ACTUALITÉS NATIONALES
28 janvier 2018
Questions de salaires : comparaison n'est pas raison
(épisode 1/3)
Le SNE dénonce depuis des années que les professeurs des écoles sont perdants sur toute la ligne, alors menons quelques comparaisons.
Comparons-nous d'abord avec les salariés du secteur privé ou plutôt des cadres du secteur privé à niveau égal, c'est à dire avec un recrutement à bac +5.
Le salaire mensuel net moyen d'un cadre du secteur privé est de 3 988 euros. Rajoutons que le pouvoir d'achat depuis 2000 a augmenté de 16,8% pour les cadres du privé, dans le même temps ce même pouvoir d'achat a baissé de 9,2% dans la fonction publique.
(Source : INSEE)
Comparaison un peu abrupte direz-vous et dénuée de tout sens. En effet, certains considèrent qu'en termes de sociologie du travail les professeurs ne sont pas des cadres car ils n'encadrent personne. Cependant selon cette même sociologie du travail, les professeurs peuvent être considérés comme des cadres experts. Terme reconnu dans le secteur privé donc sur le plan juridique nous pouvons être considérés comme des cadres.
Mais comparaison n'est pas raison.
D'accord, alors restons dans le cadre de la fonction publique et comparons-nous avec quelques autres fonctionnaires du même niveau que les professeurs des écoles recrutés à bac + 5.
Le salaire mensuel moyen net des cadres de la fonction publique d'état est de 3042 euros. Mieux encore le salaire mensuel moyen net des cadres de la fonction publique territoriale (un cadre dans une mairie ou dans un conseil départemental) est de 3204 euros, mieux encore ce salaire dans la fonction publique hospitalière est de 4527 euros (salaires des cadres administratifs hospitaliers compris).
(Source : DGAFP(2013), rapport annuel sur l'état de la fonction publique)
Les primes renforcent l'écart. Elles représentent 9% du salaire brut pour les professeurs en général (beaucoup moins pour les professeurs des écoles) et... 45% pour les cadres dans les ministères y compris celui de l’Éducation Nationale.
Plus proche de nous, rappelez-vous en 2015, l'étonnement du SNE et de tant d'autres provoqué par la publication des primes délivrées (au mérite et à la performance pour réalisation d'objectifs) aux inspecteurs d'académie et aux recteurs pouvant aller jusqu'à 22.000 euros certes plafonnées à 55.200 euros pour certains inspecteurs généraux. L'idée n'est pas de leur discuter leurs compétences mais en ces temps d'austérité les inviter à partager.
(Source : journal Le Monde)
Mais comparaison n'est pas raison.
Patrick Champromis
Délégué SNE 83