour impulser une envie d’apprendre dès le plus jeune âge et tout au long de la vie. Sur son site internet, l’UNESCO précise : «Le bonheur devient une priorité dans l’expérience quotidienne d’enseignement et d’apprentissage.»
Nous vivons, à l’échelle nationale et à l’échelle internationale une période de troubles et d’incertitudes, de conflits, de craintes et d’incertitudes. Associer l’école et les apprentissages à la notion de bonheur serait sécurisant pour nos élèves et valorisant pour tous. Ce serait s’appuyer sur l’espoir que le savoir libère des peurs et que les Lumières prévalent contre l’obscurantisme.
Le SNE est porteur de cet espoir. C’est pour aboutir à ce résultat que nous travaillons et que nous défendons les enseignants du 1er degré, l’école et donc les élèves.