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ACTUALITÉS NATIONALES

25 janvier 2023

Revalorisation des enseignants : le socle vacille

La première réunion sur les mesures de revalorisation prévues pour septembre 2023 s’est tenue ce mardi 24 janvier. Les enjeux sont forts. Le SNE n’a pas manqué l’occasion d’interpeller l’administration sur les attentes des enseignants et sur la nécessité de tenir les promesses faites par le président de la République lors de la campagne.

 

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10 % pour tous les enseignants : une promesse à tenir sans tricher
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L’annonce d’une revalorisation "socle" de 10 % pour tous les enseignants a soulevé une vague d’espoir dans une profession au pouvoir d’achat plus que malmené, pour ne pas dire paupérisé depuis les 40 dernières années . Le SNE a choisi de prendre le président au mot et a donc relayé cet espoir d’un lendemain un peu meilleur.

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Or, il semble qu’aujourd’hui l’administration envisage ces 10 % d’augmentation « socle » de manière globale et non pas pour chaque enseignant. 

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Le SNE a donc mis en garde le ministère. Les enseignants vivront une telle approche des 10 % comme un déni, comme un mensonge à leur encontre. Que les 10 % intègrent le dégel du point d’indice peut éventuellement s’entendre, mais pas plus. Comment un collègue de milieu de carrière uniquement impacté par le dégel du point d’indice pourrait-il accepter l’idée que la rémunération de l’ensemble de la profession s’est améliorée de 10 % parce que les collègues entrants sont désormais mieux payés et que l’écart qui existe entre les entrants et lui s’est réduit ?

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Au cours de la réunion, le ministère a présenté un document de travail proposant deux ventilations différentes des crédits alloués à la revalorisation "socle". Le moins que l’on puisse dire, c’est que tous les enseignants ne sont pas logés à la même enseigne.

 

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L’hypothèse A : inacceptable

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Dans cette hypothèse, des augmentations sont prévues jusqu’à l’échelon 2 de la hors classe, puis plus rien. Les 9 premiers échelons de la classe normale bénéficieraient d’une hausse mensuelle allant de 114 à 292 euros nets par rapport à janvier 2023. Ce sont donc uniquement les 22 premières années de la carrière qui seraient revalorisées. On voit ici nettement le choix de favoriser  une attractivité immédiate du métier. Par contre, les collègues dans leur seconde partie de carrière (de 22 à 42 ans actuellement) ne bénéficieraient de rien ou presque.

 

Hypothese A

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Pour le SNE, cette solution est évidemment inacceptable. Notre syndicat reconnaît que la situation du début de carrière doit être améliorée, mais il est hors de question d’abandonner pour autant les collègues plus capés. Cette option fut déjà celle retenue lors des deux précédentes vagues de revalorisation. Il fallait alors pallier l’urgence. Il est désormais temps de penser aussi à ceux qui ont traversé les années de disette du début de carrière et qui attendent maintenant leur tour d’être reconnus.

 

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L’hypothèse B : un pis aller largement insatisfaisant

 

Dans cette hypothèse, tous les échelons de tous les grades seraient concernés par une revalorisation. Les 9 premiers échelons de la classe normale bénéficient ici d’une hausse mensuelle allant de 85 à 281 euros nets par rapport à janvier 2023. On a toujours une volonté de favoriser l’attractivité immédiate, mais la différence permet de verser une obole de 36 euros nets mensuels aux collègues de plus de 24 ans d’ancienneté en hors classe et classe exceptionnelle…

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Pour le SNE, cette option est un peu moins injuste, mais elle demeure tout aussi inacceptable car beaucoup trop éloignée de ce qui avait été annoncé, du contexte économique actuel, et du respect dû à l’expertise. Selon les chiffres présentés par le ministère, à partir du 9ème échelon de la classe normale, la revalorisation "socle" ne serait que de 9 %, et ce en incluant toutes les revalorisations depuis 2020, y compris la hausse du point d’indice.  Même avec ce calcul, le niveau de revalorisation plafonne à 7,8 % au 1er échelon de la hors classe et passe sous la barre des 5 % après 37 années de carrière. Ce n’est ni sérieux, ni respectueux des enseignants. Revaloriser c’est redonner du prestige, une valeur plus grande, pas distribuer des miettes à ceux qui possèdent le plus d’expérience.

 

Une augmentation "socle", pour pouvoir prétendre au titre de socle, doit être solide, conséquente et concerner l’ensemble de la profession. Le président de la République avait annoncé "10 % pour tous". Même dans l’hypothèse B qui concerne toute la profession, on est très loin du compte.

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De plus, en l’état, les deux hypothèses conduiraient à un lissage de la rémunération. Du 2ème au 8ème échelon, la rémunération "augmenterait" de 350€ (hypothèse A) ou 329€ (hypothèse B) contre plus de 400€ aujourd’hui. Une évolution contre laquelle le SNE s’est déjà élevé au ministère.

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C’est pourquoi le SNE a enjoint le ministère à prendre une mesure forte, qui concerne l’ensemble des enseignants et qui aboutirait dès septembre 2023 à une augmentation conséquente de la rémunération de tous. 

 

Notre syndicat n’oublie pas non plus qu’un second volet de revalorisation est prévu, la partie "pacte". Nous entendons bien représenter alors nos propositions de revalorisation spécifiques pour le 1er degré et demander la reconnaissance du travail invisible déjà accompli par les professeurs des écoles et les instituteurs.

NOS IDÉES POUR L'ÉCOLE

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