ACTUALITÉS NATIONALES
24 septembre 2024
Le pacte à ne pas briser
Lancé dans la douleur l’année scolaire dernière, le pacte est déjà très largement battu en brèche, un effet des coupes budgétaires. La promesse ministérielle, pour ne pas dire présidentielle, de la possibilité de travailler plus pour gagner plus n’est déjà plus tenue. Le SNE l’avait bien souligné lors de sa mise en place : le pacte n’est pas une revalorisation. Il apparait aujourd'hui qu'il n’est même pas un engagement pérenne.
Un an et puis sombre en déliquescence ? Ce revirement subit est particulièrement dommageable, tant pour les enseignants que pour les élèves et le ministère.
Les enseignants qui avaient trouvé dans le pacte le moyen d’améliorer leur rémunération voient ce levier réduit à peau de chagrin. Selon les réalités locales, les budgets couvrent à peine la moitié des demandes exprimées, voire le tiers dans certains secteurs.
Une nouvelle fois, les engagements supplémentaires ne sont pas valorisés. Le SNE déplore ce revirement qui a tout pour attaquer le moral des enseignants. Ils n’avaient pas besoin de ça.
Le pacte, c’était aussi un moyen de répondre aux besoins des élèves. C’était principalement le cas pour les élèves sans professeur dans le 2nd degré, mais ce fut aussi principalement le cas des élèves qui avaient besoin d’être soutenus, aidés. Le pacte permettait aussi de valoriser des engagements particuliers en faveur des élèves, y compris dans le 1er degré. Soyons lucides : les besoins sont toujours là.
Diminuer drastiquement le budget du pacte, c’est décider de ne plus répondre aux nécessités du terrain. Le SNE estime cette attitude à l’opposée des valeurs que se doit de promouvoir l’Éducation nationale.
Enfin, le principe du pacte, c’est celui d’un engagement mutuel. Sitôt posé, celui-ci est unilatéralement rompu. Qui plus est par la partie qui l’a initié. Dès lors, comment espérer que les enseignants puissent croire en la parole de leur employeur ?
Pour le SNE, la diminution du budget pour le pacte est telle que l’on est presque en face d’un retrait de la parole donnée. Agir ainsi, c’est cultiver la défiance des enseignants envers l’institution. Notre syndicat déplore ce choix et il l’a fait savoir à Mme la ministre dans les termes suivants :
«Le SNE vous demande d’intervenir urgemment pour que les promesses faites aux enseignants soient tenues, pour que les actions en faveur des élèves demeurent valorisées et pour que la parole ministérielle soit crédible pour les agents.»