ACTUALITÉS NATIONALES
7 février 2023
Le SNE reçu au cabinet de la première ministre
Nous avons été reçus, suite à notre demande d’audience, à l’hôtel Matignon ce vendredi 3 février, par François Weil, conseiller éducation de Mme La première ministre, et Luc Pham, conseiller technique éducation, jeunesse au cabinet de Mme la première ministre.
Nous y avons abordé 2 points essentiels : la revalorisation des professeurs des écoles et les perspectives de carrière en lien avec le projet de réforme des retraites.
Nous avons tout d’abord dénoncé les mesures proposées par la rue de Grenelle sur la revalorisation des enseignants, tant pour la partie socle, que pour la partie pacte.
Socle et pacte: l'ensemble du projet est inacceptable
Nous avons rappelé notre souhait de voir une mesure significative sans contrepartie pour chaque enseignant du premier degré, quel que soit son avancement dans la carrière. Les enseignants en seconde partie de carrière ne doivent pas être oubliés alors que ce sont ceux qui attendent depuis le plus longtemps une avancée dans leur rémunération.
Pas question donc de se contenter de 36€, voire de rien du tout, pour près de la moitié des collègues. L’attractivité du métier se conçoit sur l’ensemble de la carrière. On est loin des 10% pour tous et sans condition annoncés par le Président de la République…
La partie pacte, que le ministre a partiellement dévoilée dans les médias, contraindrait les collègues à se rendre au collège le mercredi matin, à raison de 72H annuelles, et à s’inscrire dans les nouveaux dispositifs de projet pour gagner environ 10% de plus par mois.
Le SNE a très fortement insisté sur la nécessité de reconnaitre l’existant, la réalité concrète du travail quotidien des enseignants du 1er degré : accueil des élèves 10 min avant la classe chaque demi-journée, accompagnement des élèves à la grille après la classe, surveillance des récréations, rôle de professeur principal, accueil des élèves d’un collègue non remplacé… Toutes ces petites choses que chaque enseignant fait au quotidien, depuis des décennies, sans aucune valorisation qui font que l’administration considère que le 1er degré fonctionne bien au quotidien.
L’évolution du métier, la charge croissante de travail, font que ces petites choses ne sont plus acceptables ni acceptées. Notre syndicat a martelé qu’il est indispensable d’accorder une partie de l’enveloppe budgétaire exclusivement aux collègues du premier degré, pour que leurs salaires se rapproche enfin de ceux du second degré. Nous avons aussi rappelé qu’une proposition de travail supplémentaire ne constitue en aucun cas une revalorisation. Enfin, une revalorisation spécifique pour le premier degré réduirait mécaniquement l’écart salarial homme/femme en raison de la féminisation à 85% de notre profession.
Aménagement des fins de carrière et médecine du travail
Le 2ème point concernait le projet de réforme des retraites. Il ne s’agissait pas ici de négocier le report de l’âge légal mais d’évoquer les modalités qui permettraient aux enseignants de travailler dans de meilleures conditions, notamment en fin de carrière. Les dispositifs RH actuels, bien présents sur i-prof, ne sont pas opérants : il est presque impossible d’obtenir par exemple un temps partiel sur autorisation ou une demande de mise en disponibilité. Le nombre de burn-out explose en raison de conditions de travail toujours plus exigeantes. Les seules issues actuelles sont la démission ou le congé longue maladie…
Cela n’est pas acceptable : les enseignants ont le droit d’avoir la main sur leur vie et leur carrière. Nous avons souligné que cette nécessité est d’autant plus incontournable à l’heure où le gouvernement envisage de retarder l’âge de départ à la retraite. Le métier est fatigant et entraine une usure professionnelle liée au bruit, aux nombreuses sollicitations quotidiennes, au stress…
L’absence de médecine du travail ne permet pas d’anticiper les problèmes de santé : le SNE a demandé l’instauration de rendez-vous réguliers, à partir de 55 ans ou sur demande de l’agent, pour prévenir les difficultés et trouver des aménagements possibles. Notre syndicat a soutenu le projet d’extension de la retraite progressive à la fonction publique (discussions en cours) tout en insistant pour qu’il s’agisse d’un droit opposable par les agents et non d’une simple possibilité. Les dispositifs RH existants doivent être améliorés et obtenus sur simple demande des agents.
Une fois encore, les personnels en seconde partie de carrière semblent oubliés et négligés : ils se sentent enfermés dans leur métier, sans perspective ni aménagement. Cela n'est pas acceptable.