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ACTUALITÉS NATIONALES

14 novembre 2023

L’aménagement de la fin de carrière

Le contexte actuel

 

En matière d’aménagement de fin de carrière, les solutions qui sont proposées aujourd’hui aux enseignants sont indigentes. La conséquence  est que les enseignants ont l’impression, trop souvent justifiée, qu’ils sont pris au piège  dans leur fonction, sans perspective.

 

L’ancienneté dans les services, l’usure professionnelle, l’âge, les conditions de travail et notamment celles liées au développement purement quantitatif de l’école inclusive, rendent l’exercice de plus en plus pénible.

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Cet état de faits contribue à dégrader les fins de carrière des enseignants et à ternir l’image de la profession.

 

Notre profession a cruellement besoin de dispositifs collectifs d’aménagements de fin de carrière. C’est le constat qu’établissait déjà Dominique Cau-Bareille (Maître de Conférences à l’Institut d’Étude du Travail de l’Université Lumière Lyon 2) dans un article visionnaire de 2019.

 

Pourtant, il existe des mesures individuelles d’accompagnement et d’écoute en lien avec la MGEN mais elles sont très loin de répondre aux attentes et aux besoins des personnels.

 

Au niveau ministériel, un premier pas est la mise en application, pour la fonction publique, de la retraite progressive. Elle est devenue possible depuis le 1er septembre 2023.

 

C’est nouveau mais avec un accès beaucoup trop restrictif puisqu’il faut remplir des conditions pour y accéder. Le SNE a fait le point pour vous sur ce sujet dans un article du 19 septembre 2023. La retraite progressive demeure une bonne idée qui mérite d’être développée pour faire partie d’un ensemble plus large d’aménagements possibles des fins de carrière, que nous avons déjà évoqués au ministère à de nombreuses reprises.

 

 

Les propositions du SNE

 

Pour les personnels volontaires

 

  • Introduire un dispositif de cessation d’activité, à l’image de ce qui existait avant 2011. Créée en 1982, la Cessation Progressive d’Activité (CPA) offrait la possibilité de travailler à 50% avec une rémunération de 80%, sous certaines conditions (avoir 25 ans d’ancienneté, être âgé d’au moins 55 ans). Ces conditions étaient suffisamment larges pour qu’une grande majorité d’enseignants puissent y accéder.

Ce dispositif permettrait une transition douce entre travail et retraite.

 

  • Introduire un service à temps plein avec allègement du temps devant élèves.

 

Cela constituerait une  occasion de se consacrer à d’autres missions que la tenue de sa classe, en assurant par exemple le soutien aux équipes, l’accompagnement de jeunes collègues à l’entrée dans le métier, l’allègement de groupes de classes tout en conservant l’intégralité de sa rémunération.

 

Pour tous les personnels

 

  • Améliorer la mobilité entre les différents emplois de la catégorie A dans la Fonction Publique.

 

C’est un vaste chantier. Pour qu’il aboutisse à un système intéressant, il ne faudrait pas que les nécessités de service imposées par l’administration soient, comme souvent aujourd’hui, à l’origine de blocages. Permettre une mobilité professionnelle accrue, rendre leur liberté aux agents, c’est aussi donner des perspectives, débloquer l’horizon professionnel et donc rendre la profession plus attractive. Plus elle sera attractive, plus l’administration pourra laisser partir les collègues qui le souhaitent sans que cela ne pose de problèmes quantitatifs de ressources humaines disponibles.

 

  • Gagner une année de cotisation pour un certain nombre d’années travaillées, en compensation du temps et des missions quotidiennes importantes hors enseignement. En effet, les enseignants du premier degré sont tous professeurs principaux (souvent sur plusieurs niveaux de classe), surveillants, infirmiers...

 

Toutes les mesures proposées par le SNE sous-entendent le maintien du montant de la pension de retraite.

 

À cette étape de notre réflexion , notre syndicat se permet de citer de nouveau Dominique Cau-Bareille : Les seniors recherchent souvent des aménagements temporels de leur activité. Se mettre à temps partiel, par exemple, serait une «stratégie pour survivre» afin de pouvoir poursuivre leur activité professionnelle en «gardant le plaisir de travailler», […] Mais ces demandes de temps partiel «sur autorisation», à ce stade de leur carrière, ne sont pas toujours comprises et acceptées, ce qui maintient les enseignants en difficulté dans une situation critique. Cela amène certains à anticiper leur départ à la retraite, malgré les décotes.

 

Les enseignants ont bien besoin de plus de flexibilité pour pouvoir exercer leur métier dans de bonnes conditions jusqu’au terme d’une carrière qui s’allonge de plus en plus. Pressurer les enseignants jusqu’au burn-out, comme c’est le cas aujourd’hui, est une pratique qu’il faut bannir.

 

Comment cela se passe-t-il dans d’autres pays ?

 

La semaine prochaine, nous entamerons un périple qui nous conduira dans des pays proches ou plus éloignés, en termes de population, d’histoire, de géographie, de système éducatif…

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