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ACTUALITÉS NATIONALES

10 mars 2020

Revalorisation : définir des priorités et des modalités

Rencontre bilatérale SNE / ministère du 9 mars 2020

Le SNE a été reçu lundi 9/03 au ministère dans le cadre du dialogue social autour de la revalorisation de la profession d’enseignant.

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A cette occasion, notre syndicat a pu revenir sur les mesures qu’il avait présentées en janvier et février, les expliciter et les approfondir. Nous avons aussi pu donner notre avis de spécialiste du premier degré sur ce qui est envisagé aujourd’hui par le ministère pour l’avenir de notre profession.

 

 

Positionner les débats sur le premier degré

 

En préambule, le SNE a rappelé l’impérieuse nécessité d’une revalorisation pour l’ensemble des enseignants du premier degré par le biais d’une indemnité reconnaissant le travail existant qui leur est spécifique.

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Le premier degré a besoin d’être reconnu et soutenu pécuniairement. C’est un fait admis et affirmé tant par notre ministre que par notre président de la République.

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Nous avons à nouveau souligné que le taux horaire d’un professeur des écoles est bien inférieur à celui d’un certifié, malgré une grille indiciaire équivalente. Il faut ajouter à cela, dans le premier degré, un service de vie scolaire effectué en plus du travail d’enseignement (surveillance des récréations, accueil 10 min avant la reprise des cours, suivi du départ des élèves, lien avec les familles en cas d’absence…). Ce travail spécifique doit être rémunéré. Ceci ne porterait pas préjudice au second degré.

 

Il ne faut pas espérer valoriser le premier degré par le biais d’une indemnité d’attractivité qui ne concernerait que les premiers échelons. Pour le SNE, il faut récompenser l’ensemble des enseignants à la hauteur de l’engagement et du travail fourni.

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Selon notre syndicat, il faut commencer par revaloriser de les PE d’au moins 100€ brut par mois. Fournir des perspectives précises et détaillées pour les années à venir est tout autant incontournable.

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Selon nous, le choix du ministère de commencer par chercher à renforcer l'attractivité de notre métier n'est pas le meilleur.

 

 

Repenser les 108 heures

 

Le SNE a d’abord rappelé que ces 108h sont aujourd’hui vécues comme un fourre-tout extensible à volonté qui fait des PE des personnels qui se sentent, souvent à raison, exploités.

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Pour remédier à cela, le SNE propose de laisser chaque équipe décider de la répartition des 108h en fonction des besoins de leur école et de leur projet d’école, quitte à communiquer annuellement à l’IEN un projet prévisionnel de ventilation des heures.

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Le SNE insiste pour que les APC ne soient plus obligatoires mais restent une modalité possible car ce dispositif peut être utile tant en remédiation que pour la mise en œuvre de différents projets (théâtre, blog école, journal, amélioration du cadre de l’école, actions écocitoyennes…).

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Notre syndicat s’oppose à une augmentation systématique du temps de réunion. Celui-ci doit pouvoir varier selon la taille de l’équipe, le type de projets, la cartographie de l’école…

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Le temps de rencontre avec les partenaires et les familles doit être intégré à une juste valeur. Trente minutes par semaine pour les rencontres informelles avec les familles est un strict minimum.

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Enfin, pour le SNE, il faut étendre la ventilation des 108h aux actions bénévoles (préparation de sorties, classes de découverte, commémorations en lien avec le devoir de mémoire,…).

 

 

Mieux prendre en compte les missions liées à l’école inclusive

 

Il est aujourd’hui indispensable de prendre en compte le surcroît de travail lié à l’accueil d’enfants à besoins éducatifs particuliers, sans stigmatiser les situations ou provoquer des dérives.

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Ce travail ne peut pas être inclus dans les 108h car sa quotité varie trop selon les situations. Les missions liées à l’école inclusive (réunions de suivi ESS, élaboration et suivi des dossiers y compris les PPRE ) devraient être rétribuées en heures supplémentaires.

 

Un ou plusieurs postes de titulaire remplaçant par circonscription pourraient être fléchés ESS afin de pouvoir organiser les ESS sur le temps scolaire sans perturber les autres classes.

 

 
Réaménager la formation continue

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Le SNE s’oppose à une formation obligatoire hors temps scolaire. Cela peut séduire une partie des enseignants, mais l’obligation serait vécue comme une contrainte supplémentaire pour ceux qui ont besoin de souffler ou qui préfèrent pouvoir consacrer du temps à leur famille ou à leurs loisirs.

 

Le SNE suggère de revenir à des formations longues suivies sur le temps scolaire. Cela permettrait aux stagiaires d’effectuer leur stage dans de bonnes conditions, tout en permettant aux titulaires de s’extraire du contexte de la classe, qui est très invasif.

 

 

Mieux prendre en compte l’investissement

 

Aujourd’hui, l’engagement est valorisé uniquement sur le plan administratif (travail en éducation prioritaire, travail en équipe…).

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Il serait juste de tenir compte de l’engagement individuel. Il en irait ainsi de la participation à des projets de l’école, de la mise en place de sorties scolaires, de classes de découvertes, de participation à des concours organisés par l’Éducation nationale ou des partenaires ( rallye maths, compétitions USEP)…

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La forme que prendrait cette valorisation (prime, heures supplémentaires...) reste à définir.

 

 

Redéfinir  le fonctionnement des équipes

 

Pour le SNE, il est nécessaire qu’un groupe dispose d’un leader pour bien fonctionner. Chaque école doit bénéficier d’un directeur formé et compétent. Il faut considérer l’école comme une société où chacun doit avoir un rôle, en connaître les objectifs et les prérogatives.

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Il faut garder à l'esprit la nécessité de promouvoir autant le travail collectif - pour une cohésion vers le haut - que le travail individuel - pour laisser l'individu s'exprimer selon ses propres capacités.

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Le travail en équipe est largement promu par l’institution. Pour autant, il convient de ne pas négliger le choix des collègues qui préfèrent le travail individuel. Imposer le travail en équipe est aussi peu productif que de l’interdire. Dès lors, il convient de laisser le choix aux personnels, selon leur propre stratégie.

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Le professeur doit pouvoir travailler seul s’il le souhaite, créer pour exploiter ses propres aptitudes, développer son propre talent et sa propre imagination.

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Les chantiers et les enjeux sont énormes. Bien des pistes restent à approfondir. Le SNE est attendu pour pour cela au ministère. Nous répondrons bien évidemment présents pour défendre au mieux les enseignants du premier degré dans toutes leurs spécificités.

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Philippe Ratinet

Geoffrey Capliez

Secrétaires généraux

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