ACTUALITÉS NATIONALES
05 janvier 2023
A quand le réveil de notre ministre ?
Les discussions concernant les modalités de la revalorisation des enseignants annoncée pour septembre 2023 vont bientôt commencer. Il faut espérer que, avec la nouvelle année, le ministre de l’Éducation nationale ouvre enfin les yeux sur la réalité des enseignants. Pour cela, il lui faudra comprendre que le 1er degré ne fonctionne pas comme le second et que les besoins des uns ne sont pas ceux des autres. Ses dernières déclarations laissent malheureusement voir son ignorance en la matière.
Le SNE ne manquera pas de l’informer sur la situation et les attentes du premier degré.
Une hausse automatique de 10 % pour tous les enseignants
Le ministre a rappelé cette hausse, déjà annoncée à grands renforts de médias par M. Macron cet été. Si elle est mise en application telle que, ce serait une bonne nouvelle. Il semblerait toutefois que cette annonce relève d’un calcul de montants globalisés. Elle ne se traduirait pas par une augmentation nette et immédiate pour tous les collègues. Elle comprendrait des mesures d’accélération de carrière et d’accès plus ouvert à la classe exceptionnelle.
Pour le SNE, le ministre ne peut pas décemment s’affranchir de l’annonce présidentielle, surtout en période de forte inflation. Les promesses d’un avenir meilleur pour les collègues ayant 20 ans d’ancienneté et plus ne seront pas entendues. Notre syndicat milite donc pour une hausse de rémunération immédiate de 10 % de tous les enseignants.
Que des mesures d’amélioration du déroulement de carrière viennent s’ajouter à cette augmentation serait une bonne initiative, mais, pour notre syndicat, il ne peut s’agir que de compléments à la hausse nette et immédiate des rémunérations.
Des déclarations qui laissent pantois
En décembre dernier, M. Ndiaye, précisait les contours de la prime liée au « pacte » présenté l’été dernier par le Président Macron. L’adhésion à ce pacte doit permettre une seconde augmentation supplémentaire pouvant, elle aussi, atteindre 10%.
Le ministre commençait par annoncer un versement pour la rentrée de septembre 2023.
Le SNE a déjà interrogé le ministère sur la raison de ce délai. Il nous a été répondu qu’entre le temps du dialogue social et celui de la mise en place technique, il n’était pas possible de mettre en place les nouvelles mesures plus tôt. Soit.
Le ministre explicitait ensuite les conditions d’attribution de ce second volet de revalorisation. Il faudra remplir des missions supplémentaires pour en bénéficier. La rengaine est désormais bien connue : «orientation et suivi des élèves, les remplacements de courte durée, un ensemble de choses qui vise à répondre à des besoins pédagogiques bien identifiés…»
Ces propositions visent à répondre à des problématiques du second degré.
Le premier degré est-il voué à être lésé une fois de plus ? Au SNE, nous estimons que ce serait insupportable.
Notre syndicat a déjà indiqué au ministère et nous reconduirons très vite notre démarche, que les enseignants du premier degré remplissent déjà toutes les conditions énoncées par le ministre. Allouer les fameux 10 % supplémentaires du pacte à tous les enseignants du 1er degré permettrait de reconnaître un peu mieux leur travail et de les rémunérer plus justement.
Pour le SNE, d’autres éléments de revalorisation sont aussi à prendre en compte : le temps d’accueil avant la classe, le temps passé au portail à la sortie, le temps alloué aux dossiers et réunions liés à la gestion de l’école inclusive, l’alignement du montant des heures supplémentaires sur celui pratiqué dans le second degré, la rémunération sur le temps extra-scolaire lors des sorties et classes de découverte…
Les enseignants du 1er degré attendent des mesures concrètes
Les enseignants du 1er degré sont las d’être laissés pour compte en matière salariale. Notre syndicat défend depuis plusieurs années des mesures concrètes pour que la priorité annoncée au primaire s’applique aussi au personnel.
Nous avons déjà présenté nos propositions au ministère. La dernière fois lors de l’ouverture des négociations sur la revalorisation en 2022. Nous les présenterons à nouveau cette année. Nous recommencerons jusqu’à ce qu’elles soient entendues.
L’écart de rémunération entre un professeur certifié et un professeur des écoles doit disparaître. Les enseignants du premier degré en ont assez de courber toujours plus l’échine pour toujours moins de pouvoir d’achat. L’heure est à l'action Monsieur le Ministre!
Le SNE milite pour, entre autres mesures :
- le doublement de l’ISAE pour l’aligner sur l’ISOE du 2nd degré,
- la création d’une indemnité de vie scolaire pour les enseignants du 1er degré,
- l’instauration d’un régime indemnitaire complet pour le 1er degré, à l’image de ce qui existe dans le 2nd,
- l’alignement du montant des heures supplémentaires sur celui pratiqué dans le 2nd degré...