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ACTUALITÉS NATIONALES

3 juin 2019

Priorité au primaire pour la circulaire de rentrée !

Communiqué de presse

La circulaire de rentrée 2019 est parue le 28 mai : sans surprise, elle fait du primaire sa priorité, et notamment la maternelle.

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Beaucoup de points nous parlent, à nous enseignants, lors de la lecture de la circulaire, et nous confortent, au SNE, dans les positions que nous défendons depuis de nombreuses années.

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L’importance de l’école maternelle mise en avant

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Ainsi, l’importance de l’accueil en maternelle, la nécessaire mise en confiance des élèves, le rôle primordial du langage dans la lutte contre les déterminismes sociaux sont pour nous des évidences que nous avons toujours placées comme des préalables à la réussite scolaire. Encore fallait-il le rappeler.

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« Tout se joue avant 6 ans », peut-être même avant : c’est pourquoi les premières années de la vie sont essentielles au développement de l’enfant, et aux conditions de réussite de l’élève tout au long de sa scolarité. L’attention portée sur l’école maternelle et la formation des enseignants débutant en cycle 1 nous parait de ce fait un bon point, facteur de réussite.

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Vers la fin d’un cycle ou la fin des cycles ?

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La circulaire revient bien sûr sur les apprentissages fondamentaux, cheval de bataille du SNE. Le recours désormais systématique aux évaluations nationales, déjà planifiées pour la rentrée, nous apparait également un bon point, à condition que les modalités et conditions de saisie ne soient pas le capharnaüm de l’année dernière. Le ministre devra néanmoins prendre en compte ce travail supplémentaire et rétribuer les enseignants en retour.

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Nous notons avec une relative surprise que les priorités stratégiques de la circulaire sont données par niveau, et non pas par cycle. Forcément, cela nous semble du coup beaucoup plus clair sur ce qui est attendu. A quand une refonte des programmes de façon annualisée, afin de donner des repères précis, aux enseignants comme aux élèves ?

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Le dédoublement des classes faisait également partie de nos revendications, sauf que le SNE le préconise partout où c’est nécessaire, et pas uniquement en éducation prioritaire. La carte du réseau ne correspondant pas aux besoins, loin de là, la copie est donc à améliorer à ce niveau.

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Le renforcement de la formation est attendu sur le terrain, mais la forme actuelle de quelques heures par ci par là ne satisfait que peu d’enseignants, qui ne se retrouvent pas dans l’exigence d’une analyse réflexive, laquelle nécessiterait un temps beaucoup plus long afin de pouvoir sortir du quotidien de la classe. Mais attention, le SNE n’acceptera pas que la formation se déroule sur une période de congé, sauf si celle-ci est rémunérée et qu’elle ne revêt pas un caractère obligatoire.

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Des actes au-delà des mots

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Enfin, pour cultiver le plaisir d’être ensemble ainsi que la circulaire le prévoit, il faut avoir conscience que le respect d’autrui n’est en rien une évidence pour tous : les enseignants sont de plus en plus confrontés à des actes de violence verbale, voire physique, qui ont trop longtemps été occultés. L’exemplarité évidente des enseignants (qui servent de modèle aux élèves) et qui a tant fait couler d’encre, doit impérativement être couplée à celles des familles et des élèves. Sans ce respect mutuel, les enseignants ne pourront rien construire. Le SNE attend donc des mesures concrètes à la hauteur à l’égard des contrevenants.

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De la même façon, le devoir de solidarité de la nation à l’égard des élèves porteurs de handicap ne doit pas être prétexte à réduire les moyens mis en œuvre : le SNE reste très dubitatif sur la généralisation des PIAL (Pôles Inclusifs d’Accompagnement Individualisé). Non seulement ce dispositif risque de complexifier la mise en place des accompagnements, mais aussi d’ajouter un travail supplémentaire aux équipes et aux directeurs, qui vont se retrouver démunis pour effectuer un diagnostic des élèves concernés. Le SNE déplore aussi que cette réponse tende à mutualiser les aides, et non à individualiser celles-ci en fonction des besoins. C’est, à notre sens, contraire à la volonté affichée de prendre en compte l’élève comme individu.

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Le SNE a l’impression que notre ministère cherche à mettre un pansement sur une jambe de bois, par manque de moyens, puisque ce sont près de 15% d’élèves en situation de handicap supplémentaires qui sont attendus dans les écoles à la prochaine rentrée.

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Concernant le plan de formation prévu en direction des problématiques liées au handicap, ne leurrons pas les familles, et ne mettons pas en difficulté les enseignants : dans certains cas, la formation, aussi pertinente soit-elle, ne peut résoudre les problèmes posés par une inclusion systématique et irréfléchie.

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Choisir c'est renoncer

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Enfin, en ne mentionnant pas le projet d'EPSF dans la circulaire, le ministre nous indique clairement que ce sujet n'est pas à l'ordre du jour. La question de la direction d'école le demeure néanmoins, tout comme la nécessité d'une revalorisation salariale d'une profession smicardisée

 

 

Laurent Hoefman

Président du SNE

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