ACTUALITÉS NATIONALES
16 novembre 2023
Vers une méritocratie bien trop subjective
Le 4 août 2023, paraissait le décret n° 2023-720 qui modifiait en profondeur les conditions d’accès et le déroulement de la carrière à la classe exceptionnelle.
Les nouveaux éléments de barème n’étaient pas encore connus et devaient être dévoilés au courant de l’automne 2023.
Malgré l’annonce de notre ministre «le défi étant de mieux reconnaître les enseignants en milieu et en fin de carrière», annonce à laquelle le SNE ne pouvait que souscrire, les nouvelles lignes de gestion qui viennent d’être dévoilées ont de quoi doucher notre enthousiasme.
Ce qui est prévu
Un avis sera émis par le supérieur hiérarchique (IEN et DASEN) pour le premier degré. Cet avis se déclinera suivant trois degrés : défavorable, favorable, très favorable.
L’ancienneté de corps servira à départager les collègues en cas d’égalité de barème (défavorisant ainsi les anciens instituteurs).
L’avis du SNE
Il est plus que regrettable que l’appréciation du supérieur hiérarchique soit le seul critère à entrer en ligne de compte. L’accès au grade de la classe exceptionnelle était, depuis toujours, inégalitaire (suivant son IEN, suivant son contexte professionnel, les chances d’accès n’étaient pas les mêmes pour tous). Avec ce qui a été présenté dans les nouvelles lignes de gestion, plus aucun élément d’ancienneté ou d’échelon ne vient pondérer l’avis du supérieur hiérarchique, mettant ainsi en avant uniquement la subjectivité. Ouvre-t-on la boîte de Pandore ?
En mettant en place le discriminant de l’ancienneté de corps, les anciens instituteurs se voient lourdement pénalisés. Il conviendrait de prendre en compte les années où les collègues étaient instituteurs (donc toute l’ancienneté d’enseignant).
Nous étions très sceptiques quant à la prise en compte des personnels précédemment éligibles à la classe exceptionnelle par le premier vivier. On nous avait laissé entendre que leur situation serait prise en compte. En réalité, il n’en est rien, ce qui n’est pas acceptable. Les collègues ayant exercé des fonctions particulières seront traités comme les autres, sur la base d’une seule appréciation du supérieur hiérarchique, c’est ce que l’Institution doit considérer comme « la promotion au mérite ».
Pour ces raisons, le président du SNE a écrit à M. Boris MELMOUX-EUDE, DGRH au Ministère de l’Education nationale.