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ACTUALITÉS NATIONALES

18 décembre 2023

PISA : Une baisse généralisée et des spécificités françaises

Les commentaires les plus alarmants ont accompagné la publication des résultats de la dernière enquête PISA. Il est évidemment simple de reprendre le seul constat de la baisse de niveau et de se lamenter en blâmant le COVID et les errements de notre système éducatif. Le document d’analyse publié par la DEPP permet heureusement d’aller plus loin. Le système français conserve une certaine efficacité.

 

 

Une baisse globale dans toute l’OCDE
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Selon la DEPP : «En culture mathématique, la France obtient un score global qui la situe dans la moyenne des 37 pays de l’OCDE.»

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Ce constat est intéressant. La diminution est globale dans l’OCDE. Seuls neuf pays conservent leur niveau de performances. La France demeure en fait où elle en était par rapport aux autres pays de l’OCDE. Elle n’a donc pas été plus impactée que les autres pays par la baisse de niveau constatée cette année.

 

Toutefois, il faut reconnaître que : «Cette performance représente une forte baisse par rapport à l’année 2012, précédente année consacrée principalement aux mathématiques. Cette baisse globale est à mettre en relation avec l’augmentation du taux d’élèves en difficulté et, pour la première fois, une diminution du taux d’élèves très performants.» Outre l’ampleur de la baisse, l’alarme est double pour notre Éducation nationale. D’un côté, les élèves en difficulté sont plus nombreux et, de l’autre, les élèves les plus performants le sont moins. Ces tendances sont partagées dans les pays participant à l’évaluation PISA. Un travail de soutien est donc à mener auprès de deux franges d’élèves aux profils tout à fait différents.

 

Selon les évaluations nationales françaises, les aménagements apportés en REP et REP+, par le dédoublement, ont commencé à porter des fruits. Les élèves concernés participeront bientôt à PISA. Nous verrons alors si ce dispositif porte ses fruits sur le long terme. Au vu des résultats de PISA, c’est maintenant aussi vers nos élèves les plus performants qu’il nous faut nous tourner. Pour relever le niveau, la question des conditions de travail est posée, tant pour les élèves que pour les enseignants : effectifs en classe, ambiance de travail, inclusions à réussir… Seuls 13% des élèves estiment le climat de classe serein en mathématiques. C’est dire l’ampleur du travail à mener.

 

 

Des spécificités françaises

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Autre élément intéressant relevé par la DEPP : «Les forts écarts constatés en France il y a dix ans, ainsi que l’impact de l’origine socio-économique et culturelle sur le score en culture mathématique, se sont réduits.» La DEPP estime néanmoins que l’évolution de ces écarts n’est pas significative.

 

Et pourtant, la diminution est là. C’est même une des plus importantes des pays de l’OCDE… Espérons que c’est bien ce qui a été impulsé qui a porté des fruits et que notre Education nationale a fonctionné dans le bon sens sur ce point de crispation qu’est le lien entre l’origine socioculturelle et la réussite scolaire.

 

Les élèves ayant redoublé sont très rares. Ils réussissent nettement moins bien que leurs camarades du même niveau de classe. On note également que les élèves en filière générale obtiennent de meilleurs résultats que ceux de la filière technique.

 

On retrouve ici deux défauts de notre système actuel : le redoublement tel qu’il est pratiqué aujourd’hui n’est pas une voie vers la réussite et la filière technique est majoritairement une voie de garage pour les élèves les moins performants. C’est la question de l’orientation que pose ici PISA.

 

 

Jouer la carte de l’alarmisme franco-français après la lecture des résultats de PISA n’a donc aucun sens. Cette enquête a le mérite d’indiquer à quels chantiers il faut s’atteler prioritairement, tant pour les professeurs que pour les élèves ou à l’organisation même de notre système éducatif. Viser la réussite du plus grand nombre et donner à tous les meilleures conditions de travail possibles, voilà ce à quoi tend, à la mesure qui est la sienne, notre syndicat et, nous voulons le croire, l’Education nationale dans son ensemble.

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