ACTUALITÉS NATIONALES
11 septembre 2025
Nouvelle valse des ministres :
l'école vacille un peu plus encore
Le 8 septembre, la nouvelle escomptée est tombée. Le gouvernement est désavoué par l’Assemblée nationale. Revoilà la France affublée d’une nouvelle ribambelle de ministres démissionnaires. Pauvres de nous…
La valse des postes recommence donc. La rue de Grenelle ne fait pas exception. La danse y fait presque office d’Activités Physiques Quotidiennes pour nos éphémères ministres. Une fois de plus, les grandes déclarations sur les dossiers prioritaires, les orientations multiples et détaillées de la note de rentrée ministérielle, les projets d’amélioration de rémunération, tout cela s’envole. L’instabilité permanente ne permet pas d’avancer.

Tous les PE le savent, eux qui jonglent depuis des années avec les incessants changements de programmes qui leur sont imposés. Enseigner c’est savoir répéter, mais comment savoir quoi dire si tout se modifie en permanence ? On ne construit pas une maison solide sur des sables mouvants.
Dans une société toujours plus en mouvement, toujours plus rapide et connectée, l’École a besoin de calme, de sérénité. Les enseignants et les AESH aspirent à un cadre pérenne et sécurisant d’exercice de leurs métiers.
Annoncer une mise à disposition d’une IA à l’heure où les enseignants les plus à même de s’en emparer l’ont déjà fait et où les autres ne prendront jamais cette voie n’a aucun intérêt. Une gesticulation supplémentaire. Par contre, conserver le nombre d’enseignants pour profiter de la baisse démographique afin d’améliorer les conditions d’exercice dans les classes serait un formidable pari, une marque de confiance.
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Indiquer des méthodes pédagogiques qui ont pu fonctionner peut se révéler une aide précieuse, vouloir les imposer à tous n’a aucun sens. Un enseignant n’est pas un exécutant et rien n’est automatique dans l’exercice de nos métiers. La leçon qui est parfaitement passée une année peut échouer la suivante. Les enseignants savent se remettre en question, mais pour que cela puisse être efficace, il leur faut un terrain stable plutôt que des préconisations qui changeront à la prochaine mode pédagogique.
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Reconnaître qu’une école inclusive est réussie lorsqu’elle permet aux enfants inclus de devenir des élèves, dans le respect de leurs personnes et de toutes celles qui partagent leur quotidien, serait un horizon plus rassurant que celui de l’évolution exponentielle de la courbe d’enfants porteurs de tous types de handicaps accueillis dans les écoles.
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Ouvrir les yeux sur le niveau de rémunération des enseignants, notamment celui des professeurs des écoles, et agir en conséquence pourrait redonner envie de l’École aux étudiants les plus brillants. Quant aux AESH, il faudra bien arriver à leur donner une place institutionnelle à la hauteur de leur importance dans nos écoles.
L’Éducation nationale n’a besoin ni d’un ministre désireux de laisser son nom à une énième réforme, ni de virevolter d’une réformette à une autre pour ravir les réseaux sociaux. Cette institution et toutes les personnes qui concourent à son fonctionnement, de même que ses élèves, ont besoin de calme, de sérénité, de se voir accorder du temps et de la confiance.
Qui que soit le prochain locataire de la rue de Grenelle, quel que soit le prochain gouvernement, le SNE plaidera et se battra pour le respect de l’école de la République, pour celui de ses personnels et de ses élèves. Notre syndicat croit qu’à force de rudoyer ceux qu’il faudrait protéger, les conséquences pour notre pays risquent d’être très lourdes. L'École vacille. Il est indispensable qu’elle ne tombe pas car un entrechat ne suffirait pas à relever cet édifice qui ne tient plus aujourd’hui que grâce au dévouement des personnels qui y exercent.
