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ACTUALITÉS NATIONALES

23 novembre 2021

CQFD

Cette rentrée 2021 s’est une nouvelle fois déroulée sous le signe du Covid. Les élèves et les professeurs font encore preuve d’une adaptation remarquable, mais il est clair que les conditions d’enseignement et d’apprentissage sont dégradées par le port du masque, notamment pour les plus jeunes élèves.

 

 

Un quotidien irrémédiablement modifié ?

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Les mois passent, et ce virus s’est incrusté dans notre quotidien.

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Devrons-nous vivre éternellement masqués, nous priver des sourires de nos élèves et empêcher des interactions sociales normales entre enfants ou adolescents ? Devrons-nous nous habituer à vivre à demi, avec pour épée de Damoclès la crainte d’attraper ou de propager le virus ?

 

Au SNE, nous préférons penser que notre société finira par accepter de vivre avec ce virus, puisque celui-ci ne nous quittera sans doute pas, comme nous le faisons pour d’autres pathologies. Vivre, c’est prendre des risques chaque jour.

 

 

Des enseignants rudement éprouvés

 

Ce qui est certain, c’est que cet épisode a des conséquences notables sur le moral des enseignants. La fatigue engendrée par les adaptations régulières crée de la lassitude et du découragement chez de nombreux enseignants. Ce phénomène est d’autant plus marqué que les évolutions récentes dans l’institution ajoutent de la complexité à leur tâche, tout en les détournant de leur mission première : enseigner, transmettre des valeurs et des connaissances.

 

Que les enseignants puissent assumer ce rôle qui est le cœur de leur métier est une des revendications du SNE.

 

Même si l’on pouvait occulter la situation sanitaire, ces dernières années, enseigner est devenu une tâche éreintante, voire impossible tant les exigences de l’administration écrasent les enseignants. Outre leur mission envers le groupe classe, il leur incombe désormais de gérer l’inclusion scolaire et la multiplication des dispositifs qui lui sont inhérents, l’individualisation des apprentissages, le foisonnement des informations et les remises en question incessantes.

 

La place de la France recule à chaque nouvelle mouture des tests internationaux depuis 30 ans. Cette dégringolade avait de quoi alerter nos dirigeants sur le manque de pertinence des choix opérés en matière éducative et aurait dû les faire réagir.

 

Le SNE dénonce le poids démesuré d’une inclusion à tout crin. Notre syndicat plaide pour une redéfinition de ce qu’est une inclusion réussie. C’est le cas lorsqu’elle profite à tous, l’élève concerné, le groupe classe, l’enseignant et l’AESH. Nous plaidons pour que les cas des enfants qui relèvent d’un dispositif médicalisé soient confiés à des spécialistes œuvrant dans des structures spécifiques et ou médicalisées.

 

 
Une profession devenue peu attractive et sans issue

 

Si l’on ajoute au constat déjà dressé en amont une rémunération indigne d’un cadre recruté à BAC+5, et la perspective de travailler dans des conditions de plus en plus difficiles jusqu’à un âge avancé, il est logique de constater la désaffection des étudiants pour une profession jadis enviée et respectée.

 

Le SNE se refuse au fatalisme. Notre syndicat participe pleinement aux processus visant à une revalorisation de notre profession. Prime d’attractivité, prime d’équipement informatique, augmentation du pourcentage d’accès à la hors classe, prise en charge partielle de la mutuelle santé, prime aux directeurs d’école sont des mesures qui vont dans le bon sens.

 

Ce ne sont pourtant là que les premières marches de l’escalier budgétaire qu’il est indispensable de bâtir pour contribuer à rendre son importance à la position de l’enseignant dans notre société.

 

Les portes de sortie pour les enseignants désireux de changer de cap ou d’horizon sont multiples mais souvent inopérantes : refus de demande de temps partiel, de mise en disponibilité, de rupture conventionnelle. La mobilité géographique relève du parcours du combattant et se révèle souvent impossible.

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On a le sentiment que l’institution cherche à garder à tout prix les personnels dont elle dispose, par crainte de ne pas pouvoir les remplacer. Ce n’est pas acceptable, la liberté individuelle doit être préservée : chacun doit rester maître de sa vie et pouvoir accéder à ses aspirations personnelles.

 

Garder des enseignants contre leur gré aboutit trop souvent à les voir recourir aux arrêts maladie. Ils augmentent ainsi, sans le vouloir, les besoins de remplacements qui sont déjà trop importants pour que l’administration puisse y répondre avec les moyens dont elle se dote. Ajouter de la tension à la tension est une mauvaise solution.

 

Les enseignants ont besoin d’attention, de cette bienveillance qui semble aujourd’hui réservée aux seuls élèves et surtout d’actes concrets en leur faveur : revalorisation, soutien indéfectible de leur hiérarchie, adaptation du poste de travail, possibilité réelle de reconversion.

 

Sans cela, il y a fort à parier que les contractuels finiront par devenir le premier vivier de recrutement dans l’Éducation nationale.

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Laurent Hoefman

Président du SNE

NOS IDÉES POUR L'ÉCOLE

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