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ACTUALITÉS NATIONALES

25 janvier 2024

Passer à une inclusion réussie

Notre administration a cette faculté, ce talent de prendre un mot, un concept noble et de le tordre plus que de raison. Elle en abuse, elle le met à toutes les sauces jusqu’à nous en écœurer. La bienveillance, les projets, la formation, la différenciation, …

Le terme «inclusion» fait malheureusement partie du lot.

 

Pourquoi, dès que l’on parle d’inclusion la plupart des enseignants ont-ils maintenant des palpitations ? N’ont-ils plus de cœur, sont-ils devenus égoïstes et insensibles aux enfants porteurs de handicap ? Certainement pas.

inclusion _ un joli mot mais qu'en ont-ils fait _.001.png

 

Disons-le tout de suite, pour la très grande majorité, les inclusions se passent très bien à l’école, elles sont même bénéfiques.

Pour le SNE les difficultés viennent des inclusions subies. Ces quelques pourcents d’inclusion qui font exploser une classe ou une école, ces cas qui peuvent mettre un enseignant aussi chevronné soit-il en burnout, qui peuvent remettre en question la vocation de certains de nos jeunes collègues, qui font souffrir les aesh et peuvent même les pousser à la démission. Malheureusement, depuis le choix de l’inclusion à marche forcée, ces faits ont tendance à se multiplier…

Pour le SNE une inclusion réussie est une inclusion réalisée au bénéfice du particulier sans préjudice du collectif. Nous réclamons d’abandonner la logique comptable de l’inclusion pour passer à une logique qualitative et rebâtir sur elle une école inclusive enfin humaine.

Deux catégories de problématiques se posent de nos jours dans les écoles :

L’inclusion en mode «dégradé» :

Trop d’élèves bénéficiant du dispositif ULIS ont, en fait, une notification IME. Trop d’élèves scolarisés en classe ordinaire sont notifiés ULIS en attente d’affectation. Trop d’élèves sont en attente de notification. Trop d’élèves ne sont pas diagnostiqués car les parents refusent de réaliser le dossier. Trop d’élèves notifiés «Aide humaine» n’ont pas le nombre d’heures prévu ou n’ont pas d’aesh. Trop c’est trop.

Ces situations sont d’une grande violence pour les personnels (enseignants et aesh), pour les autres élèves et imposent également une souffrance inouïe aux élèves en situations de handicap déjà fragilisés.

 

Pour le SNE, il faut donc sortir de la logique budgétaire. La société du pays de la déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen ne peut pas accepter de réaliser des économies sur le dos du handicap.

L’inclusion pour tous, quel que soit le profil de l’enfant :

Certains enfants, nous le constatons parfois, ne pourront jamais apprendre à lire, à écrire, à compter compte tenu de leur pathologie. Certains autres ne pourront jamais avoir un comportement adapté dans une école. C’est un drame humain mais c’est un fait dont il faut prendre lucidement la juste mesure.

Certains de ces enfants ne supportent pas le bruit, l’agitation, d’autres sont dans une extrême violence envers eux, leurs camarades ou les adultes. Le métier d’élève ne leur est pas réalisable à un temps T. Il ne s’agit pas de cacher ou de se débarrasser de ces enfants mais bien de les accompagner et de les aider au mieux.

 

Pour le SNE, il est devenu presque vital d’admettre qu’il n’est pas possible d’inclure en milieu ordinaire 100% des enfants en situation de handicap. C’est une position que nous tenons de longue date.

Pour notre syndicat, la loi du 11 février 2005 est une belle et grande loi qu’il faut amender pour la rendre plus humaine. Le nouvel objectif doit tendre vers une inclusion scolaire réalisable, juste et mesurée.

L’école ne peut pas tout résoudre. En revanche notre société doit se donner les moyens d’aider au maximum les plus fragiles.

Pour nos gouvernants, l’école est simplement un lieu de vie.

Pour le SNE, l’école doit rester principalement un lieu d’apprentissages et d’instruction.

 

Pour toutes ces raisons le SNE revendique :

  • La réécriture de la loi de 2005 en admettant que certains enfants n’ont pas leur place à l’école de façon temporaire, continue ou voire définitive.

  • Le maintien et la construction de nouveaux établissements spécialisés (IME, ITEP, IEM, …) afin d’accompagner au mieux certains enfant lourdement handicapés.

  • L’augmentation des places en hôpital de jour.

  • L’arrêt de l’acte 2 de l’école inclusive (l’école ne doit pas devenir un centre médico-social ni un centre médico-éducatif).

  • Une formation et un salaire dignes de ce nom pour les aesh.

  • Un système de remplacement pour les aesh.

  • La possibilité pour l’école de ne pas accueillir un élève sans moyen adapté à son handicap.

 

Agissons pour une inclusion réussie

 

Pour arriver à une inclusion réussie il faut se donner les moyens budgétaires mais également changer de paradigme.

 Nous vous proposons d’écrire en masse à la nouvelle ministre de l’Education nationale.​ Nous vous invitons à utiliser notre modèle de lettre et à l'adresser directement à la ministre. Vous pouvez également relayer ce courrier aux représentants des parents d’élèves de vos écoles afin qu’ils puissent, eux-aussi, s’en emparer.

Le SNE a également envoyé ce courrier à madame Amélie Oudéa-Castéra ainsi qu’aux différents médias.

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