ACTUALITÉS NATIONALES
14 octobre 2025
Protection Sociale Complémentaire 2026:
un constat qui peut être amer …
Historique
Depuis le 1er janvier 2022, les agents publics de l’État peuvent bénéficier du remboursement d’une partie des cotisations de protection sociale complémentaire destinées à couvrir leurs frais de santé. Il s’agit d’une prise en charge forfaitaire d’un montant mensuel de 15€ versé par l’employeur public.
Ce dispositif de remboursement santé est temporaire. Il vise à assurer la transition vers un nouveau régime de protection sociale complémentaire obligatoire mis en place de manière progressive à compter du 1er janvier 2025, suivant le ministère dont dépend l’agent.

Il ne sera possible d’être dispensé de cette affiliation que dans un nombre de cas strictement définis (lire notre article sur le sujet).
L’entrée dans le dispositif était prévue ainsi pour la fonction publique d’Etat :

Pour le Ministère de l’Education nationale, le démarrage du dispositif entrera finalement en vigueur au 1er mai 2026.
Les démarches que vous devrez réaliser
L’affiliation digitale est à effectuer dans les 21 jours après réception du lien personnel sur votre boîte mail académique. Vous le recevrez selon votre zone de vacances scolaires :
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Pour la zone A : d’octobre à mi-novembre 2025, par ordre alphabétique des académies et des agents en commençant par l’académie de Besançon.
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Pour zone B : de mi-novembre 2025 à début janvier 2026.
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Pour la zone C ainsi que l’Outre-mer, la Corse et l’administration centrale : de mi-janvier à début mars 2026.
La position du SNE
Pour certains d’entre nous, cette prise en charge sera une bouffée d’oxygène permettant d’accéder à une complémentaire santé à un tarif raisonnable, tout comme cela se pratique déjà depuis fort longtemps dans le monde de l’entreprise. Nous sommes là, théoriquement, face à une avancée. Pourtant, il y a des trous dans la raquette. Ils sont d’autant plus difficiles à supporter que les enseignants se sont toujours débrouillés pour pallier le défaut d’implication de leur employeur dans la couverture santé complémentaire. C’est d’autant plus rude que cette nouvelle injonction concerne leur vie privée.
Notre syndicat a été alerté par plusieurs de ces enseignants mécontents, à juste titre. Quatre motifs principaux ont été mis en avant :
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La couverture qui sera imposée aux collègues à partir du 1er mai 2026 leur coûtera plus cher que ce qu’ils paient aujourd’hui, parfois avec des garanties moindres que celles dont ils disposent. Le coût sera d’autant plus élevé que la prévoyance est exclue du dispositif. Pour ceux qui la souhaitent, elle sera à souscrire en sus. Nous n’en connaissons pas encore le coût.
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Certains collègues avaient quitté la MGEN, parfois depuis des années. Ils ne bondissent logiquement pas de joie à l’idée de devoir, à nouveau, se retrouver liés à cet organisme de complémentaire santé. S’ils font partie des collègues pouvant être dispensés d’affiliation à la complémentaire MGEN, ils devront justifier chaque année de cette position. Une nouvelle contrainte dont ils se seraient bien passés.
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D’autres collègues se passaient de complémentaire santé depuis des années et cela leur convenait parfaitement. Il vont, avec cette affiliation obligatoire, être contraints de souscrire à la MGEN pour leur protection sociale complémentaire. C’est un choix de vie fort qui est remis en cause unilatéralement par notre employeur.
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La part des enfants s’avère très élevée par rapport au tarif actuel, plus du double…
Nous reconnaissons que la prise en charge mensuelle de 15 € pour tout détenteur de contrat de complémentaire santé était insuffisante. Nous voyons donc plutôt un progrès dans ce nouveau régime. Toutefois, le SNE demeure très attaché à la liberté individuelle. Le paternalisme du “je sais ce qui est bon pour vous” est plutôt malvenu. Nous regrettons le côté autoritaire et univoque du choix de l’affiliation à la MGEN, parfois pour des garanties moindres que celles que les collègues détiennent déjà. D’autres pistes auraient pu être creusées, notamment la prise en charge d’une somme forfaitaire pour les agents disposant déjà d’un contrat qu’ils auraient souhaité conserver.
Si vous souhaitez manifester votre mécontentement contre cette obligation de s’affilier voici un lien vers une pétition.
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