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ACTUALITÉS NATIONALES

4 juillet 2023

Le concours à BAC+3 :
la mauvaise bonne idée ?

La semaine dernière, dans une interview accordée au journal Le Monde par notre ministre, ce dernier déclarait vouloir placer le concours de recrutement des professeurs des écoles à BAC+3. Des déclarations aussi fracassantes sont dangereuses et ne doivent pas être faites à la légère, même avec l’aval de la première ministre et du président de la République.

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Si le mode de recrutement actuel (datant de 2021) est loin d’être parfait, cette mesure serait, pour la première fois depuis 1990, une remise en cause du niveau de recrutement et de formation unique des enseignants français, qu’ils se destinent à devenir professeurs des écoles ou professeurs en lycée et collège. 

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Une telle différenciation aboutirait à un recul sans précédent pour la profession de professeur des écoles. Ce professeur sur lequel repose l’intégralité de la suite du parcours des élèves est pourtant le plus dévalorisé des professeurs de l’Education nationale.

 

Pour le SNE, les professeurs des écoles ont beaucoup plus besoin d’une reconnaissance de leurs spécificités et d’une revalorisation du travail qu’ils effectuent déjà sans être rémunérés. Un tel recul conduirait à souffler le froid sur toute une profession dont les étudiants se détournent de plus en plus. 

 

Pourtant, le ministère de l’Education nationale semblait avoir commencé à comprendre l’importance des professeurs des écoles puisqu’il a reconnu à tous les professeurs le même niveau de rémunération dans les missions obligatoires du «pacte enseignant». Cela prouve que nos compétences d’enseignants, pour différentes qu’elles soient, méritent un niveau de reconnaissance équivalentes, que l’on enseigne à l’école primaire ou au collège.

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Pour le SNE, revenir sur le niveau universitaire de recrutement des PE reviendrait à envoyer un très mauvais message à tous ceux qui exercent cette profession comme à ceux qui souhaitent s’y engager. De plus, cela risquerait de constituer un argument pour maintenir leur rémunération à un niveau inférieur à celui que connaissent les professeurs certifiés. Pour notre syndicat, il s'agit d’une voie impensable à prendre. Nous nous opposons fermement à un tel changement et le faisons d’ores et déjà savoir au ministère de l’Education nationale et à Matignon.  

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Cette proposition d’embauche à bac+3 s’ajoute aux propos plus que confus sur la nécessité de raccourcir les vacances scolaires d’été, en rendant aux élèves un véritable mois de juin. Évoquer cette éventualité démontre que notre ministre n’y connaît pas grand-chose à l’école primaire et à son fonctionnement. Si un mois de juin doit être rendu aux élèves, ce n’est certainement pas dans le premier degré, où les élèves travaillent jusqu’aux premiers jours de juillet, malgré des conditions de température frisant parfois le danger, dans des bâtiments peu ou mal isolés. Encore une fois, en parlant de l’école, le ministre parle du second degré. Les plus jeunes et ceux qui les encadrent sont encore et toujours oubliés.

 

Là encore, le SNE interpellera le ministère sur ce qu’il pense du travail dans le premier degré jusqu’à début juillet compris, lorsque les plus jeunes élèves de notre pays entendent les plus grands jouer sous leurs fenêtres. Et que dire des déclarations concernant le « plan de formation des personnels à l’éducation à la sexualité » ? Gouverner à coup d’annonces faites à l’emporte-pièce n’est jamais bon. Nos dirigeants ont-ils une notion de ce qu’est l’école dans sa totalité ? Ont-ils un projet d’avenir qui englobe tous les cycles ? Pour le SNE, la réponse est malheureusement sans appel.

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Aujourd’hui, il est impensable de laisser croire que les enseignants du premier degré n’ont pas besoin du même niveau de formation que leurs homologues qui enseignent en collège et lycée. Les nombreuses injustices dénoncées par le SNE depuis longtemps sont suffisamment criantes pour ne pas les accroître en recrutant les PE à BAC+3, au contraire d’un recrutement à niveau master pour les PLC.

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Approuver cela maintenant serait risquer, à terme, de ne plus avoir les mêmes grilles de rémunération que les PLC ou pire, de finir déclassé de la catégorie A de la Fonction Publique. Jamais le SNE n’acceptera cela !

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Au contraire, nous continuerons de militer pour de meilleures conditions de travail et la reconnaissance de la spécificité de notre métier d’enseignant du premier degré. Notre polyvalence, notre engagement et notre dévouement méritent bien cela.

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Si, par contre, il s’agit de proposer deux années de formation rémunérées, années prises en compte pour la retraite et constituant une masterisation qui place PE et certifiés sur un pied d’égalité en termes de niveau de rémunération, notre syndicat pourra savoir modifier sa position actuelle.

NOS IDÉES POUR L'ÉCOLE

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