ACTUALITÉS NATIONALES
10 avril 2024
L’Éducation est à Matignon, le SNE aussi
Jeudi 11 avril, le SNE a été reçu à Matignon par M. Gilles Halbout, chef du pôle éducation du cabinet de M. Attal. Le dialogue engagé avec ses prédécesseurs continue donc. C’est une bonne chose pour le premier degré, puisque c’est bien sa voix exclusive que porte notre syndicat rue de Varennes, là où le Premier ministre a déclaré emporter le sujet de l’éducation lors de sa nomination.
La volonté de travailler pour l’amélioration des apprentissages fondamentaux étant un point acté, nous avons donc pu mettre l’accent sur d’autres éléments plus sensibles.
La rémunération
Le SNE a une nouvelle fois milité pour la reconnaissance des spécificités de l’exercice du professorat dans le premier degré. Nous avons d’abord salué le montant équivalent de rémunération entre PE et professeurs certifiés dans le cadre du pacte. A tâche équivalente, rémunération équivalente. Nous avons ensuite rappelé la différence de presque 400 euros mensuels entre ces deux professionnels, différence uniquement liée au fait que les professeurs certifiés bénéficient d’un régime indemnitaire que les PE n’ont pas. Le SNE a donc enfin représenté ses propositions d’indemnités spécifiques au premier degré pour instaurer enfin le pendant du régime existant dans le second. Une mesure d’équité pour les PE qui ne retirerait rien aux autres collègues et qui rendrait un peu d’attractivité au métier. Il en a bien besoin.
Le SNE a regretté que le budget alloué au pacte soit amputé d’un tiers. Les collègues qui y ont participé cette année sont satisfaits. Ils feront probablement des émules. L’année prochaine, tous les volontaires risquent de ne pas être servis. Le SNE a plaidé pour le maintien de la participation des PE au pacte l’année prochaine.
Le SNE a aussi rappelé la situation des AESH et la nécessité de les extraire de leur situation de professionnels qui ne peuvent pas vivre de leur activité.
L’école inclusive
Le SNE a commencé par souligner l’importance de passer de la logique purement comptable à une logique qualitative. Une inclusion réussie doit devenir non pas une place dans une école «ordinaire» mais une inclusion au bénéfice de l’élève inclus et, a minima, sans préjudice pour les autres élèves ou les adultes qui travaillent avec lui.
Pour cela, cette inclusion nécessite des moyens matériels et humains, la formation des uns et des autres. Mais le plus important est de reconnaître que l’école n’est pas un lieu de soins. D’où la nécessité de retrouver un nombre de places suffisants en établissement spécialisé.
Ce changement de paradigme inclus la reconnaissance du métier d’AESH, ces personnels sont aujourd’hui la pierre angulaire de l’école inclusive. Ils méritent d’être traités comme tels.
La direction d’école
Avec la loi Rilhac, les responsabilités du directeur ont changé. La posture demandée a changé. Mais les missions continuent de s’empiler. Et le temps ne s’allonge pas. Le SNE a donc rappelé l’urgence de réviser les quotas de décharge des directeurs et présenté le plan d’évolution qui avait été établi en intersyndicale (en 2022). Pour notre syndicat, cette question du temps nécessaire pour remplir la mission de direction est corrélée, dans les plus grandes écoles, à une aide humaine. Aide qui pourrait provenir de collègues enseignants en fin de carrière, volontaires, à qui on octroierait un temps hors de la classe pour cela (ou aux directeurs retraités?)
Le mouvement
Les lignes directrices de gestion ont progressivement bloqué toute perspective pour les collègues sans bonification. On retrouve le même problème que pour l’inclusion : à trop vouloir se soucier des cas particuliers, on bafoue l’intérêt du plus grand nombre. Cela participe à l’écœurement général, et au nombre de démissions de plus en plus significatif. Nous avons donc rappelé notre revendication d’une meilleure mobilité des professeurs des écoles, que ce soit géographiquement ou vers d’autres métiers afin de permettre de souffler un temps et d’éventuellement revenir vers l’Éducation nationale. En ce sens, le mouvement POP (postes à profil), constitue une avancée intéressante mais trop limitée.
Les rythmes scolaires
Pour finir, le SNE a rappelé que l’immense majorité des écoles de France a opté pour la semaine de quatre jours de classe. Dès lors, puisque parents, enseignants et collectivités locales sont d’accord, pour notre syndicat, il serait logique que ce système devienne la norme et que ce soient ceux qui veulent travailler autrement qui doivent demander une dérogation.
Notre entretien a été ponctué d’exemples et de questionnements pratiques, issus du fonctionnement quotidien des classes et des écoles. Les échanges ont été ouverts. Nous espérons qu’ils s’avéreront constructifs. Rendez-vous fut pris pour suivre tout cela.