ACTUALITÉS NATIONALES
27 novembre 2025
Des temps de l’enfant
à la revalorisation des personnels
La convention citoyenne sur les temps de l’enfant a rendu son verdict dimanche 23 novembre. Les 20 propositions qu’elle a émises ont été transmises au chef de l’État et au Premier ministre. Certaines visent seulement les adolescents, d’autres les parents.
La lecture complète du rapport permet de constater qu’il va au-delà des temps de l’enfant et émet des préconisations pour les personnels.
Rappelons que cette convention citoyenne était composée de 133 citoyens tirés au sort qui ont travaillé 6 mois pour arriver à ces propositions.

Ces personnes ont été conseillées par des auditions d’experts, des ateliers en régions, le recueil du vécu d’un panel de 20 enfants ….
La mesure choc : la semaine de travail à cinq jours dans le primaire
La convention envisage toute une série d’aménagements pour alléger le travail des élèves : une réduction de la durée et une réorganisation de la journée de classe, une diminution des devoirs et leur réalisation à l’école, une refonte de ce que doit être le socle commun de connaissances et l’ajout de domaines d’apprentissages qui semble bien loin de l'école.
Certaines de ces mesures peuvent être entendables, d’autres sont plus discutables. Elles ont le mérite d’avoir été posées sur la table. Mais, pour parvenir à articuler tout cela, la convention jette un énorme pavé dans la mare. Elle envisage le passage à une semaine de cinq jours de classe, cinq jours pleins.
Cinq jours de temps collectif imposé. Cinq jours avec toujours plus d’occupations. Que ces occupations deviennent moins scolaires n’en diminuerait pas le caractère collectif et contraignant, donc fatiguant. C’est un travers qui a déjà été supporté par celles et ceux qui ont connu le temps des TAPs. Les enseignants et les AESH avaient alors, tout comme les élèves, souffert du rythme effréné de la semaine à quatre jours et demi où l’amplitude horaire de travail était demeurée constante, avec une demi-journée de plus à tenir. Le “un peu moins d’école par jour” pour éviter la surcharge est un leurre.
Pour le SNE, il s’agit là d’une ligne rouge que nous avons toujours refusé de franchir. Notre syndicat défend, comme il l’a toujours fait, le principe de la semaine de quatre jours. La pause du milieu de semaine est salutaire pour les élèves comme pour les personnels et plus spécifiquement dans le primaire. Notre syndicat rappelle ici que plus de 90% des écoles de France sont revenues aux quatre jours, malgré la lourdeur des démarches à réaliser. On parle ici d’un consensus entre parents d’élèves, élus, enseignants.
Le respect du rythme travail / repos des élèves
La convention propose aussi de mieux respecter la préconisation des chronobiologistes d’une alternance entre sept semaines de travail et deux semaines de repos. Elle suggère donc de passer de trois zones à deux, de manière à réduire l’étalement des vacances d’hiver et de printemps. On éviterait ainsi des périodes qui varient de cinq à douze semaines de travail entre janvier et juillet.
Le SNE voit là une idée intéressante et constructive, tant pour les élèves que pour les personnels. Rééquilibrer l’alternance travail/repos a du sens. Notre syndicat connaît aussi le poids du secteur du tourisme dans la gestion du temps scolaire. L’avenir nous dira si nos politiques oseront s’emparer de ce sujet-là et agir.
Une école avec des conditions de travail améliorées pour tous
La convention souligne avec justesse la nécessité d’améliorer les conditions de travail à l’école en réduisant le nombre d’élèves par classe, en améliorant le bâti scolaire pour le rendre plus confortable et en valorisant les métiers de l’éducation. Pour atteindre ce dernier objectif, la convention répète presque trait pour trait ce pour quoi nous militons sans relâche en faveur du premier degré :
«Revaloriser c’est aussi travailler à améliorer l’image de ces métiers auprès des enfants, des parents, et de l’ensemble de la société.
Revaloriser, c’est augmenter le salaire de tous les métiers de l’éducation. Nous souhaitons une égalité de traitement entre les professeurs des écoles (primaire) et des professeurs de collège et de lycée. En primaire, les tâches annexes des professeurs des écoles comme le temps de direction, le temps administratif, le temps de réunion avec les parents sont sous-valorisées et doivent être payées (sur le modèle de prime des professeurs principaux au collège). Les métiers d’AESH et d’animateurs périscolaire sont au Smic et à temps partiel, les salaires doivent être augmentés avec un véritable statut renforcé.
Revaloriser, c’est mieux former et permettre la montée en compétence des professionnels. Cela passe par un socle de formation commun minimum pour les métiers de l’éducation.
Revaloriser les métiers de l’éducation, c’est davantage reconnaître et améliorer le système de mutation et la gestion des parcours des enseignants. Aujourd’hui, les mutations sont gérées de façon automatique (par un système à points selon l’ancienneté et via le numérique sans contact humain).
Revaloriser les métiers de l’éducation, c’est aussi renforcer le soutien apporté aux enseignants face aux difficultés et aux tensions qu’ils peuvent rencontrer dans l’exercice de leurs fonctions. Ceci implique un soutien des professeurs par leurs hiérarchies, [...] voire de mieux protéger les professeurs d’un point de vue juridique.»
Voilà une preuve tangible que nos revendications pour le premier degré sont légitimes et qu’elles font leur chemin dans la société civile. Vous pouvez compter sur le SNE pour les porter jusqu’à ce qu’elles soient concrétisées, prime de vie scolaire comprise.
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