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ACTUALITÉS NATIONALES

6 novembre 2023

«Être AESH, c’est bien plus qu’accompagner un élève»

Voici une phrase forte, portée par le ministre dans son message du 29 septembre 2023. On peut y voir une vision plus complète du rôle de l’accompagnant : «c’est contribuer à changer la vie d’un enfant, à changer aussi le visage de l’École pour la rendre toujours plus inclusive et toujours plus humaine.»

Mais pour autant, est-ce proche de la réalité matérielle du quotidien des AESH ?

Dans la vraie vie
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Les AESH accompagnent très rarement un seul élève, ils travaillent de plus en plus fréquemment dans plusieurs établissements, ils accompagnent parfois «physiquement» des élèves qui demandent une posture particulière, parfois traumatisante, ils sont parfois mis devant des élèves au handicap très spécifique pour lequel ils n’auront de formation qu’ultérieurement….

 

Pour le SNE, il est d’ores et déjà indispensable d’améliorer les conditions de travail et de rémunération des AESH, de leur proposer des formations a priori et d’augmenter le nombre de personnels. Ce n’est qu’à ces conditions que les AESH, nouveaux professionnels de l’éducation, pourront accompagner correctement tous les élèves qui en ont besoin.

 

Le ministre parle de reconnaissance, de revalorisation, de CDI plus accessibles, de formation renforcée et de nouvelles missions…

Il a raison. Mais la réalité de terrain, c’est un recrutement très difficile avec de très fortes tensions dans certains territoires. En cas de manque d’AESH, le PIAL (Pôle Inclusif d’Accompagnement Localisé) répartit les moyens humains (les AESH dont il dispose) en «mode dégradé».

Cela signifie que pour assurer un accompagnement individuel d’un élève porteur de handicap plus lourd que d’autres, on récupère les heures d’accompagnement auprès d’autres élèves qui reçoivent alors un accompagnement mutualisé. L’administration en est alors réduite à diminuer l’accompagnement de plusieurs élèves, voire à avoir plusieurs AESH pour un même accompagnement.

Ce sont des situations qui sont vécues très difficilement par tout le monde.
- pour les AESH, ce type de fonctionnement ne reconnaît ni leur professionnalisme ni les compétences qu’ils ont acquises et n'est absolument pas respectueux de leurs conditions de travail ;
- pour les enseignants, il n’est pas possible de construire un partenariat stable lorsque l’AESH ne reste pas auprès de l’enfant qu’il suit ;
- pour les élèves accompagnés et leurs familles, le temps passé à réexpliquer des choses à l’AESH est perdu dans l’accompagnement dû à l'élève ;
- pour les autres élèves, ils voient à nouveau leur enseignant moins disponible pour eux.

Pour le SNE, la prise en charge du handicap doit être à la hauteur des besoins des élèves avec des AESH reconnus afin d’améliorer la qualité de l’accueil, la relation aux familles et le travail en équipe pédagogique. La revalorisation de la rémunération des AESH est une première étape essentielle, mais elle est loin d’être la seule à être nécessaire. Le SNE est favorable aux premières décisions prises et attend une mise en pratique rapide des décisions, notamment en matière de formation.

Le SNE milite pour la constitution d’un vivier d’AESH suffisamment important pour répondre aux besoins des élèves, y compris en cas d’absence d’un AESH.

Pour le SNE,  l’inclusion réussie est une inclusion raisonnée et responsable, pas une inclusion «à tout prix». Elle nécessite des AESH reconnus et valorisés.

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