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ACTUALITÉS NATIONALES

7 octobre 2025

Un projet global pour l’amélioration
de la direction d’école
épisode 2

Dans notre premier épisode concernant un projet global pour l’amélioration de la direction d’école, nous vous parlions essentiellement de la nécessité de reconnaître et de clarifier l’autorité du directeur d’école. Dans ce second volet, nous vous présentons nos pistes pour l’amélioration des conditions de travail des directeurs d’école.

L’attribution des décharges de direction

La majeure partie des collègues directeurs n’a pas choisi d’occuper ces fonctions.

voir autrement la direction d'école.001.png

 

En effet, la formation initiale est d’abord et avant tout celle d’un PE. L’entrée dans le métier est réalisée avec l’idée intrinsèque de "faire classe". Que la mutation sur un poste de direction relève d’un choix délibéré ou d’un accident de parcours, faute de mieux, le directeur reste aujourd’hui dans la grande majorité des cas un professeur avant d’être un directeur. Le fonctionnement de l’Education nationale maintient chacun d’entre nous avec cette idée.

Pourtant, il semble aujourd’hui nécessaire de changer de paradigme : en 2025, un directeur est avant tout directeur pour les élèves, pour les familles, pour la collectivité, pour les partenaires de plus en plus nombreux… Il conviendrait désormais de parler de “directeur chargé d’enseignement” voire de “directeur”, plutôt que de “professeur d’école, chargé de direction”. La taille de l’école accentue indubitablement ce constat. Certaines écoles, qui s’apparentent à de véritables petits collèges, devraient même bénéficier d’une équipe de direction renforcée…

Quelle que soit la taille de l’école, le temps est un élément essentiel pour pouvoir remplir toutes les missions assignées aux directeurs d’aujourd’hui. L’approche actuelle de l’octroi du temps de décharge est univoque.

 

25-10-07 SNE Tableau régime actuel des décharges de directions.png

 

Les effets de seuil se révèlent trop marqués et parfois synonymes de changements violents et d'iniquité entre le milieu ordinaire et celui de l’éducation prioritaire, du fait de la présence des classes dédoublées. C'est pourquoi, le SNE revendique la prise en compte, en plus du nombre de classes dans l’école, du nombre d’élèves dans le calcul des décharges. Suivre une double entrée pour déterminer la quotité de décharge permettrait au directeur de bénéficier d’un régime de décharge en étroite corrélation avec la réalité de l’école dont il a la charge. Selon le nombre de classes ou le nombre d’élèves, la situation la plus favorable doit être retenue pour déterminer la quotité de décharge à attribuer pour la direction.

25-10-07 SNE Tableau proposition du SNE.png

 

En complément de ces dispositions, le SNE milite pour qu’une décharge supplémentaire de 25% soit allouée pour tout dispositif spécial (ULIS, UPE2A, UEMA...).

Exemple : un directeur d’une école de 5 classes (et dont aucune ouverture ne serait prononcée par la DSDEN) pourrait bénéficier d’une décharge à 50% en cas de scolarisation de 115 élèves.

 

L’aide administrative

L’article 3 de la loi n°2021-1716 du 21 décembre 2021 précise :

«Lorsque la taille ou les spécificités de l’école le justifient, l’Etat peut mettre à la disposition des directeurs d’école les moyens leur garantissant une assistance administrative. Dans le respect de leurs compétences, les communes ou leurs groupements peuvent mettre à la disposition des directeurs d’école les moyens matériels nécessaires à l’exercice de leur fonction»

En l’état actuel de la loi Rilhac, aucune obligation n’incombe ni à l’Etat (en charge des moyens humains) ni à la collectivité (en charge des moyens matériels) en matière d’aide administrative à la direction d’école. Seule une possibilité leur est offerte, autant dire que rien ne se produit ou ne se produira en faveur des directions d’école à partir de ce texte. De plus, si l’aide administrative n’est pas formée et pérenne, elle n’a aucun intérêt. Tous les directeurs qui ont expérimenté une aide via les services civiques savent qu’à peine formé, leur assistant disparaît et qu’il faut recommencer l’année suivante. Autant dire que ce dispositif-là n’est pas satisfaisant.

 

Pour ce qui est de l’aide administrative aux directeurs, le SNE milite pour la création d’un corps spécifique à l’instar de ce qui a été réalisé pour les ATSEM :

L'article R. 412-127 du code des communes indique que «Toute classe maternelle doit bénéficier des services d'un agent communal occupant l'emploi d'agent spécialisé des écoles maternelles et des classes enfantines. Cet agent est nommé par le maire après avis du directeur ou de la directrice. Son traitement est exclusivement à la charge de la commune. Pendant son service dans les locaux scolaires, il est placé sous l'autorité du directeur ou de la directrice».

Notre syndicat envisage deux possibilités :
- à la charge de la collectivité (emploi municipal ou communautaire)
- à la charge de l’Etat.

Le plus important, quel que soit le financeur, demeure que cette aide soit pérenne et formée pour être réellement efficace.

Ainsi, pour le SNE, cette aide administrative pourrait avoir en charge notamment :

- l’appel des familles des élèves absents

- la réception des livraisons

- la gestion de l’accueil des élèves sur le temps scolaire

- la gestion de la BCD

- le lien entre le temps scolaire et le temps méridien

- la gestion de projets spécifiques (accueil d’un auteur dans l’école, semaine extraordinaire…)

- le lien entre l’école et les services techniques pour les menus travaux

- la cogestion des conflits et l’aide à l’instauration d’un climat scolaire apaisé.

 

La formation des directeurs d’école

Actuellement, lorsqu’un enseignant est inscrit sur liste d’aptitude, il doit obligatoirement suivre une formation de 3 jours.

 

A l’obtention d’un poste de direction au mouvement, ce même collègue partira en formation pour 3 semaines avant sa prise de fonction. Au cours de sa première année de direction, le néo-directeur bénéficiera de 2 semaines et 3 jours de formation. Ensuite, une formation continue sera organisée pour les directeurs tous les cinq ans.

Les directeurs (non-inscrits sur LADE) mais nommés provisoirement sur des postes de direction doivent bénéficier d’une formation au plus tard 4 mois après leur prise de fonction. On note que certains DASEN semblent avoir opté pour un accompagnement spécifique continu plutôt qu’une formation… De même, dans la plupart des départements, lorsqu’un directeur a mis fin à ses fonctions et demande à nouveau son inscription sur liste d’aptitude, il peut être amené à suivre à nouveau la formation initiale.

Pour notre syndicat, la formation doit être qualifiante : gestion des conflits, aide à la communication, gestion administrative, remise à niveau juridique, pilotage pédagogique… Les compétences acquises doivent être reconnues de manière à permettre à un collègue désireux de changer d’emploi de faire valoir ses savoir-faire auprès d’un éventuel recruteur.

 

A suivre …

POUR ALLER PLUS LOIN

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