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ACTUALITÉS NATIONALES

27 avril 2020

Reprise : la sécurité sanitaire avant tout

M. Blanquer a annoncé que l’avis du Conseil scientifique concernant la reprise de l’école servirait de base au protocole sanitaire national.

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Tout est important dans cet avis. Nous n’entendons pas ici en faire une analyse complète mais plutôt revenir sur certains points précis.

 

 
L’avis général du Conseil sur la réouverture des établissements

 

Contrairement à ce qui a pu être avancé, le Conseil scientifique n’a pas changé d’avis. Lors de son avis précédent, du 20 avril, il écrivait : « En conséquence, le Conseil scientifique propose de maintenir les crèches, les écoles, les collèges, les lycées et les universités fermés jusqu’au mois de septembre. »

 

Dans le nouvel avis du 24 avril, le Conseil indique qu’il « a pris acte de la décision politique de réouverture prudente et progressive des établissements scolaires à partir du 11 mai prenant en compte les enjeux sanitaires mais aussi sociétaux et économiques. »

 

Le Conseil scientifique reste donc opposé à l’ouverture. Il « prend acte » d’une décision « politique », décision qui ne fut pas prise uniquement pour des considérations sanitaires.

 

C’est dans ce cadre que le Conseil délivre, en toute indépendance et impartialité, une série de préconisations.

 

 
La nécessité d’une étude épidémiologique en prévision de la réouverture

 

Le Conseil scientifique pose cette condition comme un préalable. La circulation du virus chez les enfants d’âge scolaire n’est pas assez connue. 

 

Le SNE l’a lui aussi réclamée au ministère. Il serait quand même très inquiétant de reprendre sans qu’une telle étude, recommandée par le conseil scientifique, ne soit menée.

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La scolarisation en maternelle

 

C’est le principal problème de cette rentrée. Nous avons senti l’anxiété immense de nos collègues. Le SNE avait d'ailleurs proposé que les élèves de maternelle ne reprennent pas avant septembre.

 

Aujourd’hui, la scolarisation des élèves de maternelle semble contraire aux recommandations du Conseil scientifique. Trois raisons spécifiques au fonctionnement de l’école maternelle, évoquées par le Conseil scientifique, nous permettent de l’affirmer.

 

L’excrétion du virus dans les selles est fréquente, jusqu’à 30 jours. On ne sait toutefois pas s’il est infectant ou pas. En maternelle, les ATSEM et enseignants sont parfois amenés à essuyer les enfants. Cette opération devrait alors être encadrée par des mesures précises et des protections efficaces.

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Les mesures de distanciation sociale préconisées sont le respect d’1m minimum pour éviter la contamination par gouttelettes. Le Conseil signale que cette règle doit être respectée dans tous les niveaux, même s’il est conscient de la difficulté de mise en œuvre à l’école maternelle.

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Cela confirme la position du SNE : les gestes barrières doivent être respectés mais cela ne semble pas possible dans une classe de maternelle.

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Un bionettoyage (désinfection) de l’établissement (salles de classe et parties communes) doit être effectué plusieurs fois par jour, en insistant sur les zones fréquemment touchées. En maternelle, le matériel collectif (bacs de manipulation, dinette, jeux de construction…) devrait donc être désinfecté plusieurs fois par jour…

 

Pour le SNE c’est aussi là une impossibilité matérielle.

 

 
Quelles conclusions en tirer ?

 

Pour le SNE, nous ne devons en aucun cas considérer comme acceptable l’idée d’une « immunité collective » et ainsi accepter un risque fort de contamination des collègues.

 

Le SNE réitère sa position et insiste sur l’impérieuse nécessité de protection des personnels. L’exposition au virus doit être suffisamment faible pour être « acceptable ».

 

En effet, un risque est défini par le danger encouru (ici, c’est potentiellement la mort) et par la probabilité que le danger se réalise. Cette évaluation est réalisée chaque fois que nous sommes confrontés à un danger (par exemple en voiture) et nous permet d’adapter nos actions (vitesse, distances de sécurité…) pour rendre le risque acceptable, ou décider de ne pas le prendre.

 

A ce titre, l’avis du Conseil scientifique constitue une base intellectuelle. Il doit permettre d’établir une organisation des écoles la plus sanitairement protectrice possible.

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Cet avis constitue aussi une base légale. L’État, comme tout employeur, se doit de protéger ses personnels.

 

Une fois les préconisations pour la reprise arrêtées par le gouvernement, le SNE entend soutenir les collègues et les aider à trouver des solutions pour que le protocole sanitaire soit scrupuleusement respecté dans l’école.

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Notre syndicat soutiendra les collègues dans leurs démarches si des solutions ne peuvent pas être trouvées pour appliquer le protocole sanitaire.

 

La reprise est d’abord un choix politique. Le SNE en prend acte. La sécurité des personnels est un impératif premier. Notre syndicat ne transigera pas dessus. Nous l’avons indiqué au ministère dès le début du dialogue social à propos de la reprise. Nous sommes et serons avec vous pour que votre sécurité vous soit garantie au mieux.

 

Patrick Ruiz

Elu CTSD 34

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