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ACTUALITÉS NATIONALES

30 janvier 2024

Rendre la profession d’enseignant à nouveau désirable

Pour le SNE, deux éléments semblent essentiels au retour de l’attractivité de la profession d’enseignant.

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Le premier est le salaire. L’UNESCO aussi l’a relevé. Les pays qui ont vu les résultats de leur école s’améliorer sont ceux qui rémunèrent les enseignants à la hauteur de l’importance de leur travail. Ainsi, en Finlande, un enseignant gagne autant qu’un médecin. Aujourd’hui, à diplôme égal, les jeunes populations ont un salaire, des conditions de travail et de reconnaissance de leur métier, plus importantes dans le secteur privé qu’à l’école.

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Pour le SNE, le travail engagé sur la rémunération ces dernières années va dans le bon sens. Il est aujourd’hui stoppé net. Il doit pourtant continuer car, même si les efforts consentis ont été inédits, la perte continue de pouvoir d’achat depuis 20 ans n’a pas été compensée, loin s’en faut, surtout dans le premier degré. C’est pourquoi notre syndicat continue à militer pour la fin de l’écart de rémunération interdegré, notamment par l’instauration d’un système de primes et d’indemnités spécifiques au premier degré. Pour mémoire, les enseignants du premier degré avaient déjà été pointés comme devant être prioritaires en matière de revalorisation, au même titre que ceux du début de carrière, lors du Grenelle de l’Education. Ils sont pourtant toujours sur la touche aujourd’hui.

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Le second élément est le bien-être au travail, qualifié de donnée complémentaire par l’UNESCO. Le constat fait par le SNE en France se retrouve donc au niveau international. Les contraintes administratives et la charge de travail sont en constante augmentation. Les enseignants, et spécifiquement ceux du premier degré, doivent savoir tout faire dans tous les domaines. Leurs compétences doivent être démultipliées alors que la reconnaissance de leur valeur professionnelle dégringole tant pécuniairement que socialement.

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Pour le SNE la surcharge de travail est une cause majeure du mal-être des enseignants. Ils travaillent toujours plus en-dehors de la classe, remplissent toujours plus de dossiers et ploient sous les contraintes. Ils n’en perçoivent aucun avantage pécuniaire en retour. Moralité ? Le métier se vide de son sens. L’envie disparaît. Nombre de ceux qui restent souffrent et rêvent à des jours meilleurs. Les postes dédoublés font de plus en plus rêver. Le besoin d’air est patent. La diminution de la charge de travail et la reconnaissance de ce qui est fait sont des sujets primordiaux sur lesquels il est indispensable d’avancer.

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Le SNE insiste aussi sur la nécessité d’aménager les fins de carrière pour permettre à chacun d’arriver à la retraite dans des conditions acceptables. La possibilité d'être déchargé de classe pour assurer à la place le tutorat des nouveaux collègues serait une solution valorisant l’expérience et permettant une fin de carrière plus douce.

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Pour notre syndicat, il est aussi indispensable que les compétences et le professionnalisme des enseignants soient reconnus et valorisés, par la hiérarchie et par l’administration. Laisser aux enseignants la tâche d’enseigner et celle-là en priorité, c’est une des clés qui ouvrira la porte de la reconnaissance et du bien-être. L’administratif ne doit plus phagocyter le temps de travail en-dehors des heures de classe.

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Enseigner ici ou là, ce n’est pas le même métier. De même, on n’enseigne pas en début de carrière comme lorsque l’on a plus de vingt années d’expérience.

 

Pour le SNE, il est primordial de tenir compte de ces disparités notamment en matière de formation professionnelle. A chaque étape ses problématiques. Les échanges peuvent avoir du bon, mais puisque les besoins diffèrent, les apports devraient varier eux aussi.

 

Valoriser les compétences serait important.

 

Pour notre syndicat, cela pourrait passer par le partage de pratiques (rémunéré). Reconnaître les compétences individuelles donnerait envie de progresser, de s’investir. Repenser la relation avec les IEN est indispensable pour cela.

 

La progression de carrière s’est uniformisée. Que vous soyez investi ou pas dans votre métier, que vos élèves progressent ou pas, que vous tentiez des expériences ou pas, que vous preniez des responsabilités ou pas, vous progresserez au rythme de l’immuable PPCR.

 

Ce système a certes eu le mérite de permettre un meilleur développement de carrière pour tous, mais il en découle que plus rien ou presque n’est valorisé. Seuls les directeurs d’école voient désormais leur avancement bonifié. Pour les autres, depuis la disparition des viviers pour l’accès à la classe exceptionnelle, il n’existe plus rien. Pour le SNE, c’est une source de démotivation à laquelle il faut remédier rapidement.

 

Aujourd’hui, entre l’instabilité des programmes officiels et le cadre de travail anxiogène (gestion de l’école inclusive, agressions verbales et physiques en hausse, harcèlement…) la pression qui pèse sur les enseignants est énorme alors que leur cadre de travail devrait être sécurisant.

 

La stabilité et la sécurité sont des mots qui n’appartiennent plus au vocabulaire de la profession d’enseignant. Il est important de les remettre à l’ordre du jour. Donner du temps à des programmes pour voir s’ils fonctionnent, donner les moyens humains et matériels exigés par l’explosion de l’école inclusive sont des éléments d’une importance capitale pour redonner de la sérénité aux enseignants. Ces derniers pourraient même bénéficier de soutien psycho-social, idéalement dans le cadre d’une médecine du travail enfin déployée.

 

Le chemin du retour à l’attractivité de la profession d’enseignant est long. Il passe par le retour du plaisir d’enseigner, d’un niveau de vie confortable et par la reconnaissance de la profession par la hiérarchie et la société. Vaste programme pour la réalisation duquel le SNE est et demeure mobilisé.

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