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ACTUALITÉS NATIONALES

31 mai 2023

Le métier d’AESH  appelé à disparaître

Mercredi 26 avril, lors de la sixième conférence nationale du handicap, l’une des annonces faites pour l’acte II de l’école inclusive concernait directement les acteurs de l’école  : «Garantir un accompagnement des enfants sur tous les temps de la vie.»

 

L’objectif annoncé est d’assurer la continuité de l'accompagnement des enfants. Les fonctions des AESH et des assistants d'éducation devraient progressivement  être réformées et regroupées pour créer un métier d’accompagnant à la réussite éducative.

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Les AESH pourraient accéder à un temps plein et seraient plus facilement rattachés à un établissement ou à un groupe d’établissements. Cela les amènerait à développer des compétences nouvelles et assurer le suivi des enfants sur le temps scolaire et périscolaire.

Des AESH voués à disparaître pour être mieux reconnus...

 

On pourrait, dans un premier temps, se réjouir de cette décision. Il est évident que la rémunération des AESH, tout comme leur statut précaire, sont des éléments qui méritent une amélioration. 

 

La difficulté est que les emplois du temps des AESH sont évidemment limités par le temps de présence des élèves. En école primaire, les AESH travaillent donc au maximum 24h par semaine.

 

Vouloir augmenter leur temps de travail impliquerait donc de leur proposer des missions supplémentaires, missions qui seraient sûrement délocalisées de l’école où ils exercent. Peut-être suggérera-t-on aux personnels qui travaillent dans le premier degré d’exercer aussi dans le secondaire «pour gagner plus» ? Cela engendrerait en revanche des frais de déplacement particulièrement incompatibles avec la rémunération indigente qu’ils perçoivent aujourd’hui…

 

Le SNE estime que la priorité n’est pas là.  Pour les AESH, comme pour les professeurs des écoles,​ notre syndicat milite pour une revalorisation qui commence par la reconnaissance du travail invisible, puisqu’il est déjà effectué et non rémunéré. Il s’agit là d’un préalable incontournable, d’une marque de cette considération qui manque tant aux AESH comme aux enseignants du 1er degré.

 

Il faudrait ensuite reconnaître la spécificité des missions qui incombent déjà aux AESH. Pour cela, il est indispensable de les former réellement aux difficultés que rencontrent les élèves qu’ils doivent assister. Ceci fait, et pas avant, il pourrait s’avérer intéressant de faire évoluer leur situation.

 

Faire disparaître les AESH est une erreur

 

La tâche première des assistants d’éducation (AED), avec lesquels il est envisagé de fusionner les AESH, consiste en la surveillance et l’encadrement des élèves durant les temps scolaires et périscolaires : études et permanences, internat, réfectoire, surveillance des locaux, récréations, accès et portails. Les AED participent aux activités éducatives, sportives, sociales et culturelles et assurent l’aide aux devoirs. Ils sont les garants de la sécurité ainsi que du respect des droits et de la personne de chaque élève. Ils travaillent en équipe et participent, auprès du CPE, au contrôle d’assiduité (appel quotidien, tenue du registre des absences et des retards…) et de discipline (surveillance des retenues) des élèves de l’établissement.

 

Ces tâches ne sont pas du tout dans le champ du handicap. Elles s’écartent même du rôle premier des AESH.

 

Les premiers retours de terrain montrent déjà que le ministère n’est pas en accord avec les réalités de l’école primaire. Outre le problème de localisation géographique se pose la question des conditions de travail. Un AESH qui a travaillé 6 heures dans sa journée avec un ou plusieurs élèves porteurs de handicap est évidemment fatigué. Réclamer de lui un déplacement et une mission supplémentaire conduirait à épuiser des personnels déjà éprouvés par des journées toujours compliquées.

 

Pour le SNE, cette fusion serait un contresens qui desservirait les professionnels et les élèves.

 

Les AESH souhaitent apporter leur aide dans les écoles où ils travaillent.  Ce sont leurs missions, c’est leur engagement. Ils veulent pouvoir les remplir dignement et en vivre. Le SNE l’entend et propose par exemple qu’ils puissent accompagner une aide aux devoirs pour les élèves en difficulté en s’associant aux APC. Une véritable formation pourrait également leur être proposée les mercredis.

 

Alors que le rôle pédagogique des AESH dans l’équipe éducative a enfin été reconnu, le SNE défend le maintien des AESH, leur évolution vers plus de professionnalisation, vers un métier à part entière, mieux formé et mieux rémunéré. Leur fonction est d’autant plus cruciale que l’application toujours plus large de la loi de 2005 sur le handicap exige toujours plus de personnels.

NOS IDÉES POUR L'ÉCOLE

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