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ACTUALITÉS NATIONALES

27 février 2023

Revalorisation : le ministère a bougé, mais il peut et doit mieux faire

Alors que certains syndicats représentatifs ont choisi de se retirer des discussions sur la revalorisation des enseignants, le travail continue.

Le ministère a présenté un troisième projet de revalorisation pour la partie socle.

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Des évolutions positives sont notables, mais ce projet demeure globalement insatisfaisant, notamment pour les enseignants du 1er degré.

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Une prime d’attractivité distribuée différemment

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Le ministère demeure arc-bouté sur sa volonté de revaloriser prioritairement la première moitié de la carrière. L’essentiel de l’effort budgétaire serait porté sur les enseignants en classe normale. Il est à noter que les stagiaires ont désormais vocation à percevoir l’intégralité de la prime d’attractivité.

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Pour le SNE, la revalorisation de l’ensemble de la profession devrait être un fait que chaque enseignant devrait pouvoir constater dès septembre 2023.

Les fortes, voire les très fortes augmentations envisagées en début de carrière forment un bel effet d’annonce.

Il résulte de cette option une augmentation mensuelle de moins de 300 euros entre la 6ème et la 20ème année d’exercice. Autant dire une quasi certitude de perte de pouvoir d’achat, surtout si l’inflation persiste. Ce n’est pas une perspective de carrière entendable.


 

Le jeu de dupes de l’ISAE

 

Le ministère a ajusté sa proposition en supprimant la prime d’attractivité pour les collègues en hors classe et ceux en classe exceptionnelle.

Il entend, à la place, augmenter l’ISAE et l’ISOE du 2nd degré pour les amener toutes deux à 2 000 euros annuels. Les enseignants en seconde partie de carrière gagneraient ainsi entre 50 et 60 euros de plus par mois.

Les enseignants qui ne perçoivent pas l’ISAE conserveraient le bénéfice d’une prime d’attractivité dont le montant serait équivalent à celui de la hausse de l’ISAE.

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De prime abord, la mesure peut sembler séduisante. Le SNE y voit malgré tout un défaut majeur. L’alignement de l’ISAE sur l’ISOE ne concerne que la part fixe de l’ISOE. Les enseignants du 2nd degré peuvent bénéficier de la part variable de l’ISOE. Rien de tel n’existe pour les PE qui sont pourtant tous " professeur principal " à part entière.

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Le SNE réclame donc une nouvelle fois au ministère l’alignement de l’ISAE sur le montant total de l’ISOE. Nous rappellerons aussi au ministère qu’il avait annoncé vouloir réduire l’écart de rémunération inter-degré. Il existe ici une piste de départ plutôt simple à suivre.


 

Un avancement amélioré dans la seconde partie de carrière

 

Le ministre entend passer le taux de promotion à la hors classe de 18 à 23% à l'horizon 2025.

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Cette possibilité accrue de promotion est une belle perspective.

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Il reste tout de même à déterminer comment traiter avec bienveillance le cas des collègues qui n’ont jamais eu de rendez-vous de carrière et celui des anciens instituteurs dont l’avancement est retardé car corrélé à leur ancienneté de PE et non à leur ancienneté dans l’Education Nationale.

Le SNE a pointé du doigt et demandé la rectification de ces injustices. Le ministère fait toujours la sourde oreille à ce sujet.


 

Les propositions d’aménagement d’accès à la classe exceptionnelle présentées en complément concernent aujourd’hui essentiellement le 2nd degré. L’accès à partir du 6ème échelon de la hors classe permettra à quelques collègues PE de progresser un peu plus vite qu’aujourd’hui.

La transformation des échelons spéciaux (dits « hors échelle ») en échelons ordinaires permettra un avancement sans à-coups pour les collègues qui les atteindront. C’est une avancée positive.

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Pour le SNE, les problématiques que pose l’accès à la classe exceptionnelle diffèrent entre le 1er et le 2nd degré. Notre syndicat avait prôné un traitement différencié des avancements afin d’éviter toute perte de promotion.

Nous réitérerons prochainement cette position auprès du ministère.

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Les deux manques criants du projet actuel

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Rien n’est prévu pour réduire l’écart de rémunération entre hommes et femmes au sein de notre ministère. Il s’agissait pourtant d’une volonté proclamée par le ministère.

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Revaloriser en proposant des heures supplémentaires n’est ni une revalorisation, ni une possibilité d’améliorer la rémunération des femmes. Elles sont très largement majoritaires dans le 1er degré. C’est une raison de plus pour se pencher spécifiquement sur la situation des PE et des instituteurs.


 

Rien n’est prévu pour réduire l’écart de rémunération entre un PE et un professeur certifié.

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Cette posture est aussi inexplicable qu’insupportable. Voilà des années que toutes les instances consultatives clament que cet écart existe et qu’il faut le réduire.

Le ministère en avait lui-même convenu en décembre dernier. Il avait fait part de sa volonté de changer cet état de fait. Son projet de revalorisation ne comporte aucun volet qui aille dans ce sens.

Le SNE est porteur de solutions pour atteindre l'équité de traitement entre PE et professeurs certifiés, entre autres :

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- L'alignement total de l’ISAE sur l’ISOE,

- La création d’une indemnité de vie scolaire,

- L'ajustement du montant des heures supplémentaires sur celui du 2nd degré,

- La création d’un régime indemnitaire spécifique au 1er degré...

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Notre syndicat interviendra évidemment à nouveau rue de Grenelle pour rappeler le ministère à ses déclarations d’intention et pour lui présenter à nouveau nos revendications pour une rémunération à la hauteur de l'engagement et des responsabilités des enseignants du 1er degré.

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Aujourd’hui, les PE n’ont pas besoin de travailler plus pour gagner plus, ils ont besoin d’être rémunérés pour tout le travail invisible qu’ils accomplissent déjà depuis des années.

NOS IDÉES POUR L'ÉCOLE

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