ACTUALITÉS NATIONALES
15 décembre 2017
Entre Saint-Nicolas et Noël
Vous le savez tous, le PPCR était supposé nous permettre, après une mise en place étalée sur plusieurs années, d’obtenir une meilleure rémunération et de nous assurer une carrière accélérée, plus longue mais plus valorisante.
Les premières mesures d’application du PPCR à peine prises, la mise en œuvre des suivantes a été suspendue pour un an en octobre dernier. Nous voilà donc désormais priés d’attendre 2021 pour voir se réaliser tous les effets de ce fameux PPCR.
Un délai qui donne envie d’avoir envie de s’engager dans notre profession ? De quoi attirer de nouveaux candidats au professorat ?
Ce qui est certain, c’est que cette suspension va diamétralement à l’opposé de ce que M. Blanquer annonçait désirer réaliser pour notre profession lors de l’émission « Le Grand Jury », du 10/12/2017. À cette occasion, notre ministre, un homme qui prône la confiance, annonçait vouloir que les professeurs « soient bien au travail », « qu’ils soient heureux de leur fonction ». Une idée louable, surtout si l'on considère ce sur quoi notre ministre entend jouer pour cela.
Notre ministre souhaite une évolution de la gestion des ressources humaines « plus humaine, avec plus de proximité [...] qui va aller dans le sens de plus d’équité et aussi d’ouvrir des perspectives ». Pourquoi avoir commencé par repousser le dispositif qui doit justement en ouvrir quelques-unes ? La hors classe pour tous ceux qui accomplissent une carrière complète restera-t-elle une chimère ?
Autre axe qui pourrait avoir de quoi nous réjouir, notre ministre répétait encore une fois désirer « améliorer le pouvoir d’achat (des enseignants) ». Il écarte aussitôt toute généralisation (et donc de facto le PPCR) pour évoquer une prime. M. Blanquer veut qu’elle récompense les enseignants méritants, ceux qui font progresser les élèves. « quand certains le sont, d’autres le sont moins. Je veux qu’ils le soient au maximum et, pour cela, qu’ils aient des perspectives de carrière ». Si l’idée de récompenser le mérite n’a rien d’extravagant, on peut s’interroger sur les modalités de mise en œuvre de cette idée.
Sur quoi notre ministre entend-il s’appuyer pour évaluer les enseignants maintenant qu’ils ne verront presque plus leurs inspecteurs ?
Quand les mots contredisent les actes, même à l’approche des fêtes, il devient difficile d’accorder crédit ou confiance à leur auteur.
M. Blanquer a agi en faveur de nos élèves (libre choix des rythmes scolaires, CP et CE1 dédoublés, retour aux fondamentaux). Des choix que le SNE approuve, mais qui ne sont pas suffisants.
Il est maintenant temps d’agir en faveur des enseignants, ces professionnels formidables, loués ministre de l’Éducation Nationale après ministre de l’Éducation Nationale, mais toujours moins bien payés !
Quand l’instituteur des années 80 gagnait 1,8 SMIC, logement offert, le professeur des écoles d’aujourd’hui se contente de 1,25 SMIC. Vous qui souhaitez attirer les meilleurs dans nos rangs, cherchez l’erreur, monsieur le ministre. Et remédiez-y !
Le SNE ne manquera pas de vous rappeler vos objectifs.
Philippe Ratinet
Secrétaire académique SNE Lyon/01