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ACTUALITÉS NATIONALES

9 novembre 2023

Pour le respect du droit à la déconnexion
Billet d'humeur du président du SNE

Le numérique à l’école devient de plus en plus présent, tant dans nos rapports avec l’administration que pour les relations avec les parents, voire les élèves. A l’heure des urgences sanitaires et du télétravail généralisé, cela pouvait s’entendre. Aujourd’hui, la part du numérique a augmenté de façon vertigineuse dans notre travail. Elle poursuit sa folle progression au point de nous pousser à réclamer, comme les collègues du second degré avant nous, le droit à la déconnexion numérique sur nos temps de repos.

 

Le SNE s’élève contre cette évolution et milite pour le respect de nos vies privées, à la manière de ce que prévoit la loi n°2016-1088 du 8 août 2016 pour les salariés.

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Vous avez dit urgent ?

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Le simple envoi d’un message professionnel sur le temps de repos sous-entend une urgence. Parce que les enseignants sont des professionnels consciencieux, un tel message est donc souvent lu et des conséquences en sont tirées.

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Si aucune urgence ne le justifie, un tel mail constitue une forme de pression inacceptable sur les personnels.

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Parfois, ces envois sont accompagnés d’une mention sibylline : «ce message n’a pas vocation à être lu pendant vos vacances»…

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Voilà qui témoigne bien du fait que ce message aurait pu et dû être envoyé sur le temps de travail. L’urgence a un caractère relatif dans notre ministère. Il suffit, pour s’en convaincre, de voir la rapidité de l’effectivité des changements d’échelon ou de grade sur la rémunération. En 2021, certains collègues ont attendu presque huit mois pour voir la régularisation de leur situation.

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Les vacances ? Connaît pas.

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A le voir agir, c’est probablement le cas pour notre ministre. C’est son choix, mais il agit comme s’il considérait que cette position était celle de tous les personnels. Outre les annonces faites dès sa prise de fonctions en plein été, il s’est adressé à tous les enseignants pendant les dernières vacances. D’une part pour évoquer le questionnaire à faire passer aux élèves dans le cadre de la lutte contre le harcèlement à l’école dès la semaine de la rentrée et d’autre part pour assurer le lancement de la consultation de nos avis sur «l’exigence des savoirs».

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Pour le SNE, ces informations et les dispositifs qu’elles concernent auraient largement pu être différés d’une semaine. Les collègues ont autre chose à faire de leurs vacances que de travailler sur de nouvelles injonctions parisiennes. Ils auraient pu prendre connaissance de tout cela à la rentrée et le gérer l’esprit reposé. Pourquoi l’administration a-t-elle agi ainsi ? Où était l’urgence ? On dirait que la nécessité de nourrir les médias prime sur le bien-être des enseignants.

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Les actes sont loin des déclarations ministérielles sur le respect des professeurs et sur le fait qu’ils doivent se sentir bien. Les enseignants ne sont pas des jouets. Ils ont le droit d’être respectés, considérés en tant que personnes. Cette revendication est au cœur de la philosophie du SNE.

 

 

Une couche supplémentaire pour les directeurs

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Les mails professionnels pleuvent sur les boîtes «école» pendant les vacances. Durant les derniers congés, les injonctions diverses, comme celle de préparer la journée de lutte contre le harcèlement scolaire ont succédé aux convocations aux animations pédagogiques à transmettre aux collègues, collègues à qui il fallait faire suivre les mails puisqu’ils n’en sont pas systématiquement destinataires. «Attention, il faut qu’ils puissent organiser leur vie privée, donc vous serez gentils de leur faire parvenir le plus tôt possible leur convocation.» sous-entend l’expéditeur en foulant aux pieds le respect de votre vie privée.

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Il est des circonstances graves et urgentes qui font que l’on ne peut agir autrement que dans l’urgence. Une pandémie, un attentat terroriste, une catastrophe sont des raisons qui peuvent justifier une sollicitation immédiate. L’organisation normale de la vie professionnelle n’a pas à empiéter sur le temps de repos. Le SNE l’a rappelé à plusieurs occasions. Notre syndicat continuera à défendre le droit au respect des personnels à pouvoir se reposer.

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Philippe Ratinet

Président du SNE

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