ACTUALITÉS NATIONALES
20 septembre 2023
Pacte : le SNE défend les enseignants du 1er degré à Matignon
Notre syndicat a été reçu à Matignon le mardi 19 septembre. Cette rencontre fut, entre autres, l’occasion de faire remonter les soucis de mise en place du pacte et la grogne légitime des enseignants du 1er degré en la matière.
La mise en place hâtive de ce dispositif, tant en fin d’année dernière qu’en ce début septembre n’en finit pas de soulever des problèmes et du ressenti négatif chez les collègues du 1er degré qui ont voulu s’en emparer. Le sentiment de déconsidération ne semble pas près de s’éteindre...
Les dysfonctionnements s’accumulent
Il existe tout d’abord des départements où aucune instruction n’a encore été transmise sur la mise en place du pacte.
Dans d’autres, les certifiés essaient de s’arroger les heures de soutien en 6ème alors que, dans les textes, ces heures sont dévolues exclusivement aux enseignants du premier degré.
Dans d’autres encore, des principaux ont placé les heures de soutien sur le temps de classe du primaire, excluant de fait les collègues du premier degré de ce dispositif. Il nous a été décrit des collèges où les PE sont considérés comme incompétents pour gérer le soutien en 6ème mais capables d’assurer le dispositif « devoirs faits », dont les heures sont moins bien rémunérées. Nous avons même eu un témoignage où des certifiés se plaignent que les PE viennent voler leur pain…
Pour le SNE, ces cas démontrent la rupture qui existe encore entre le 1er et le 2nd degré. Le pacte aurait pu permettre une diminution de l’écart de rémunération entre PE et certifiés. Le fait d’être rémunérés sur une même base, de partager un travail quotidien aurait pu permettre un rapprochement entre les enseignants des deux degrés et donner matière au conseil école/collège. Il n’en n’est rien.
Finalement, le pacte risque d’accroître la différence de rémunération entre PE et certifiés. D’où le mécontentement des enseignants du 1er degré qui se voient même dessaisis des heures qui devraient leur revenir. Notre syndicat a évidemment demandé que ces errements cessent, que des rappels sur les règles d’attribution des briques entre les professeurs soient effectués par le ministère. Il faut offrir la possibilité aux PE qui le souhaitent de réaliser une part du pacte sur tout le territoire.
Et pour les directeurs ?
Selon la loi Rilhac, certains directeurs peuvent être dispensés d’APC. Ceci doit leur permettre de remplir leurs fonctions dans de meilleures conditions. Mais peuvent-ils pour autant prendre une brique de pacte pour du soutien en école ou en collège ? Théoriquement oui. Dans les faits, selon les territoires, la réponse varie.
Le SNE estime qu’il y a là deux dispositifs différents et que l’un ne commande pas l’autre. La possibilité de réaliser des heures supplémentaires doit être préservée, y compris pour les directeurs d’école. Notre syndicat a donc demandé qu’il soit procédé à un éclaircissement de leur situation pour éviter une différence de position selon les territoires.
Une fois encore, le SNE a rappelé l’impérieuse nécessité de considérer dignement les enseignants du 1er degré et de leur garantir un montant de rémunération égal à celui des certifiés. Vous pouvez compter sur votre syndicat pour continuer à vous défendre spécifiquement. Le 1er degré en a bien besoin.