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ACTUALITÉS NATIONALES

8 septembre 2025

L’évolution du salaire des enseignants

La DEPP (Direction de l’Évaluation de la Prospective et de la Performance) a publié fin août une note sur l’évolution du salaire des enseignants entre 2022 et 2023. On y apprend que «En 2023, un enseignant titulaire ou assimilé titulaire de l’éducation nationale, qu’il soit à temps complet, partiel ou incomplet, perçoit en moyenne 2 920 euros nets par mois : 3 010 euros lorsqu’il est à temps complet et 2 190 euros lorsqu’il est à temps partiel ou incomplet.» Ces chiffres généraux masquent des disparités énormes.

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Un niveau de rémunération variable selon la situation et le degré

La première des variations tient évidemment à la quotité de travail. «Le salaire moyen d’un enseignant à temps complet (89% des enseignants) est de 3 010 euros nets mensuels contre 2 190 euros pour les enseignants à temps partiel ou incomplet» Un écart normal mais tout de même impressionnant. Les femmes étant les collègues le plus souvent à temps partiel, on voit ici l’ampleur de l’enjeu que représente la quotité de travail.

 

Un autre élément d’importance relevé par la DEPP est le degré dans lequel on exerce. Tout d’abord parce que les primes et indemnités représentent 13% de la rémunération dans le 1er degré contre 18% dans le secondaire. Ensuite, parce que cet écart, complété par un moindre pourcentage de professeurs des écoles que de professeurs certifiés  en HC et en CE, aboutit à un gouffre en termes d’écart de rémunération.

SNE 25-09-08 Tableau rémunération 1er et 2nd degré.png

 

Le SNE constate et déplore une nouvelle fois l’écart de rémunération entre les professeurs des écoles et les professeurs certifiés, un écart que rien ne justifie objectivement : ni le niveau de recrutement, ni la catégorie administrative, ni le temps de travail. Notre syndicat continuera donc à porter sa revendication d’élévation du niveau de la rémunération des PE à celui des professeurs certifiés via une prise en compte des spécificités de l’exercice dans le 1er degré dans le cadre d’un régime indemnitaire amélioré. Pour notre syndicat, une prime de vie scolaire doit être instituée au plus vite.

 

 

Une augmentation du salaire moyen net qui n’a pas vocation à durer

 

Une fois tenu compte de l’inflation, la DEPP relève une augmentation moyenne du salaire net des enseignants en 2023 de 0,4%. Là encore, les disparités sont grandes selon les situations.

Le SNE veut bien voir là un signe qui n’est pas négatif, surtout si l’on considère qu’en 2022, la DEPP constatait une diminution de 1,4% du salaire net des enseignants par rapport à l'année précédente.

 

Il faut aussi souligner que, si l’on regarde uniquement l’évolution de la rémunération des enseignants de 2023 qui étaient déjà enseignants en 2022, on constate une amélioration de 1,6% en 2023 contre 0,4% en 2022.

Pour le SNE, c’est un premier soulagement de constater que le niveau moyen de rémunération des enseignants est demeuré stable. Il reste néanmoins impératif de le rehausser au niveau d’il y a 30 ou 40 ans pour rendre attractivité et grandeur à la fonction de professeur. Cela ne suffira évidemment pas pour tout régler, il faudra aussi œuvrer à l’amélioration des conditions de travail…

 

Les augmentations globales constatées tiennent au dégel du point d’indice (+1,5% en juillet 2023) avec ses conséquences sur les heures supplémentaires, au doublement de l’ISAE (et de l’ISOE dans le 2nd degré) et à l’instauration du pacte enseignant.

Les professeurs des écoles ont donc bénéficié de ces avancées dans une moindre mesure que les certifiés. Les PE font, de par leur temps de classe par semaine, moins d’heures supplémentaires que les certifiés et la mise en œuvre du pacte a profité majoritairement aux collègues du 2nd degré, ce qui est logique puisqu’il visait en priorité à lutter contre les non-remplacements de courte durée dans le 2nd degré.

Le point d’indice ayant retrouvé son immobilisme, les crédits alloués au pacte ayant été copieusement rabotés, il est à craindre que le constat de la note de la DEPP sur l’évolution de la rémunération des enseignants ne soit pas aussi optimiste l’année prochaine.

 

Selon la DEPP, 55% des professeurs des écoles ont vu leur rémunération augmenter en 2023 (de plus de 10% pour 10% des PE), 20% ont vu leur rémunération stagner et 25% ont connu une diminution.

Le constat global pour le 1er degré est donc plutôt amer.

 

Le SNE va continuer à militer pour la mise en place de mesures en faveur de l’augmentation du salaire des enseignants du premier degré et pour un rééquilibrage du niveau global de la rémunération des enseignants, notamment en milieu de carrière.

Pour notre syndicat, c’est même le déroulement de carrière qui devrait être repensé, en permettant à chaque collègue de conserver une perspective d’évolution.

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