ACTUALITÉS NATIONALES
12 février 2024
Sources de rémunération complémentaires pour le premier degré : une stratégie à revoir
Le fait de pouvoir être payé en heures supplémentaires estampillées Éducation nationale peut être une source de revenus à ne pas négliger. On pourrait même en relever l’aspect innovant dans le primaire, à l’opposé de la situation de nos collègues du secondaire, qui perçoivent depuis longtemps une rémunération complémentaire dite HSE quand ils accomplissent des missions complémentaires (remplacement, aide aux devoirs, réunions diverses et variées…). Une possibilité plus simple pour eux, puisque même avec leurs heures supplémentaires obligatoires, ils demeurent à 20 heures face aux élèves.
La mise en place d’une prime de vie scolaire pour les enseignants du premier degré serait une autre piste facile à concrétiser. Le SNE la réclame depuis longtemps. Les 300 millions économisés sur le budget pacte l’année prochaine pourraient la financer.
En ces temps où les divers Ministres parlent de «Choc des savoirs» et de «Choc d’attractivité», un sacré coup serait d’oser le renforcement de la rémunération des enseignants du premier degré : la création d’ «HSE équivalentes primaires» ponctuelles sans passer par le PACTE est une autre piste à explorer. Ces HSE pourraient être utilisées pour rémunérer diverses missions :
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Aide aux devoirs (différente de «l’étude», moins bien payée) ;
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Soutien scolaire hors des heures d’APC ;
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Participation ponctuelle à des missions officielles bien définies comme recevoir des parents dans le cadre de l’application du protocole pHARe, recevoir les parents pour leur présenter les résultats de leur enfant aux évaluations nationales, participer à des actions municipales hors temps scolaire ou encore à celles dans le cadre des échanges écoles/collèges ou maternelles/élémentaires.
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Pouvoir demander un volant d’heures pour rétribuer les collègues investis dans des projets pédagogiques divers et variés.
Rappelons ici que le SNE milite pour un alignement de l’ISAE sur l’ISOE complète (fixe et variable) et non seulement sur la partie fixe comme c’est le cas aujourd’hui. La rédaction des PPRE, GEVASco, les rendez-vous pris avec les parents et les personnels médico-sociaux le justifient largement.
M. ATTAL qui se targuait d’être LE Ministre (éphémère) d’une vraie « révolution », du « Choc des savoirs » dont on ne retient pour l’instant qu’une volonté de porter atteinte à la liberté pédagogique des enseignants en leur offrant des manuels labellisés, devrait demander à madame Oudéa-Castéra d’élargir la réflexion à nos conditions rémunératoires en s’attaquant aux fondements mêmes du fonctionnement de l’école primaire.
Osez, oui osez Monsieur Le Premier Ministre et Madame la Ministre ! Osez ouvrir un débat sur la pleine reconnaissance financière des enseignants du primaire. Osez une réflexion sur la prise en compte de leur temps de travail réel, sur le temps passé chaque jour au portail, sur la pénibilité liée aux surveillance de récréation, sur la disponibilité permanente pour accueillir les élèves d’un collègue absent non remplacé, sur le suivi des absences des élèves, sur les temps non rémunérés de réunion et de rédaction de dossiers imposés par l’école inclusive…
Osez un « choc rémunératoire », sans tabou !