ACTUALITÉS NATIONALES
13 novembre 2025
Les revendications du SNE
pour les enseignants du premier degré
épisode 3
Dans ce dernier épisode concernant les revendications du SNE pour les enseignants du premier degré, nous vous proposons d’aborder l'amélioration des conditions de travail.
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Inclusion : dire la vérité, agir avec responsabilité
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Aujourd’hui, l’institution juge qu’une inclusion est réussie si elle ne génère pas de vagues. Les enseignants sont actuellement réputés pour assurer avec aisance l'accueil des enfants autrefois soignés en IME ou en ITEP.​

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Enseigner à un élève qui a 3 ou 4 ans de retard ou plus sur les compétences habituelles d'un élève de primaire devient la norme. Les PE sont ainsi dévorés par le poids que leur impose une différenciation à outrance.
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Enseignants et AESH ont aussi à faire face à des enfants aux comportements outranciers, qui se retrouvent en classe ordinaire faute de place ailleurs. Ces enfants qui s’expriment par la violence verbale voire physique, y compris envers les adultes, ne sont pas dans le cadre qui leur convient lorsqu’ils se retrouvent en classe ordinaire. Ils ne peuvent, parfois même pas partiellement, être des élèves. Adultes et élèves souffrent alors de ces situations.
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Des collègues se retrouvent désormais à devoir assumer un métier qui n’est pas du tout le leur. On leur demande de devenir enseignants spécialisés, alors que rien ne les y a préparés et qu’ils ne se destinaient pas à cette mission.
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Le SNE réclame :
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• que les inclusions ne soient réalisées que lorsque les moyens matériels et humains reconnus nécessaires par les spécialistes, notamment les MDPH, sont tous mobilisés;
• que les enfants relevant du médico-social soient pris en charge par les structures compétentes;
• que les enseignants ne soient pas mis en position de devenir des enseignants spécialisés;
• que l’École cesse d’être un palliatif aux manques du système de santé;
• et que des structures spécialisées soient rouvertes et développées, avec des moyens humains et matériels à la hauteur.
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Carte scolaire : maintenir les postes, c’est protéger l’École
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Dans un contexte général de baisse démographique, un peu partout sur le territoire, les fermetures de classes sont nombreuses.
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Pour le SNE, il est impératif de maintenir le nombre actuel d’enseignants afin d’améliorer le taux d’encadrement, de renforcer les équipes de remplaçants et de préserver la qualité du service public d’éducation.
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Mobilité géographique et professionnelle : redonner de la liberté aux enseignants
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Changer de département ou de fonction est aujourd’hui un véritable parcours du combattant. Les possibilités de mutation sont restreintes. Ce blocage provoque découragement et sentiment d’abandon chez les collègues en attente depuis parfois plusieurs années.
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Le SNE défend une mobilité plus humaine, avec une prise en compte réelle des situations individuelles. Nous soutenons notamment le mouvement POP, qui apporte un peu de souplesse dans les mutations interdépartementales.
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Il est aussi temps de faciliter les réorientations professionnelles. Les enseignants ont des compétences précieuses, souvent méconnues, qui méritent d’être valorisées. Les services RH doivent accompagner activement ceux qui souhaitent évoluer, en les aidant à identifier leurs atouts et à construire un projet professionnel cohérent.
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Protection des agents : il y a urgence
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Dans notre métier d’enseignant, il est insupportable d’être sans arrêt remis en cause dans nos postures, dans nos décisions, voire dans le contenu de nos enseignements par certaines familles. Pour cela, il apparaît fondamental que l’autorité du conseil des maîtres soit reconnue, que le soutien aux enseignants devienne un a priori pour la hiérarchie et que des sanctions puissent être prises à l’encontre de certains comportements.
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Notre syndicat demande que les élèves violents envers les adultes puissent être temporairement déscolarisés, à l’image des élèves harceleurs.
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Nous militons pour que la protection fonctionnelle soit automatiquement accordée dès la demande, comme pour toute menace ou agression envers un agent. C’est une condition sine qua non pour restaurer l’autorité et la sérénité dans les écoles. Il s’agit là de préalables indispensables si l’on veut rendre à notre institution la place qui fut la sienne.
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Santé des personnels : l’oubli coupable de l’Éducation nationale
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Un enseignant ne voit un médecin agréé qu’une seule fois : au moment de sa titularisation. Et ensuite ? Plus rien, sauf demande de sa part.
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C’est inadmissible. Dans un métier de plus en plus exigeant, avec des carrières plus longues et des pressions accrues, il est urgent de mettre en place une vraie médecine du travail, afin de protéger notre santé physique et mentale, avec des visites annuelles obligatoires, comme dans tout autre secteur d’activité.
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Autorisations d’absence : sortir de l’impasse
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Les enseignants du premier degré n’ont aucune possibilité de poser un jour d’absence rattrapable, et même les absences de droit peuvent être refusées pour "nécessité de service".
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Le SNE demande, entre autres, que toutes les demandes d’autorisation d’absence de droit soient systématiquement accordées. Il est impératif d’instaurer une gestion plus souple et humaine des absences.
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Le SNE continuera de porter ces revendications haut et fort. Parce que protéger les enseignants, c’est protéger l’École. Parce que replacer l’humain au cœur du système, c’est redonner du sens à notre mission.
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